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Le Québec est sur le point de subir une opération urgente au cerveau

Philippe Couillard est un neurochirurgien. C'est la première fois qu'un médecin spécialiste est premier ministre du Québec. À cause de sa formation et de son expérience professionnelle, il n'est pas étonnant qu'il dirige les affaires de l'État à la manière d'un spécialiste du cerveau.
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Philippe Couillard est un neurochirurgien. C'est la première fois qu'un médecin spécialiste est premier ministre du Québec. À cause de sa formation et de son expérience professionnelle, il n'est pas étonnant qu'il dirige les affaires de l'État à la manière d'un spécialiste du cerveau.

Il suffit de l'écouter et le regarder travailler pour comprendre sa méthode de travail.

Dans le cabinet du chirurgien

La semaine dernière, monsieur Q. (secret professionnel : je ne peux vous divulguer le nom du patient), s'est présenté à son rendez-vous chez le Docteur Philippe Couillard.

Dans son bureau de neurochirurgien, le spécialiste a commencé par observer, questionner et analyser la nature du problème vécu par son nouveau patient.

Après avoir reçu les résultats des «scans», des radiographies et des prises de sang, il en est arrivé à un diagnostic. Pour être sûr de sa conclusion, il a consulté quelques membres de la profession.

Et puis, il a établi un plan de soins.

Parfois, il suffit de simples médicaments pour guérir un problème, mais, habituellement, lorsqu'on le rencontre au centre hospitalier universitaire, c'est pour extraire une tumeur.

Aujourd'hui, de retour à son cabinet, il a expliqué à monsieur Q. qu'il faut passer sans tarder en salle d'opération parce que son avenir est en jeu.

Du cabinet à chef du Parti libéral du Québec

Durant sa campagne en vue de devenir chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Philippe Couillard a fait une grande et longue tournée du Québec afin d'écouter ce qui ne fonctionne pas dans la société, écrire des notes aux dossiers et prendre le temps d'analyser la situation.

Il s'est notamment rendu compte que la bureaucratie gouvernementale paralyse les affaires de l'État et le développement de ses citoyens. Il a réalisé que la plaie est un sérieux cancer dans la matière cervicale du gouvernement qu'il faut opérer de toute urgence avant qu'elle ne se transforme en «cancer généralisé» qui amènera nos affaires communes vers l'irréversible.

Une salle d'opération nommée Assemblée nationale

Devenu chef de la salle d'opération, c'est-à-dire premier ministre du Québec, le Docteur Couillard a décidé de faire notamment appel à l'expertise et l'aide des docteurs Barrette et Bolduc et une grande équipe de soins. Lors d'une chirurgie, on travaille toujours en équipe multidisciplinaire. Chacun «besogne» à partir de son champ de spécialité.

Ainsi, celui qui dirige le Québec est en train de préparer ce qui s'en vient. Le sérieux problème québécois nécessitera une série d'interventions, parce que le cas est complexe.

En déposant plusieurs projets de loi, particulièrement en vue de réformes en santé et services sociaux, en Éducation et aux Affaires municipales, c'est comme s'il présentait à son patient - ici l'Assemblée nationale du Québec -, assis devant lui dans son cabinet, ce qu'il compte faire pour arrêter l'hémorragie et le cancer qui le ronge de l'intérieur.

Déjà une autre équipe de soins, la Coalition avenir Québec (CAQ), a proposé une opération semblable. Elle recommande d'améliorer quelques items secondaires au plan chirurgical, mais est d'accord avec ce qu'il faut faire.

Une autre équipe de soins, le Parti québécois (PQ), se plaint de la méthode que veut utiliser le neurochirurgien, mais est en accord avec le constant qu'il faut sans tarder passer en salle d'opération.

Enfin, trois syndiqués de l'hôpital, les députés de Québec solidaire, disent à tous que l'opération sera un échec. Pour eux, tous ceux qui ne pensent pas comme leur centrale syndicale sont des incompétents qui n'ont aucune vision d'avenir et aucun souci des plus pauvres de la collectivité.

Ainsi, dans très peu de temps, les neurones de l'État québécois passeront au bistouri. Le Québec vivra sa saison des neiges et de froid à l'hôpital. Cela n'est pas arrivé depuis sa «révolution tranquille».

Durant sa période de rémission, il éprouvera certains malaises et quelques douleurs, mais le tout s'estompera au fur et à mesure que la plaie guérira. Il devra peut-être aussi faire quelques exercices de remises en forme. Et, par la suite, tout devrait aller beaucoup mieux.

Le jour du congé médical, le docteur Couillard et son équipe feront quelques recommandations au patient opéré. On peut déjà prévoir qu'ils lui suggéreront de revoir sa manière de vivre et de penser afin qu'il n'y ait pas de rechute.

De toute manière, comme c'est le cas pour chaque personne qui traverse la douloureuse épreuve de la maladie, le patient ne verra plus la vie de la même manière. Ses valeurs et sa vision de la vie seront transformées. Le Québec ne sera plus jamais le même.

De retour à la vie normale. La nation québécoise pourra reprendre sa place et redevenir un joueur majeur de l'Économie nord-américaine et mondiale. Elle pourra peut-être même devenir un pays, si elle continue d'y rêver.

Le printemps québécois s'annonce fort prometteur après cette longue saison de désert blanc qui arrive à grands pas. Pour l'instant, même si on a peur de l'opération, faisons confiance à notre «neurochirurgien à la barbe blanche». Faut arrêter l'hémorragie. C'est vital.

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