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Discrimination: Devons-nous changer de patronyme pour accéder à un emploi ?

Ainsi la même étude nous révèle que
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C'est scandaleux tout simplement!

En pleine crise étudiante, un communiqué de la La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) qui est passé inaperçu chez la majorité des médias, met à nu une situation inhumaine dont souffre une grande partie de Québécois appartenant à des groupes ethniques.

Les résultats du testing , une méthode de mesure des discriminations par envoi de CV fictifs, réalisée par La CDPDJ entre décembre 2010 et mai 2011 nous laissent perplexes face à une réalité connue de tous et en face de laquelle la majorité des acteurs se comporte en autruche.

Avoir une chance sur trois d'être écarté d'un processus de recrutement à cause de son patronyme qui sonne différent est une situation qui ne peut qu'être dénoncée, non seulement parce qu'illégale en vertu de la Charte des droits et libertés de la personne (art. 10 et 16) et de la Loi canadienne sur les droits de la personne (art. 7), mais aussi eu égard à une société qui se respecte au sein du monde civilisé dans lequel nous vivons.

Ainsi la même étude nous révèle que ''le candidat au nom à consonance africaine pour un emploi peu ou non qualifié a été évalué plus négativement, avec un taux net de discrimination de 42,1 %, contre 35,1 % pour le candidat arabe, suivi plus loin derrière, par le candidat latino-américain avec 28,3 %. En ce qui concerne les emplois qualifiés, le taux de discrimination chez le candidat au nom à consonance africaine a été de 38,3 %, contre 33,3 %, pour les candidats arabes et 30,6 % pour les candidats latino-américains.''

Les bonnes volontés et les textes de loi sont des conditions nécessaires pour faire respecter les droits, mais insuffisantes pour corriger les injustices.

La situation actuelle telle qu'elle ressort des résultats de cette étude, cause un triple préjudice :

- Les premiers concernés, Québécois issus de minorités visibles, qui se trouvent dans des situations précaires à cause d'une injustice sociale.

- Le gouvernement qui n'a pas un bon retour sur investissement pour ses actions d'intégration des nouveaux arrivants et en politique d'immigration.

- Certaines entreprises qui ne cessent de se plaindre d'un manque de compétences se trouvent dépourvues d'un bassin de compétences à cause d'une mauvaise gestion de ressources humaines qui ne respecte pas les lois.

En matière de politique d'accès à l'égalité en emploi, nous avons consommé beaucoup d'argent et nous souffrons même d'une inflation au niveau des organismes d'aide à l'intégration des nouveaux arrivants. Ce qu'il faut actuellement c'est de travailler sur l'aval du processus : mettre en place des outils pour corriger les dysfonctionnements et des mesures coercitives contre les contrevenants.

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