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Une «relance» économique sans les femmes Monsieur Couillard ?

On l'a vu depuis les derniers mois avec le refus du gouvernement libéral d'appuyer les entreprises québécoises dans le secteur de la mode et avec d'autant plus de force cette semaine par la phrase déroutante de Jacques Daoust sur «les rois de village», le gouvernement libéral s'écarte de plus de la valorisation de l'économie régionale et de l'appui aux entrepreneurs Québécois.
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Ce texte est co-signé par Carole Poirier.

On l'a vu depuis les derniers mois avec le refus du gouvernement libéral d'appuyer les entreprises québécoises dans le secteur de la mode et avec d'autant plus de force cette semaine par la phrase déroutante de Jacques Daoust sur «les rois de village», le gouvernement libéral s'écarte de plus de la valorisation de l'économie régionale et de l'appui aux entrepreneurs québécois. Laissez aller, laissez faire, le marché se corrigera; mais il y a fort à parier que cette stratégie, en plus de nuire à l'économie des régions du Québec et à ses PME, va aussi fragiliser l'autonomie économique des femmes. Au contraire de ce que semblent croire Jacques Daoust et Philippe Couillard, nous pensons que les décisions du gouvernement doivent tenir compte d'une analyse d'impact différencié selon les sexes pour faire du succès économique des femmes une priorité. Nous sommes également d'avis que la participation des femmes au marché du travail et leur accès à des postes décisionnels passent par l'éducation et le maintien de mécanismes de concertation.

Valoriser les métiers non traditionnels, mais aussi les carrières plus traditionnellement féminines

Nous enrageons de voir passer sous le couplet libéral des programmes comme Chapeau les filles ! et À égalité pour décider. À égalité pour décider est un programme d'aide financière qui appuie des projets qui visent à accroître le nombre de femmes dans les postes décisionnels et dans les lieux de pouvoir locaux et régionaux. Chapeau les filles !, qui valorise les formations professionnelles et techniques menant à des carrières non traditionnelles, est un programme qui passe lui aussi à la moulinette. Quel ordinaire projet d'avenir ! Nous croyons au contraire que les métiers doivent aussi être l'affaire des femmes. Pour que cela advienne, l'état doit s'impliquer pour le dire et le promouvoir. Il faut des mécanismes pour valoriser auprès des femmes les formations qui mènent à ces carrières. Il en va de même pour la participation à la vie politique et à la représentation des femmes dans les conseils d'administration. Nous comprenons aussi et sommes solidaires des espérances des centaines de milliers de femmes qui occupent des emplois moins bien rémunérés, mais essentiels dans le secteur des services. Leurs conditions de travail et de vie doivent s'améliorer et l'État peut y jouer un rôle. L'égalité homme-femme passe par l'autonomie économique et ça veut dire de meilleures conditions de travail et de rémunération.

L'austérité appauvrit les femmes

Nous l'avons crié sur tous les toits cet automne, l'abolition des CRÉ, des CLD et les coupures en éducation et en santé sont une mauvaise nouvelle pour l'économie des régions, mais elles le sont également pour les femmes. Abolir des lieux de concertation, c'est priver les femmes d'un espace dans lequel elles peuvent agir sur les décisions économiques et politiques qui touchent leur localité. Comme les femmes sont majoritairement représentées dans les emplois relevant de l'État, les compressions annoncées en santé et en éducation les touchent de front. Le gouvernement libéral ne semble pas avoir compris le message de tous ceux et celles qui en grand nombre lui ont fait cette démonstration. Est-il insensible ? Nous ne sentons pas que l'égalité homme femme fasse partie de ses priorités. En 2015, c'est inacceptable et rétrograde !

Pour une analyse différenciée selon les sexes

Nous pensons que les décisions du gouvernement doivent se prendre en tenant compte d'une analyse de leurs impacts distincts sur les hommes et les femmes. On l'a vu cet automne dans le dossier de la modulation des tarifs en garderie. Si la ministre de la Famille n'avait pas omis d'analyser l'impact de la hausse des tarifs sur les femmes, alors elle aurait probablement laissé tomber ce projet qui va justement à l'encontre des fondements de la politique familiale du Québec, une politique qui sert précisément à encourager la participation féminine au marché du travail.

Il ne peut y avoir de vraie prospérité économique si certaines en sont exclues. Notre horizon, c'est une société plus juste et plus égalitaire et nous pensons que le gouvernement doit s'engager avec force dans cette voie. Nous croyons à un projet collectif dans lequel les femmes ont leur juste place !

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