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Il y a de ces histoires qu'on préférerait ne pas raconter. Ce qu'elles nous disent n'est pas flatteur pour la nature humaine. L'histoire de la vente d'un terrain d'une commission scolaire de la Rive-Sud de Montréal à la Fondation F. Catania en est un exemple parlant.
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Il y a de ces histoires qu'on préférerait ne pas raconter. Ce qu'elles nous disent n'est pas flatteur pour la nature humaine. L'histoire de la vente d'un terrain d'une commission scolaire de la Rive-Sud de Montréal à la Fondation F. Catania en est un exemple parlant.

En février 2008, Fatima Houda-Pepin annonçait la construction d'un centre communautaire sur un terrain de la Commission scolaire Riverside. En juillet 2008, le terrain était acheté, avec l'aval de la ministre de l'Éducation, par la Fondation F. Catania au coût de 600 000 dollars. Puis en septembre 2008, la ministre des Affaires municipales annonçait une aide de 3,8 millions de dollars à la Fondation pour la construction dudit centre communautaire. Jusque là, tout va bien. Un centre communautaire, voilà une belle chose qu'un gouvernement devrait appuyer.

Coup de théâtre! En juillet 2009, le terrain est vendu par la Fondation F. Catania à Broad Investments inc. Profits pour la Fondation : 1 million de dollars! Fini le centre communautaire, place aux condominiums! Toute cette histoire philanthropique ressemblait soudain à une bonne passe d'argent. En un an, la Fondation F. Catania s'enrichissait d'un joli pactole de 1 million de dollars aux dépens de la Commission scolaire Riverside.

Nous avons dénoncé, le lundi 6 août dernier, ce scandale typique des moeurs politiques libérales, au grand dam de Fatima Houda-Pepin qui s'est empressée de me menacer d'une poursuite-bâillon. Il semble que le fait de rappeler qu'en 2008, les dirigeants de Frank Catania Construction ont versé au moins 40 000 dollars en dons au Parti libéral du Québec ne lui ait pas plu. En fait, de 2000 à 2012, les dirigeants et des membres de la famille Catania ont donné 175 000 dollars au Parti libéral du Québec. À titre comparatif, ils ont donné 4000 dollars au Parti Québécois pendant la même période.

Au lieu de me menacer d'une telle poursuite, Fatima Houda-Pepin devrait plutôt expliquer ses liens avec Paolo Catania. Au Parti libéral, quand il est question d'intégrité, c'est toujours des menaces et de l'intimidation envers ceux qui posent des questions.

Mais l'histoire ne finit pas là : le jour de notre conférence de presse, les libéraux prétendaient qu'il s'agissait d'un pétard mouillé. (Ils ont prétendu la même chose à propos du reportage de l'émission « Enquête » sur la filature interrompue.) Mais voilà qu'on apprenait deux jours plus tard, dans La Presse, que nos révélations étaient la pointe de l'iceberg d'un autre scandale impliquant des amis du Parti libéral. Une part importante des sommes issues de la vente du terrain acquis de la Commission scolaire Riverside par la Fondation F. Catania se serait retrouvée dans les poches d'un proche de la famille Catania. Selon La Presse du mercredi 8 août, à la fin de l'exercice financier se terminant le 31 juillet 2011, 370 290 dollars avaient été avancés à un proche de la Fondation alors que seulement 85 537 dollars avaient été versés en dons par la Fondation.

Quand mon collègue Jean-François Lisée vous dit que l'élection du 4 septembre est un référendum sur le cynisme, c'est de cela dont il parle. Laisserons-nous les libéraux manipuler l'opinion publique à coup de demi-vérités et de distorsion de la réalité? Accepterons-nous encore longtemps que les libéraux considèrent les coffres de l'État comme leur propre compte de banque? Permettrons-nous aux libéraux d'aider leurs amis à s'enrichir au détriment de la collectivité? À nous de choisir.

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