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Battre les ténèbres pour chasser les mauvais esprits

Rappelons-nous qu'en novembre 2010, en moins d'une semaine, ils étaient plus de 165 000 à signer une pétition autorisée par l'Assemblée nationale du Québec, demandant la démission de Jean Charest comme premier ministre et comme député de Sherbrooke. L'intimé et les membres de son gouvernement avaient fait la sourde oreille. Cette fois, la contestation s'est faite en direct, dans la rue.
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CP

Depuis le début de ce long conflit, qui n'en finit pas de finir, plus les jours passent, plus le PM Charest et son gouvernement font peur. Les citoyens de tous âges et de toutes conditions se retrouvent dans la rue, casseroles à la main pour battre les ténèbres.

Après avoir franchi le cap des trois mois de grève, les étudiants se montrent de plus en plus aguerris. Ils projettent une manifestation monstre pour souligner les 100 jours de grève.

Les casseurs professionnels s'en donnent à cœur joie, profitant de la situation de chaos qui sévit dans notre Belle Province. La police, bien montée, à cheval, à vélo, en moto et en auto, multiplie les arrestations. Les Québécoises, les Québécois n'en croient pas leurs yeux. Le monde entier est demeuré stupéfait. Notre métropole offre l'image d'un Québec en crise. Un Québec sur le point de sombrer dans la violence.

Le dos au mur, le gouvernement songe à sortir une loi très contraignante que le peuple nommera la loi matraque. Démission fracassante de la ministre de l'Éducation, Mme Line Beauchamp. Fatiguée, épuisée, brûlée, elle ne veut plus faire face à cette musique sur laquelle il s'annonce difficile de danser. Une musique qui ne se jouera pas avec les instruments traditionnels. Elle qui en chambre, à la mi-mai, en pleine période de négociation, avait ironiquement déclaré que les étudiants veulent danser la polka, elle dit soudainement ne plus faire partie de la solution. Raison officielle du départ. Mais pouvait-elle dire autre chose? Dirait-elle que c'est parce qu'elle est en désaccord avec cette loi qu'elle a démissionné? Pourrait-elle faire fi de la loi du silence qui sévit dans la grande famille libérale? L'histoire en jugera.

Arrive en renfort madame Courchesne, investie de la périlleuse mission de briser cette chaîne invisible de solidarité humaine, jusqu'ici teintée de violence à l'occasion. Et la Loi 78 tombe. Comme un couperet. Comme un coup de tonnerre. Comme un coup de massue. Comme une chape de plomb. Pas seulement sur la tête des étudiants. Mais sur le Québec tout entier. En toute hâte, comme à l'accoutumée, elle est votée et... hélas adoptée. Et la cohorte des opportunistes formant la CAQ s'est faite complice. Ils ont voté avec le gouvernement pensant que les libéraux, leur frère siamois, venaient de faire la découverte du siècle.

Mais, c'est sans compter sur l'imagination fertile des Québécoises et des Québécois. Rappelons-nous qu'en novembre 2010, en moins d'une semaine, ils étaient plus de 165 000 à signer une pétition autorisée par l'Assemblée nationale du Québec, demandant la démission de Jean Charest comme premier ministre et comme député de Sherbrooke. L'intimé et les membres de son gouvernement avaient fait la sourde oreille. Cette fois, la contestation s'est faite en direct, dans la rue. En pleine nuit. À l'heure où les chats sont gris, où les esprits rôdent. Voilà pourquoi, on continue à battre les ténèbres. Au son des casseroles, avec tambours et trompettes artisanales. Elle est sans équivoque, cette nouvelle façon de manifester notre mécontentement à l'égard d'un gouvernement qui a provoqué cette crise sociale. Elle est porteuse d'espoir. L'espoir que nous serons bientôt débarrassés, libérés des libéraux.

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