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Élections au Québec: quelle place pour la santé ?

Comme nous sommes actuellement en période électorale, c'est l'occasion rêvée pour les patients, leurs proches et les organismes qui les représentent d'interpeller les candidats et candidates afin de savoir ce qu'ils prônent en matière de santé.
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Si la santé est un sujet régulièrement abordé dans les médias, que ce soit pour parler, entre autres, de nouvelles découvertes, de l'engorgement des urgences ou des lacunes du système de santé, je vous invite pour ma part à passer de l'autre côté du miroir, afin de regarder tout cela du point de vue d'un patient.

Atteint d'un cancer du rein métastasé, diagnostiqué en 2006, avec un pronostic de survie de 18 mois, cela fait maintenant six ans que je navigue dans les méandres du système de santé québécois. Si je reconnais d'entrée de jeu tous les avantages de notre système de santé public, je suis aussi à même d'en constater les forces et les lacunes. Force est d'admettre que trop souvent, le patient a bien peu de place dans le système : on pense pour lui, on réglemente pour lui, on décide pour lui. Et pourquoi donc ne ferait-on pas tout ça AVEC lui ?

Comme nous sommes actuellement en période électorale, c'est l'occasion rêvée pour les patients, leurs proches et les organismes qui les représentent d'interpeller les candidats et candidates afin de savoir ce qu'ils prônent en matière de santé. Personnellement, je crois fermement que notre système de santé doit faire une plus grande place aux patients. L'époque où celui-ci n'était que le récipiendaire docile de soins - un peu comme le conducteur d'une voiture lorsqu'il passe au lave-auto - est révolue. Ma première question serait donc:

«Comment comptez-vous instaurer au Québec une véritable médecine participative, où le patient prend une part active tant dans le développement des politiques de santé que dans le processus de traitement?»

Je crois aussi fermement que le patient doit avoir accès à l'intégralité de son dossier médical. De plus, au moment où le Québec tente, tant bien que mal, de développer un dossier de santé électronique et que les hôpitaux implantent des systèmes de dossiers médicaux électroniques, il est crucial que les patients y aient accès électroniquement. D'où la question:

« Comment comptez-vous définir et garantir, tant dans le développement du dossier de santé électronique que dans les dossiers médicaux électroniques des différents hôpitaux et autres centres de service, l'accès en ligne des patients à leurs dossiers?»

Côté médicaments, un sujet qui défraie assez régulièrement les manchettes, l'accès aux nouveaux médicaments et le processus d'approbation des nouveaux médicaments sont des dossiers prioritaires, pour plusieurs raisons. D'une part, il est difficile - voire impossible - d'avoir le détail du processus d'approbation et tout aussi difficile pour les patients d'avoir voix au chapitre. D'où la question:

«Vous engagez-vous à mettre en place un processus totalement transparent pour l'approbation de nouveaux médicaments, dont les comptes-rendus pourront être consultés en tout temps sur le site de l'Institut national d'excellence en santé et services sociaux (INESSS) et vous engagez-vous à inclure dans le processus décisionnel de chaque médicament un ou plusieurs membres d'organismes représentant des patients concernés par le médicament sujet à approbation?»

Jusqu'à maintenant, les principaux partis en lice pour la prochaine élection ont pris position sur la taxe santé, le PQ allant jusqu'à s'engager à l'abolir. La CAQ s'est, pour sa part, engagée à diminuer cette taxe et à faire en sorte que tous les citoyens aient accès à un médecin de famille d'ici deux ans. Pour sa part, le premier ministre sortant a pris l'engagement de faire passer de 10 à 16 ans l'admissibilité à la couverture des soins de santé bucco-dentaires.

Toutes ces déclarations et engagements sont les bienvenus, mais il est essentiel que les candidats dépassent le cadre des grandes déclarations électoralistes pour démontrer qu'ils ont vraiment à cœur l'amélioration réelle du système. À moins que les élus - présents et futurs - ne se prononcent et prennent des engagements clairs sur de tels sujets, les patients risquent d'être relégués encore une fois au simple rôle de spectateurs, ce qui serait non seulement inacceptable mais aussi potentiellement dangereux.

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