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La traite des personnes et le handicap: chercher l’espoir dans les endroits les plus sombres

La traite des personnes n’est généralement pas associée au handicap que ce soit par les citoyens ou les personnes travaillant dans le domaine.
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J’ai passé cette semaine à Washington DC avec une délégation de concitoyens canadiens extraordinaires comme participante au programme de leadership des visiteurs internationaux organisé par le Département d’État des États-Unis.
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J’ai passé cette semaine à Washington DC avec une délégation de concitoyens canadiens extraordinaires comme participante au programme de leadership des visiteurs internationaux organisé par le Département d’État des États-Unis.

La traite des personnes n'est généralement pas associée au handicap que ce soit par les citoyens ou les personnes travaillant dans le domaine. On la comprend souvent comme forcer les enfants sourds et en situation de handicap à mendier. Parfois, on connait des cas de kidnapping où les enfants sont handicapés/démembrés pour qu'ils mendient. Ceci est horrible. Cependant, il ne s'agit qu'une partie de la réalité très sombre des personnes trafiquées, en particulier des femmes et filles en situation de handicap, au Canada et dans le monde.

Le travail forcé et le trafic sexuel sont en croissance. Or, les personnes en situation de handicap correspondent au profil préféré par les malfaiteurs, car elles représentent à la fois un risque bas et un profit élevé et ils peuvent donc les exploiter une multitude de fois.

J'ai passé cette semaine à Washington DC avec une délégation de concitoyens canadiens extraordinaires comme participante au programme de leadership des visiteurs internationaux organisé par le Département d'État des États-Unis. Ce projet innovant nommé « Soigner les blessures du trafic » est lié au programme américain de la traite des personnes. Quand je fus sélectionnée pour participer à ce programme et qu'on m'a dit que ce programme serait axé sur la traite des personnes et le handicap, j'avais une idée de ce que cela représentait dans le contexte du travail de DAWN Canada, malgré les données et recherches limitées qui existent sur la traite des personnes. La plupart du temps, je représente et défends les femmes et filles en situation de handicap dans un contexte politique. Toutefois, mes concitoyens voyageurs sont aux premières lignes de ce travail au Canada.

Deux de mes pairs sont des policiers. L'agent Anthony Morissette de la Gendarmerie royale du Canada et le Capitaine Peter Moriera du Service de police de Toronto représentent tous les deux le meilleur de leurs professions. Isabelle Nelis est une brillante criminologue du Service de police de la Ville de Québec. Puis, il y a Larissa Maxwell qui est directrice des programmes inédits pour les survivants de la traite humaine de l'Armée du Salut Canada.

Être avec les personnes qui ont rencontré certaines de ces femmes et filles dans les pires circonstances nous ramène à la réalité pour chacun de nous.

En leur compagnie, j'ai écouté, appris et partagé avec appréciation et un profond respect. Être avec les personnes qui ont rencontré certaines de ces femmes et filles dans les pires circonstances nous ramène à la réalité pour chacun de nous.

Pourtant, un grand nombre de femmes et filles en situation de handicap victime de trafic au Canada et ailleurs dans le monde ne sont toujours pas visibles dans les données qui pourraient servir aux réformes politiques et mener au changement. Les femmes ayant surtout des handicaps invisibles (lésions cérébrales, handicaps intellectuel ou psychosocial) sont les plus affectées par la traite des personnes. Si vous ajoutez à cela être autochtone, racisée, immigrante, migrante ou sans papier, vous avez alors le portrait.

Elles sont les victimes d'esclavage et elles sont dans les rues que vous parcourez, dans les maisons de vos voisins dans des endroits comme Vancouver, Winnipeg, Toronto, Montréal et au-delà.

En écrivant ce blogue, DAWN Canada débute sa 32 année d'existence soit plus de trois décennies à mettre l'accent sur la violence faite aux femmes et filles en situation de handicap et aux femmes et filles sourdes. Pourtant, je suis complètement désemparée devant l'ampleur de ces victimes et de leur souffrance. Comment demeurer optimiste ?

À chacune des réunions à Washington cette semaine, nous avons rencontré des personnes qui savent comment rester optimistes; elles sont liées aux larges ressources mises à disposition par le gouvernement américain. Comme je suis virtuellement mes collègues canadiens pour les deux semaines prochaines alors qu'ils continuent cet échange à Baltimore, Charlotte, Cleveland, Kansas City et finalement à Las Vegas, beaucoup plus d'interactions surviendront avec des personnes issues des forces policières locales et étatiques ainsi que des organismes à but non lucratif locaux qui sont – comme mes collègues – aux premières lignes de la traite des personnes.

Les opportunités pour l'engagement bilatéral foisonnent et c'est clair que nous apportons une perspective canadienne importante à cette forme la plus sombre de violence envers les plus vulnérables parmi nous. Grâce à la masse critique, au leadership de ces personnes ainsi qu'au travail que nous faisons, nous pouvons trouver l'espoir.

Avril 2018

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