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Les Olympiques, j'y crois plus

J'aimerais avoir la fièvre des Olympiques. J'aimerais suivre les compétitions avec enthousiasme. J'aimerais croire à l'esprit des Jeux. J'aimerais croire que les Olympiques offrent des performances justes et vraies.
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J'aimerais avoir la fièvre des Olympiques. J'aimerais suivre les compétitions avec enthousiasme. J'aimerais croire aux Olympiques. Croire à l'esprit des Jeux. J'aimerais croire que les Olympiques offrent des performances justes et vraies.

Mais non. Je n'y crois plus. Quand je vois un nageur qui gagne plus de 20 médailles, quand je vois une nageuse qui bat le record du monde de plusieurs secondes, quand je vois certains athlètes tout rafler dans leur discipline, maudine que j'suis sceptique. Suis-je la seule qui se questionne quand un athlète est trop bon pour être vrai? Parce que maintenant on le sait, quand c'est trop beau pour être vrai, souvent, ce n'est pas vrai.

On sait maintenant qu'on ne devient pas athlète olympique en mangeant ses neuf portions de fruits et légumes et en buvant un bon grand verre de lait. Faudrait être dupe pour croire que si on s'entraine, qu'on y croit, qu'on mange bien, on peut aller aux JO.

Quand un champion olympique en 2016 avait été testé positif en 2014, excusez-moi, ça me fait décrocher. Surement que le gars s'est dit « Ha ben, c'est interdit, je vais arrêter et manger plus de protéines, ca va faire la job! »

Chaque fois qu'on rajoute des substances interdites à la liste des produits dopants, on apprend que des athlètes en faisaient usage. D'anciens athlètes témoignent, d'anciens Olympiens le disent : du dopage, il y en a. On sait que certains athlètes pissent mauve, puis on continue d'applaudir leur performances. Pour moi, encourager un athlète dopé, no way.

Les Olympiques sont maintenant une compétition de chimistes, de substances pas encore interdites et une affaire politique. Ça, moi, ça me fait décrocher. Quand je regarde les Jeux, je me demande qui est dopé. Je me demande qui ne l'est pas. Je me demande si on peut être aux JO sans être dopé. Je me demande si certains athlètes sont dopés sans même le savoir : « Non, non, on ne te dope pas. La preuve, la substance qu'on te donne n'est pas sur la liste des substances interdites. ».

Même les enfants le savent: si on triche, notre médaille ne vaut rien.

J'ai envie d'y croire. J'ai envie d'être émerveillée par des athlètes, mais j'ai peur d'être comme une fille de 8 ans qui croit encore au père Noël. J'ai envie d'être inspirée par des gens qui se dépassent et vont au bout de leurs rêves. J'ai envie de voir de vrais sportifs qui ont des étoiles dans les yeux. J'ai envie de voir des performances moins rapides, mais plus éthiques. J'ai envie de croire qu'on peut être un sportif de haut niveau sans être dopé. À quoi ça sert de se doper pour gagner?

Même les enfants le savent : si on triche, notre médaille ne vaut rien. Les enfants savent aussi que l'important, c'est de donner le meilleur de soi. La plus grande compétition est contre soi-même. Le plus grand défi est de se surpasser, de continuer, de s'entrainer, de croire en ses rêves, sans tricher.

Aussi niaiseux que cela puisse paraître, les enfants savent mieux que n'importe quel Olympien ce que sont le sport, la performance, l'esprit sportif et l'éthique.

Ce qui fait que j'ai fermé ma TV.

Je suis allée au gym de ma fille. J'ai vu des athlètes avec des étoiles dans les yeux. J'ai vu la persévérance. J'ai vu l'esprit d'équipe. J'ai vu des coachs qui encouragent, qui soutiennent, des coachs qui font grandir.

Je suis allé voir le triathlon de mon chum. J'ai vu le dépassement de soi. J'ai vu le dévouement des bénévoles. J'ai vu l'esprit sportif. J'ai vu des ainés courir. J'ai vu des pères de famille qui se dépassent pleurer au fil d'arrivée. J'ai vu un non-voyant terminer le triathlon, ça m'a fait pleurer.

Je suis allé au soccer voir mon gars de 4 ans. J'ai vu l'esprit d'équipe. J'ai vu la joie de faire du sport. J'ai vu un jeune compter dans son propre but et être content. J'ai vu mon gars faire un câlin au joueur de l'autre équipe qui avait marqué un but.

J'ai vu du vrai sport. J'ai vu de vrais athlètes. Sans aucun doute, je savais que ces athlètes-là étaient vrais. Et moi, c'est ça que je veux. Je veux l'éthique et du surpassement. De l'esprit d'équipe et de la fierté. Je veux du sport juste et vrai plus que des performances dopées et des médailles parfois non méritées. Je veux du sport et pas une compétition de substances.

En attendant que cet esprit revienne aux Jeux olympiques, je vais regarder et prendre comme modèles les enfants et ceux que j'aime qui se surpassent dans le sport, le vrai.

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