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Le PQ ne parle pas aux contribuables

Force est de constater que l'offre politique actuelle répond de moins en moins à l'aspiration de nombreux Québécois.
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La course à la direction du Parti québécois (PQ) semble susciter un peu plus d'intérêt chez les médias depuis quelque temps. Pourtant, on peut s'interroger sur l'intérêt réel de la population québécoise à l'égard de la direction que prendra ce parti qui a dominé notre paysage politique pendant une génération. Vincent Marissal l'a écrit récemment sur les médias sociaux: les électeurs manifestent peu d'intérêt pour la chose, du moins cela semble se refléter dans le courrier des lecteurs de La Presse.

Cela devrait alarmer le Parti québécois, il s'agit en fait d'un autre symptôme de la maladie qui l'afflige depuis quelques années: l'indifférence croissante des Québécois pour la question nationale, qui est la raison d'être de ce parti. En écoutant les candidats à sa direction, les contribuables québécois doivent se demander comment un parti peut être si déconnecté de leur réalité quotidienne.

De la bouche même du candidat Jean-François Lisée, le plan d'accession à la souveraineté d'Alexandre Cloutier, l'actuel meneur de la course, provoquera un «traumatisme» dont le PQ peinera à se remettre avant les élections de 2018.

Force est de constater que l'offre politique actuelle répond de moins en moins à l'aspiration de nombreux Québécois.

Bien entendu, la position indépendantiste est légitime et il n'appartient pas à la Fédération canadienne des contribuables (FCC) de prendre position là-dessus. Cependant, nous déplorons que d'autres enjeux plus prioritaires pour les contribuables n'aient pas autant de place dans le contexte de cette course, malgré les efforts louables de Jean-François Lisée pour parler d'autre chose que de souveraineté.

Pour le reste, force est de constater que l'offre politique actuelle répond de moins en moins à l'aspiration de nombreux Québécois.

Autrement dit, la question nationale n'est plus la principale préoccupation des électeurs, mais elle organise encore notre paysage politique.

À preuve, l'idée d'un autre référendum est tellement toxique qu'elle assure pratiquement la réélection d'un gouvernement qui mérite pourtant d'être sanctionné: augmentation du fardeau fiscal des contribuables dont le taux marginal d'imposition dépasse les 53 %, importants manques de jugement en matière d'éthique et perpétuation dans de nouveaux domaines d'un modèle québécois qui nous sert mal depuis des décennies (p. ex. : Uber).

Le contribuable écope

Au bout du compte, c'est le contribuable québécois qui écope et qui fait les frais de cette offre politique qu'on peut qualifier d'inadéquate et qui sert mal ses intérêts. Les résultats sont éloquents: des infrastructures en décrépitude malgré le taux de taxation le plus élevé en Amérique du Nord, une bureaucratie qui, par sa taille, encourage la dépendance à l'État, une dette immense que nous léguons à nos enfants et un environnement économique tout simplement défavorable à l'entrepreneuriat et à la création de la richesse.

Mais ne regardez pas du côté de la course à la direction du Parti québécois pour entendre parler de ces enjeux. Oh non. Les candidats à la succession de Pierre Karl Péladeau sont trop occupés à débattre de questions imaginaires, comme la mécanique référendaire, reportant ainsi le débat - pourtant si nécessaire et urgent - sur le «modèle québécois».

Si le PQ voulait interpeller les électeurs, il parlerait de sa vision en matière d'économie, il parlerait de son plan pour réduire le fardeau des contribuables, il parlerait de solutions pour réduire les temps d'attente dans le système de santé, il parlerait de ses solutions pour que le Québec devienne financièrement et économiquement autonome, vis-à-vis du reste du Canada. Il n'en est rien.

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