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Je rêve de paix

Je rêve d'un avenir meilleur et d'harmonie entre les nations. La paix ne peut naître que de la confiance mutuelle entre les peuples.
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Il faut donner raison à Preston Manning, l'ancien chef du Parti réformiste du Canada: le rêve a une grande force. Il est rassembleur. Il est une fuite au pessimisme et à la désillusion. Le rêve projette vers l'avant.

Dans un entretien à Chantal Hébert, dans le cadre de l'enquête qui a conduit à la publication du livre Confessions post-référendaires - Les acteurs politiques de 1995 et le scénario d'un oui (Éditions de l'Homme, 2014), il disait: «On lutte contre des rêves par des visions et des rêves et des visions. Pas avec des mesures administratives».

Le rêve met en mouvement. L'ancien premier ministre du Québec, Lucien Bouchard, le rappelle dans Lettres à un jeune politicien (VLB éditeur, 2012): «En politique [...], tu dois faire rêver les auditoires, les mettre en mouvement. Ce n'est pas évident, je te l'assure».

En ce Nouvel An qui arrive, je rêve que l'humanité se pacifie, qu'elle change et s'ouvre à la misère des peuples affligés par les bombes.

J'aimerais que la chanson de Gilles Vigneault s'actualise: «De mon grand pays solitaire, je crie avant que de me taire à tous les hommes de la terre: Ma maison c'est votre maison. Entre mes quatre murs de glace, je mets mon temps et mon espace à préparer le feu, la place, pour les humains de l'horizon. Et les humains sont de ma race. »

J'en ai assez de voir le sang des innocents couler. Cette troisième guerre mondiale qui sévit par morceaux dans plusieurs régions de notre planète m'atteint comme une balle dans la poitrine. Elle est tellement déshumanisante.

Pourquoi la guerre en Syrie, en Irak et au Burundi? Pourquoi en est-on arrivé là? Pourquoi n'avons-nous pas travaillé en amont pour la prévenir? Pourquoi ce besoin constant d'augmenter les dépenses de militarisation et le développement d'armes des plus en plus destructives? Pourquoi? Tant de «pourquoi» trottent dans ma tête? Je cherche un sens.

Et on ne dit rien. Tous semblent vaincus, mitraillés au sol, victimes du projectile de l'indifférence. L'humain est un pays froid.

De nos jours, cette indifférence prend plusieurs visages. Parfois, il m'arrive, comme chacun, d'être l'un d'eux.

Il y a la figure de la personne bien informée, mais de manière tiède. Elle regarde la télévision, écoute la radio, lit les journaux et suit les nouvelles sur la toile. Malheureusement, elle observe ce qui se passe, probablement pour nourrir son besoin de curiosité, comme une drogue pour calmer son angoisse.

Malheureusement, l'habitude la rend impassible, inatteignable, froide devant la misère des autres. Elle sait, mais ne fait rien, sauf à l'occasion pour se donner bonne conscience. Elle ne se sent pas concernée. La compassion n'est pas au rendez-vous. Cette personne a le regard tourné vers son nombril.

L'avènement de l'ère de la communication planétaire a institué l'«indifférence globalisée». Est-ce que c'est la saturation d'images, d'informations et de commentaires de spécialistes qui provoqueraient cette anesthésie de la solidarité?

Une chose est certaine. On en est arrivé à relativiser les problèmes d'autrui. Aujourd'hui, c'est chacun pour soi. Et pourtant, on le sait bien, les autres c'est un peu nous. Un jour, leurs problèmes deviendront les nôtres, comme c'est le cas en ce moment avec les gaz à effet de serre (GES) qui provoquent le réchauffement planétaire.

D'autres personnes préfèrent ne pas voir. Elles ne s'informent guère et se foutent un peu de ce qui se passe autour d'eux. Leur monde se limite à leur environnement immédiat. Elles vivent à l'aise dans leur petit confort sans trop s'en faire. «Je, me, moi», comme on dit. Est-ce qu'on en serait rendu à confondre le journal télévisé avec les téléromans ou la réalité avec la fiction?

Il n'est cependant pas toujours facile de garder le cœur ouvert devant tout ce qui se passe. Face à la mort de tant de gens lors de conflits armés et d'actes terroristes, on a souvent un sentiment d'impuissance. On paralyse. On se dit qu'on ne peut pas faire grand-chose. On se résigne. On devient apathique.

Pourtant, plus l'opinion publique est mobilisée, plus nos élus bougent.

La voie privilégiée est sans aucun doute la diplomatie.

Malheureusement, il vient un temps où elle devient impossible. À un moment donné, il faut considérer notre devoir de légitime défense par la force militaire. Ce n'est pas l'idéal, mais quand il le faut, il le faut.

Devant ce qui se passe en Syrie, en Irak et au Burundi, il y a légitimité morale à intervenir militairement. Pourquoi? Parce que les dommages infligés par les agresseurs sont graves, durables et certains. Et puis, les conditions de succès de l'opération sont évidentes. De concert avec nos alliés, nous avons tout ce qu'il faut pour mettre fin au drame humain qui se vit en ce moment et cela, sans trop affecter la population civile prise en otage.

Je rêve d'un avenir meilleur et d'harmonie entre les nations. La paix ne peut naître que de la confiance mutuelle entre les peuples.

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Mai 2017

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