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La psychologie des conservateurs: sept caractéristiques de l'autoritarisme de droite

RÉTRO 2013 - Politiques antisociales, mépris de la science, rhétorique haineuse - pour plusieurs, les conservateurs d'ici et d'ailleurs semblent difficiles, voire impossibles à comprendre. Or, la psychologie étudie depuis longtemps ce mouvement, avec des résultats surprenants. Vous ne verrez plus jamais les conservateurs de la même façon!
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Canada Prime Minister Stephen Harper boards the Airbus in Ottawa on Wednesday, March 21, 2012., on route to Bangkok, Thailand. The Canadian Press, Sean Kilpatrick)
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Canada Prime Minister Stephen Harper boards the Airbus in Ottawa on Wednesday, March 21, 2012., on route to Bangkok, Thailand. The Canadian Press, Sean Kilpatrick)

Politiques antisociales, mépris de la science, rhétorique haineuse - pour plusieurs, les conservateurs d'ici et d'ailleurs semblent difficiles, voire impossibles à comprendre. Or, la psychologie étudie depuis longtemps ce mouvement, avec des résultats surprenants. Vous ne verrez plus jamais les conservateurs de la même façon!

En février dernier, un sondage Léger démontrait que 11% des québécois-es étaient en faveur du gouvernement Harper (Le Devoir, 11 février 2013).

Toutefois, si le Parti conservateur du Canada n'est pas très populaire dans la belle province, l'idéologie de la droite conservatrice est très bien représentée sur la scène publique. Quotidiennement, les commentateurs de médias tels que V-télé, Radio-X ou le Journal de Montréal émettent des opinions sur les bases du conservatisme politique. D'une journée à l'autre, ces émules de Fox News s'attaquent à une variété de groupes cibles: progressistes, féministes, syndicats, étudiants-es, écologistes, groupes communautaires, autochtones, personnes défavorisées, sans-emplois, communautés LGBT, minorités culturelles, etc.

Mais nos conservateurs d'ici, du Réseau Liberté-Québec aux partis suprématistes blancs comme la Fédération des Québécois de souche et la Légion nationale, ne sont rien de nouveau. En fait, la psychologie étudie ce phénomène depuis longtemps, et de plus en plus d'études scientifiques [1] nous permettent de mieux comprendre la pensée autoritaire de droite.

L'autoritarisme de droite

Malgré une panoplie d'étiquettes (républicains, [néo]conservateurs, libertariens, identitaires, etc.), le conservatisme peut être défini dans sa plus simple expression comme une « résistance au changement et une tolérance pour l'inégalité » (Jost et al., 2006).

Robert Altermeyer, professeur de psychologie de l'Université du Manitoba, perfectionne un test qui évalue l'autoritarisme de droite. Les personnes qui obtiennent un score élevé sur l'échelle sont considérées comme des high-RWA: des autoritaires de droite. Ces questions sont centrées sur trois attitudes:

  1. La soumission autoritaire (un haut degré de soumission aux autorités perçues comme étant établies et légitimes);
  2. L'agression autoritaire (une agressivité générale envers les groupes d'exclusion - ceux perçus comme étant déviants et reconnues comme des cibles par des autorités établies, ex. minorités ethniques, femmes, pauvres, etc.)
  3. Le conventionnalisme (une adhérence profonde aux traditions et normes sociales perçues comme étant endossées par la société et des autorités établies). Et bien que la croyance religieuse y soit prévalente, elle n'est pas un critère essentiel.

Les travaux du psychologue deviennent une référence en psychologie sociale et ses hypothèses ont été largement validées (Duckitt, 1993; Rubinstein, G., 1996; Meloen, Van der Linden et De Whitte, 1996; Greenberg et Jonas, 2003; Gatto et Dambrun, 2010; Gerber et al. 2010; Hodson et Busseri, 2013).

7 traits caractéristiques de l'autoritarisme de droite

Robert Altermeyer (2006) observe plusieurs éléments récurrents dans le comportement et la cognition de ses sujets. Il fait, entre autres, plusieurs distinctions entre les « suivants » et les « leaders » autoritaires et précise certaines conditions sociales et culturelles qui contribuent au développement de l'autoritarisme. Par exemple, grandir dans une famille où l'on réprime l'auto-détermination et récompense la soumission.

Toutefois, ce sont les sept traits caractéristiques de la pensée des autoritaires de droite qui retiennent mon attention, puisque c'est ainsi qu'ils se manifestent actuellement sur la scène publique.

1. La pensée illogique

Bien que la plupart des gens aient de la difficulté avec le raisonnement syllogistique (c.-à-d. penser logiquement, présenter des arguments véridiques et cohérents), Altermeyer précise que les autoritaires de droite ont beaucoup plus de difficulté à déceler les erreurs dans leur raisonnement et celui de leurs pairs. « S'ils aiment la conclusion, précise le professeur de psychologie, ils ont tendance à présumer que le raisonnement est également bon. »

L'inverse est également vrai, en ayant « de la difficulté à décider si les preuves empiriques prouvent, ou ne prouvent pas, quelque chose ».

Nyhan et Reifler (2006) démontrent que les preuves scientifiques n'ont peu ou pas d'effet sur les conservateurs à reconnaître le phénomène du réchauffement climatique. Cette conclusion est validée à nouveau par Malka, Krosnick, et Langer (2009) et Hamilton (2011). Pire encore, Nyhan et Reifler décrivent un effet boomerang (« backfire effect ») où les preuves scientifiques renforcent plutôt l'incrédulité de certains sujets conservateurs, qui érigent des murs en réaction aux idées qui ébranleraient leur système de croyances.

2. Un esprit hautement compartimenté

Altermeyer estime que les autoritaires de droite ont un esprit hautement compartimenté, signifiant qu'ils ont « des idées pauvrement intégrées les unes avec les autres », allant jusqu'à la contradiction. Ces valeurs et ces idées coexistent simultanément et sont évoquées au besoin, selon la situation.

C'est cette compartimentation qui permet à plusieurs conservateurs canadiens d'être à la fois contre l'avortement et pour la peine capitale, ainsi qu'en faveur de l'intervention militaire au Moyen-Orient. La valeur de la vie - tantôt sacrée et intouchable, tantôt négligeable - change selon les besoins, mais les autoritaires parviennent à tenir ces différentes positions simultanément.

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Des députés à Ottawa contre l'avortement

La conception de la liberté d'expression est également flexible. Alors que les « radios-poubelles » comme Radio-X et FM93 s'opposent à la censure lorsqu'il s'agit des propos tenus dans leurs ondes (en 2004, Radio-X lançait sa campagne « Liberté, je crie ton nom partout »), cela ne les empêche pas de décrier toutes les protestations syndicales, étudiantes, féministes et écologistes. En novembre 2012, Sylvain Bouchard de FM93 réagit à une conférence du politologue Marc-André Cyr: « Je soumettrais le tout peut-être à un procureur de la Couronne, juste pour voir si y'a pas moyen de lui fermer la boîte [sic] ».

3. Le double discours

Dans une expérience récurrente, Altermeyer interpelle des sujets qui ont obtenu un score élevé sur l'échelle d'autoritarisme de droite. Devant deux groupes différents, il présente le cas d'un procès entre un itinérant et un comptable pour voie de fait. À un groupe, il présente une version selon laquelle l'itinérant a assailli le comptable, et à l'autre, c'est le comptable qui a attaqué l'itinérant. Altermeyer demande ensuite à ses sujets de déterminer la sentence du comptable. Systématiquement, l'itinérant reçoit la plus lourde sentence, alors que les autoritaires sont beaucoup plus cléments avec le comptable. Même s'il s'agit de la même situation, tous les autoritaires démontrent un préjugé favorable au comptable.

Au Québec, nous avons eu un exemple saillant du double discours lors du Printemps québécois quand le maire d'Huntingdon, Stéphane Gendron, fustige les étudiants qui bloquent le pont Champlain. Il proclame: « L'armée et la bastonnade pour les esties [sic] de morveux puants sales. L'armée, et si on ne dégage pas: on frappe. C'est pas la violence [sic]. C'est l'État de droit contre la violence et les agressions étudiantes ».

Toutefois, c'est aussi Stéphane Gendron qui avait mené un blocage de la route 138 en 2006 pour exiger que le gouvernement verse de l'argent à sa municipalité (Canoë, 3 mars 2012).

4. L'hypocrisie

Voilà un autre trait significatif selon Altermeyer, révélée lorsque le comportement et le discours sont diamétralement opposés. Un des exemples les plus frappants de l'hypocrisie est la relation entre l'homophobie et l'homosexualité. On n'arrive plus à compter les scandales où des activistes conservateurs anti-gais ont été surpris dans des actes homosexuels: autant pour les pasteurs religieux [2] que pour les politiciens conservateurs [3].

Selon Adams, Wright et Lohr (1996), plus de la moitié des personnes qui ont des idées homophobes ressentent également des désirs homosexuels. Leur agressivité envers la communauté LGBT reflète une tentative de réprimer ces désirs. Plus récemment, Weinstein et al. (2012), de l'Université de Rochester, démontrent une corrélation positive entre une éducation autoritaire et l'homophobie, de même qu'avec l'homophobie et l'homosexualité.

5. L'absence d'autocritique

Intimement liée au trait de l'esprit hautement compartimenté, l'absence d'autocritique ou de regard sur soi est un trait définitif selon Altermeyer. Lors d'une simulation répétée, le professeur démontre que les autoritaires veulent voir les résultats de leurs tests seulement lorsqu'ils sont bons. Si les résultats sont mauvais, ils ne sont pas intéressés à savoir pourquoi.

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La réforme de l’assurance-emploi

Quelques controverses du gouvernement Harper

Sarah Palin a donné un excellent exemple suite au massacre de Tuscon en 2011, où six personnes furent assassinées dans un rallye du Parti démocrate. Préalablement, Palin avait publié une carte électorale avec plusieurs symboles de mire (crosshairs), notamment sur l'Arizona, et répété le slogan: « Ne retraitez pas, rechargez » (don't repeat, reload). L'ex-gouverneure s'est défendue, stipulant que sa rhétorique militaire partisane ne pouvait avoir aucun lien avec la violence politique, jusqu'à insinuer que la collectivité et l'individu n'avaient rien à voir l'un avec l'autre.

6. L'ethnocentrisme profond

« Un bon musulman, ça existe pas [sic] », disait Reynald du Berger sur les ondes de Radio-X le 27 août 2012. Jacques Brassard renchérit le 22 avril 2013: « Le seul terrorisme qui prévaut à travers le monde, c'est le terrorisme islamiste ».

« Les autoritaires voient le monde de façon particulièrement tranchée entre leur groupe d'appartenance et les groupes d'exclusion », affirme Altermeyer. Selon lui, c'est une mentalité de « nous contre tous les autres ». De sorte, ils valorisent énormément la loyauté de groupe et la cohésion. Par conséquent, ceux et celles qui questionnent les leaders et les croyances sont rapidement vus comme des traîtres.

À cet effet, des neurologistes britanniques démontraient récemment une corrélation positive entre l'allégeance conservatrice et une propension pour la peur (Kanai et al., 2011).

Selon Altermeyer, il serait toutefois trop simple d'affirmer que tous les gens de droite sont paranoïaques. Même s'ils « sont extrêmement suspicieux de leurs groupes d'exclusion, précise le professeur, ils sont crédibles au point de l'aveuglement lorsqu'il s'agit de leur groupe d'appartenance ».

7. Le dogmatisme

Le dogmatisme est la dernière ligne de défense des autoritaires de droite. « Par dogmatisme, soutient Altermeyer, j'entends une certitude relativement inchangeable et injustifiée. Quand tu n'as pas construit tes croyances, mais que tu les as plutôt absorbés d'autres personnes, tu n'es pas en position de les défendre lorsqu'elles sont attaquées. Autrement dit, tu ne sais pas pourquoi ce que tu penses est vrai. Quelqu'un d'autre a décidé que ce l'était, et tu les prends au mot. Alors que fais-tu quand tes idées sont défiées? », demande-t-il.

Le dogmatisme, synonyme de foi, est un des traits les plus caractéristiques de la pensée autoritaire de droite selon Jost et al. (2003). Souvent, les autoritaires de droite ne sont pas intéressés à débattre leurs positions, simplement de les répéter, comme si elles étaient admises de facto. Ils se contentent alors de propos dérogatoires et d'insultes contre leurs groupes d'exclusion, le tout parsemé de sauts de logique. Dans leurs tribunes, leurs opposants sont rarement invités. Lorsqu'ils le sont, les opposants sont ridiculisés, attaqués et on leur coupe la parole. Par exemple, lorsque Richard Martineau invite simultanément Éric Duhaime et Gabriel Nadeau-Dubois de la CLASSE en mars 2012 à son émission à V-télé. Mais plutôt que de modérer le débat, l'animateur prend part à la discussion contre Gabriel Nadeau-Dubois.

Les plaidoyers des conservateurs se terminent souvent dans la tautologie : nous avons raison parce que nous avons raison. Pensons à la célèbre proclamation de Georges W. Bush devant le Congrès américain le 20 septembre 2001: « Vous êtes avec nous ou vous êtes avec les terroristes ». Cette affirmation est similaire à la déclaration récente du ministre conservateur Vic Toews : « Il est avec nous ou il est avec les pornographes infantiles ».

Le Réseau Liberté-Québec tenait récemment une rencontre intitulée La droite répond à la gauche radicale. Dans son mot de la fin, la présidente Johanne Marcotte rassurait les membres : « Ne vous laissez pas intimider, vous avez raison ».

Au-delà du spectacle: une conclusion

Conformément aux résultats exposés dans cet article, je m'attends à ce que les personnes qui se sentent visées par son contenu répondent de deux façons : d'une part, renverser le sens de l'article avec des paralogismes, et d'autre part, attaquer l'auteur pour miner sa crédibilité.

D'une part, les détracteurs de cet article voudront identifier un « autoritarisme de gauche » pour équivaloir l'autoritarisme de droite, en insinuant que ce sont plutôt les gauchistes qui sont les « vrais autoritaires ». Toutefois, il n'y a pas de données à ce sujet. L'autoritarisme est condamnable, peu importe l'allégeance politique, mais Altermeyer précise qu'il n'a pas réussi à trouver l'équivalent dans le mouvement progressiste en vingt-cinq ans de recherche. Par contre, le professeur convient que le comportement de dictateurs comme Mao Zedong ou Staline correspondrait probablement - dans leur pensée et leur comportement - à celui des autoritaires de droite, peu importe la plate-forme de leur parti. Cette assertion est démontrée dans Stone et Smith (1993) et McFarland, Ageyev et Abalakina (1993).

Autrement, les attaques personnelles peuvent bien pleuvoir, l'ironie d'une réponse typiquement autoritaire à un article contre l'autoritarisme parlera d'elle-même. Pendant ce temps, les arguments restent sans réponse, comme ils le furent lors de mon dernier billet.

En ce sens, comprendre les conservateurs est absolument crucial: c'est la seule voie de sortie pour ravoir les débats de fonds sur les solutions dont nous - et les générations futures - avons besoin. Tant et aussi longtemps que ces rouages pathologiques ne surgiront pas au grand jour, nous resterons prisonniers et prisonnières d'un spectacle médiatique inutile, cibles d'attaques directes contre notre intégrité physique et morale.

Et si, le spectacle outrepassé, le débat revient finalement à opposer les gens qui ressentent de l'empathie et ceux qui n'en ressentent pas, alors soit! Je parie que nous sommes plus nombreux et nombreuses à vouloir vivre dans un monde vert et solidaire.

[1] Jost et al. (2006) recensent plus d'une centaine d'études à travers des universités anglo-saxonnes et européennes sur l'autoritarisme de droite, interviewant des dizaines de milliers d'individus. L'objectif : mieux comprendre les personnes qui arborent ces idées, autant dans leur mode de réflexion, leur personnalité, leur justification d'actes d'intolérance et d'exclusion (ex. racisme, homophobie, misogynie, etc.).

[2] Pour en nommer quelques-uns: Ted Haggard, John Paulk, George Alan Rekers, Paul Barnes, Lonnie Frisbee, Roberst Liardon, Paul Crouch, Paul Cain, Eddie Long.

[3] Et encore: Richard Curtis, Glenn Murphy Jr., David Dreier, Bruce Barclay, Roy Ashburn, Troy King, Jim West, Larry Craig, Ed Schrock, Robert Allen, Mark Foley, Phillip Hinkle.

Références

Adams, Henry E., Wright, Lester W Jr. et Lohr, Bethany A. (1996). Is Homophobia Associated with Homosexual Arousal?. The American Psychologist Association, vol. 105, no. 3, pp. 340-345

Adorno et al. (1950). The Authoritarian Personality. The American Jewish Committee, Social Studies Series: publication no. III. Université de Berkley.

Alan S. Gerber et al. (2010). Personality and Political Attitudes: Relationships across Issue Domains and Political Contexts. American Political Science Review, Vol. 104, No. 1 pp. 111-133

Altemeyer, Robert (2006). The Authoritarians. 261 p.

Altemeyer, Robert (1996). The Authoritarian Specter. Cambridge, MA: HarvardUniversity Press.

Ariel Malka, Jon A. Krosnick, and Gary Langer (2009). The Association of Knowledge with Concern About GlobalWarming: Trusted Information Sources Shape Public Thinking. Risk Analysis, Vol. 29, No. 5, 633-647

Brendan Nyhan, Jason Reifler (2006). When Corrections Fail: The persistence of political misperceptions. Political Behavior, vol. 32, no. 2, pp. 303-330

Duckitt, John et al. (2002). The psychological bases of ideology and prejudice: Testing a dual process model. Journal of Personality and Social Psychology, Vol 83(1), Jul 2002, 75-93

Gatto, J. et Dambrun, M. (2010) Autoritarisme et préjugés dans la police : l'effet d'une position d'infériorité numérique et le rôle du contexte normatif. Revue internationale de psychologie sociale, tome 23, pp. 123-158

Greenberg, Jeff et Jonas, Eva (2003). Psychological Motives and Political Orientation--The Left, the Right, and the Rigid: Comment on Jost et al. Psychological bulletin, Vol. 129, No. 3, 376 -382

Hodson, Gordon et Busseri, Michael A. (2013). Bright Minds and Dark Attitudes: Lower Cognitive Ability Predicts Greater Prejudice Through Right-Wing Ideology and Low Intergroup Contact. no. 24, pp. 140-149

John T. Jost et al. (2003). Political Conservatism as Motivated Social Cognition. Psychological Bulletin, vol. 129 no. 3, pp. 339-375

Karen Stenner (2009). Three Kinds of "Conservatism". Psychological Inquiry, 20: 142-159.

Lawrence C. Hamilton (2011). Climate Change Partisanship, Understanding, and Public Opinion. Carsey Institute issue brief no. 26

Meloen, J. D., Van der Linden, G., & De Witte, H. (1996). A test of the approaches of Adorno et al., Lederer and Altemeyer of authoritarianisminBelgian Flanders: A research note. Political Psychology, 17, 643-656.

Rubinstein, G. (1996). Two peoples in one land: A validation study of Altemeyer's Right-Wing Authoritarianism Scale in the Palestinian and Jewish societies in Israel.Journal of Cross-Cultural Psychology, 27, 216-230.

Ryota Kanai et al. (2011). Political Orientations Are Correlated with Brain Structure in Young Adults. Current Biology, vol. 21, no 8, pp. 677-680

Stone, W. F., & Smith, L. D. (1993). Authoritarianism: Left and right dans Strengths and weaknesses: The authoritarian personality today. New York: Springer-Verlag. 277 p.

McFarland, S., Ageyev, V., & Abalakina, M. (1993). The authoritarian personality in the United States and the former Soviet Union: Comparative studies dans Strengths and weaknesses: The authoritarian personality today. New York: Springer-Verlag. 277 p.

Weinstein, Netta et al. (2012) Parental autonomy support and discrepancies between implicit and explicit sexual identities: Dynamics of self-acceptance and defense.Journal of Personality and Social Psychology, Vol. 102, no. 4, pp. 815-832

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