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Numérique, fin prochaine de la vie privée?

Si nous ne prenons garde, nous serons tous demain des néo-robots humains intelligents mais sans aucune liberté d'action!
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Et de la démocratie comme on la connaît? Aujourd'hui dans le monde, nous avons tous tendance à réduire notre bonheur, à notre pouvoir de connexion de plus en plus rapide. Le plus souvent, ces échanges gratuits inconscients et permanents, ont un prix à payer, et, nous n'en avons pas du tout conscience!

En fait, nous sommes entrés sans nous en rendre compte dans une puissance mutante «l'Infosphère» ou le septième continent. Celui-ci a déjà pris le contrôle de la plupart des citoyens et de leurs empreintes numériques, cela sans contrainte. Une guerre économique a été gagnée sans qu'aucune bataille n'ai été menée. Si cela n'était pas inquiétant, on pourrait dire bravo!

Il faut savoir que depuis 2010, l'humanité produit autant d'informations en deux jours qu'elle ne l'a fait depuis la palette de Narmer, 3200 av. J.-C. soit il y a 5216 ans.

Nous assistons sans sourciller à la mise en données numérique du monde, 90% des datas ont été créé ces dernières années, et chaque jour nous continuons rien que sur Facebook, à télécharger entre 800 millions et 1.3 milliard de photos.

Les sociétés de «big data» et leur révolution permanente enregistrent en continu des vérités numériques basées sur les données personnelles de 95% de la population.

Bien sûr, nous n'avons jamais eu accès à une telle production de contenus et d'informations, mais cela est disponible grâce à notre volonté effrénée de nous mettre à nu.

Ce nouvel individu, un homme augmenté de sa «mémoire numérique», vit déjà sous le regard de ceux qui collectent, corrèlent et analysent sans fin, des données collectées sur lui, données qui seront ensuite louées à des entreprises, des états par des data brokers!

L'individu émet déjà sans en avoir conscience un nombre incalculable de données de plus en plus importantes via son téléphone intelligent, son GPS, ses achats par cartes de crédit, ses connections sur internet... Il oublie surtout que ces données que nous émettons en permanence vont ensuite être corrélées, il est à peu près certain, que les «big datas» connaissent déjà aujourd'hui beaucoup mieux votre comportement que vous même!

Et c'est là qu'interviennent les «data brokers» ceux-ci détiennent déjà des informations très détaillées de près de 700 millions de connectés.

Informations qu'ils cèdent par paquets à des sous-brokers qui vont aussi les céder par paquets, et c'est là qu'est le risque que des infos sur votre santé ou sur vos consultations sur internet se retrouvent dans le public!

Ceux-ci, comme déjà évoqué, vous connaissent personnellement et professionnellement parfaitement bien. Les informations qu'ils vont vendre permettent déjà à de nombreuses entreprises de vous proposer des services et produits qui collent exactement à vos habitudes d'achats!

Bien évidemment, depuis sa création dans les laboratoires de l'armée américaine dans les années 80, ce système de communication mondial est tentaculaire. L'industrie du numérique est sous tutelle des agences de renseignement, et de la police. Lorsqu'on évoque la légende de la création dans un garage de telle société du numérique, on oublie de préciser que ce garage se situait souvent sur un porte avion américain.

Vous me direz que si on n'a rien à cacher, on n'a rien à perdre. Bien sûr, mais cela n'est pas totalement vrai. Pensez tout simplement à votre profil génétique: il est clair qu'il pourrait éventuellement vous nuire dans l'obtention d'un emploi ou d'une promotion, ou auprès de votre prochain conjoint (e). Car c'est clair l'achat de tel médicament ou cigarettes ou bouteilles d'alcool — et la fréquence de ces achats —, vos consultations sur internet, sont déjà dans les «big datas».

Le seul défi aujourd'hui c'est de créer une machine dotée du sens commun et assez intelligente pour réaliser à peu près n'importe quelle tâche. Mais qu'adviendra-t-il lorsque cette machine existera, et qu'on la dotera de pulsions, comme la jalousie, l'envie, l'instinct de survie, ou le contrôle de son environnement?

Il faut aussi savoir que la recherche de « connections » entre le numérique et les neurosciences, ne date pas d'hier, le Perceptron en 1950 était déjà capable d'apprentissage et s'inspirait du fonctionnement du cerveau.

On en est aujourd'hui à « l'apprentissage profond » des algorithmes qui cherchent à reproduire le fonctionnement du cerveau humain que l'on peut résumer simplement à un réseau de cellules nerveuses, les neurones , qui sont connectés par des synapses. De surcroît, plus le cerveau apprends, plus les synapses sont efficaces .

Il est à craindre que dans 10, 20 ou 30 ans, toutes nos décisions personnelles et professionnelles soient prises ou parfaitement influencées par des « big datas ». Celles-ci décideront pour nous qui côtoyer, avec qui coucher ou faire des enfants, dans quelles écoles mettre ces enfants, dans quelle entreprise travailler, quel film voir, film dont le scénario sera écrit grâce à des données de « big datas ». Cela existe déjà, pour Netlix. Un conseil pour avoir une idée de ce futur-là, lire l'excellent livre Super triste histoire d'amour de Gary Shteyngart, ainsi que l'excellent livre L'homme nu de Marc Dugain et Christophe Labbé, dont je me suis aussi inspiré !

Conclusion: il est déjà trop tard pour ralentir la révolution numérique, l'être humain s'est déjà laissé contrôlé sans contrainte par les «big datas», bientôt la politique n'aura peut être plus aucun pouvoir ou intérêt, car comme le dit déjà le président chinois, l'homme le plus important du monde n'est pas le président des États-Unis, mais le président de Google. À cela, il faudrait ajouter les «datas brokers»!

Nous n'avons pas pris garde que la gratuité d'accès aux nombreux services du web était largement conditionnée par l'échange inconscient des données personnelles des utilisateurs.

Il est déjà trop tard. Les frontières de la sphère privée ont déjà disparu ou ont été déplacées, la transparence absolue est devenue maintenant la règle. Enfin, l'extension croissante des domaines de la vie connectée amène un parfaite prévisibilité, une certaine sécurité, mais aussi une diminution des libertés et de l'esprit critique. Si nous ne prenons garde, nous serons tous demain des néo-robots humains intelligents mais sans aucune liberté d'action

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