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Le Bitcoin, monnaie virtuelle et criminogène

Le facteur criminogène d'une telle monnaie tient à deux facteurs essentiels : son anonymat et sa quasi intraçabilité en raison de l'utilisation de la technique duet sa convertibilité en devises officielles qui la relie à l'économie réelle.
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Le Bitcoin est la première monnaie électronique virtuelle à faire autant parler d'elle. Monnaie privée, elle n'est donc régulée par aucun gouvernement ou instance.

Son émission est générée par un code informatique libre et repose sur un stock défini de 21 millions d'unités. Ce bloc de Bitcoins est progressivement "miné" par des internautes via un logiciel libre complexe. A ce jour la moitié des Bitcoins aurait été "minée" et l'ensemble pourrait l'être en 2033.

Le facteur criminogène d'une telle monnaie tient à deux facteurs essentiels : (i) son anonymat et sa quasi intraçabilité en raison de l'utilisation de la technique du peer-to-peer et (ii) sa convertibilité en devises officielles qui la relie à l'économie réelle.

On estime qu'il y aurait à ce jour de 1,5 à 2,5 milliards de dollars en équivalents Bitcoins en circulation dans le monde. Aujourd'hui s'il est difficile de se procurer des Bitcoins individuellement en les minant, il est possible d'en acheter en devises, au cours de l'unité qui résulte de la confrontation de l'offre et de la demande, par exemple sur la bourse d'échange MtGox. Ce cours a connu une hausse de +400% entre janvier et mars 2013 avant de connaître son premier krach au mois d'avril avec une perte de 50% de sa valeur en quelques heures.

Cette masse d'argent totalement soustraite aux contrôles aux frontières et aux taxations des gouvernements provient en grande partie d'opérations de blanchiment.

Le Bitcoin et les autres monnaies virtuelles qui l'ont précédé comme le Liberty Reserve, semblent avoir été créées sur mesure pour satisfaire la cyber criminalité et le blanchiment de capitaux illicites.

C'est donc sans surprise le Bitcoin est devenu la monnaie préférée des acheteurs de produits illicites tels que les armes, les produits stupéfiants, la pédopornographie... Ainsi sur le site internet Silk Road, provisoirement fermé par le FBI en septembre 2013, la drogue se monnayait en Bitcoin.

Mais à une plus vaste échelle, le Bitcoin est encore et bien plus l'apanage du blanchiment d'argent dont les trois phases classiques - le placement (conversion des fonds illicites), l'empilage (accumulation des fonds et transactions pour les éloigner de leur source illégale) et l'intégration (dans des activités économiques légitimes) - sont ainsi facilitées.

Face à l'émergence du Bitcoin, les réactions des États paraissent désordonnées là où seule une réponse internationale coordonnée aurait un sens quelconque.

Aux États-Unis, l'autorité des marchés financiers (FinCEN) a émis des lignes directrices en mars 2013 préconisant l'enregistrement de ces entreprises de services monétaires et la mise en place de politiques de contrôle anti blanchiment.

En Russie, la loi cherche à contrôler ces activités et prévoit que les technologies des établissements de monnaie électronique (centre de compte et centre de clearing/compensation) doivent être localisées sur le territoire russe sous peine d'être exclues du marché russe par la banque centrale.

La Chine s'oppose ouvertement au Bitcoin et multiplie les mesures visant à en restreindre voire à en interdire l'utilisation.

En Europe, le débat sur la suppression du billet de 500€ au motif qu'il servirait le blanchiment d'argent paraît bien vain alors que dans le même temps il est mis fin au monopole bancaire d'émission de la monnaie électronique sans soumettre ces organismes aux mêmes normes anti blanchiment que les établissements de crédit (Directive 2000/46/CE). Qu'en sera-t-il des monnaies électroniques et virtuelles ?

Les mafias continuent donc d'utiliser le Bitcoin à travers l'universalité d'internet, pour blanchir de manière beaucoup plus sûre leurs capitaux illicites.

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