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Transition²: faire converger les transitions écologique et numérique

Peut-on mettre la puissance transformatrice du numérique au service de la transition écologique ? Et celle-ci peut-elle prêter à la «révolution numérique» l'objectif qui lui fait défaut? Nous faisons ce pari et nous entendons le traduire en actes.
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«La transition écologique sait décrire son but, mais pas son chemin. La transition numérique, c'est le contraire. Chacune a besoin de l'autre!» C'est à partir de cette provocation qu'un groupe d'acteurs issus de l'écologie d'une part, du numérique de l'autre, a choisi de travailler ensemble autour d'un "appel à engagements" rendu public le 27 novembre dernier.

33 ans après le premier «Sommet de la Terre», nous ne sommes guère avancés dans la lutte contre le changement climatique. Nous espérons tous que la COP21 débouchera sur un accord ambitieux et contraignant, mais nous savons qu'il ne sera efficace que si la transformation écologique embarque chaque entreprise et chacun d'entre nous - et nous en sommes loin.

20 ans après l'ouverture de l'internet au grand public, le numérique apparaît, qu'on s'en réjouisse ou qu'on s'en plaigne, comme la principale force de transformation de nos sociétés contemporaines. Les entreprises et les secteurs économiques entrent en «transition numérique», l'État se veut «plateforme», plus de la moitié de la population mondiale dispose d'un téléphone mobile... En revanche, la numérisation n'a pas suffi à rendre notre croissance plus verte. Au contraire, l'«effet rebond» semble avoir été inventé pour le numérique : les extraordinaires gains dans la productivité des ressources, qu'il a contribué à rendre possibles, ont été intégralement réinvestis dans plus de croissance, plus de consommation, plus de déplacements.

L'ampleur de la transformation nécessaire de notre modèle de développement est hors de portée de solutions purement techniques. Mais le numérique, ce n'est pas que du calcul. Il outille aussi les nouvelles formes de mobilisation, de participation et d'action collective, d'échange et de partage. Il favorise la compréhension de phénomènes complexes et l'exploration d'autres champs des possibles. Il facilite le passage de l'idée à sa réalisation et l'émergence d'alternatives concrètes.

Peut-on, par conséquent, mettre la puissance transformatrice du numérique au service de la transition écologique? Et celle-ci peut-elle prêter à la «révolution numérique» l'objectif qui lui fait défaut? Nous faisons ce pari et nous entendons le traduire en actes, en nous saisissant ensemble d'un certain nombre de «défis».

Parmi les plus importants de ces défis figure la mise en œuvre de nouvelles manières de mesurer la valeur et la richesse, qui intègrent ce que l'on nomme encore les «externalités» sociales et environnementales. Cela passe par la transformation des outils de mesure, de comptabilisation, ainsi que de présentation de l'information, à l'échelle des entreprises comme des nations.

Autre défi, celui de l'articulation des échelles. Partout dans le monde, des groupes s'appuient sur les outils numériques pour inventer des matériaux, des outils ou des méthodes de production durables, à l'instar de la «boîte à outils pour un village global» d'Open Source Ecology. Leurs plans sont disponibles en ligne pour que d'autres puissent les reproduire ou les améliorer. Reste à articuler ces échelons très locaux à d'autres, à l'échelle de bassins de vie comme de continents, d'entreprises comme de secteurs économiques entiers.

Nous ne négligeons pas, bien sûr, la nécessité de réduire l'empreinte écologique du numérique soi-même. Mais l'enjeu de la convergence des deux transitions est bien plus important. Il s'agit de dépasser le sentiment d'impuissance qui nous saisit parfois devant l'ampleur et la difficulté du défi climatique, en mettant à son service la dynamique, la force évocatrice, la puissance mobilisatrice de la transformation numérique.

Un appel ne fait pas une transition : venez nous retrouver le samedi 5 décembre au NUMA Paris.

Breakthrough Night par ICA

Le 4 décembre 2015, sous la nef du Grand Palais, l'éco-système de l'innovation se réunit pour mettre en avant des projets, matures ou natifs, qui participent activement à l'invention du monde post-carbone et au changement de notre société.

ICA (Innovation Climate Accelerator) permet de fédérer la communauté des acteurs de l'innovation pour le climat. Organisé sur les dix tendances de ruptures, et conçu comme une application de networking, ICA se veut être un accélérateur d'innovation en réunissant porteurs de projets, financeurs et entreprises autour de rencontres en live et online dont la première est la Breakthrough Night pendant la Cop21.

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Mai 2017

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