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La sage décision de démolir l'aérogare de Mirabel

Advenant la démolition, le comité de Jean Bouchard doit continuer de réfléchir sur l'avenir du secteur de l'aéroport. Il pourrait notamment élaborer un grand projet novateur.
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Aéroport de Montréal (ADM) présentera à son conseil d'administration, le 16 septembre, ses recommandations au sujet de l'appel d'offres pour la démolition de l'aérogare de Mirabel, un bâtiment de 500 000 pieds carrés à l'architecture particulière, isolé à l'amiante et qui ne répond plus aux normes d'aujourd'hui. Après avoir cherché en vain de le maintenir en état de servir et quelqu'un qui désire l'acheter en vue d'une autre utilisation, ADM en est arrivé à la conclusion de le démolir.

Il faut dire que cet immeuble, qui a 40 ans, est mal situé et se prête mal à un autre usage. Il est énergivore et contient de l'amiante. Une remise aux normes coûterait au minimum 27 M$ et, si on ajoute l'ensemble de l'œuvre avec les stationnements étagés, la facture pourrait facilement monter à 45M$.

Quant à l'entretien, il coûte environ 3M$ par année, dont 589 000$ en taxes municipales. Depuis 10 ans, c'est environ 30M$ qui auraient été déboursés. Pour les administrateurs, c'est le temps d'arrêter de jeter de l'argent par les hublots de l'avion.

La tour a repris le contrôle. On a décidé d'arrêter de survoler le problème au radar. Il faut vivre avec ses moyens. La décision du conseil d'administration de l'ADM est sage.

Selon les premières estimations, les travaux de démolition devraient coûter entre 20M$ et 35M$.

Le maire de Mirabel, Jean Bouchard, a mis sur pied un comité de la dernière chance afin de trouver un projet viable pour l'aérogare, éviter sa démolition et, ne se cachons pas de la réalité, ne pas perdre l'argent que rapporte en taxes l'aérogare à la municipalité.

Il faut saluer les efforts du maire de Mirabel, Jean Bouchard, et de la députée néo-démocrate Mylène Freeman pour sauver l'aérogare. ADM leur donne jusqu'à son assemblée administrative pour déposer un solide plan d'affaires. En avril, la société a dit être prête à céder l'aérogare à la municipalité pour 1$.

Les deux élus ont réussi à rallier autour d'eux l'appui de plusieurs maires de la région, mais le milieu des affaires est beaucoup moins enthousiaste.

Le comité souhaiterait un peu plus de temps, soit jusqu'à la fin de la présente année, pour mieux étoffer son document - parce qu'en période estivale bien des gens sont en vacances - et, surtout, trouver des partenaires financiers. La demande est légitime, mais jusqu'à maintenant ADM refuse la requête. Les administrateurs veulent atterrir. Le «fuel» manque.

Ces ultimes efforts sont probablement vains. S'il avait été possible de rentabiliser cet éléphant blanc - lieu vedette du film La Petite reine qui met en vedette la triste histoire de la cycliste Geneviève Jeanson, un « crash » humain - des investisseurs auraient saisi l'opportunité depuis la fin de son utilisation en 2004.

Advenant la démolition, le comité de Jean Bouchard doit continuer de réfléchir sur l'avenir du secteur de l'aéroport. Il pourrait notamment élaborer un grand projet novateur.

En exemple, imaginons une nouvelle gare intermodale plus petite à l'architecture plus simple qui accueillerait le terminal d'un futur prolongement de la ligne de train de l'AMT de Deux-Montagnes et qui serait situé à quelques pas du futur échangeur autoroutier 13-50. On sait déjà que le prolongement de la 13 est une priorité régionale puisqu'il figure dans le plan quinquennal de la Conférence régionale des Laurentides.

Et puis, dans un avenir un peu plus lointain, on pourrait prolonger jusqu'à cet endroit, la nouvelle ligne de train de banlieue de l'Est qui s'arrêtera à Mascouche. Enfin, cette gare pourrait servir à accueillir les passagers de vols intérieurs. Cela pourrait intéresser de petits transporteurs. Et devant le projet de relocalisation de l'aéroport de Mascouche sur des terres zonées agricoles, pourquoi ne pas travailler à convaincre tout le monde à se mettre en piste dans les Basses-Laurentides?

L'aéroport de Mirabel doit continuer à devenir un pôle de plus en plus stratégique dans le développement de l'industrie aéronautique. Plus on développera ce secteur, plus on attira d'autres entreprises technologiques.

Le projet de foire de l'aéronautique, dédié à la sous-traitance et au transport en général - idée du maire de Mirabel - pourrait avoir lieu sur le site de l'aéroport. Il me semble qu'il y a ici un projet qui pourrait être «porteur d'avenir».

Il y a à Mirabel, devenu un aéroport régional, industriel et commercial, toutes les infrastructures requises pour cela. Peut-on les rentabiliser davantage?

ADM compte faire sa part. Ses administrateurs veulent investir 40 M$ pour la réfection d'une piste et 60 M$ supplémentaires à d'autres fins. L'aéroport sans l'aérogare est assez lucratif.

C'est le temps de travailler tous ensemble, main dans la main - sans blâmer ADM ou les acteurs du passé - en pensant à demain. Jadis on a fait ce qu'on a pu avec ce que nous étions, croyions et rêvions

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