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En Jordanie, l'égalité se gagne à coups de poing

Dans ces cours d'arts martiaux en Jordanie, le principe est simple: enseigner aux femmes et aux jeunes filles les rudiments de sport de combat afin de se défendre en cas d'agression ou d'abus.
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La chaleur est encore torride en ce mois d'octobre quand je me rends à Amman pour progresser (autant dire démarrer) dans mes cours d'arabe.

Les édifices en imitation pierre de taille émaillent les sept collines de la capitale d'un des rares pays encore épargnés par le conflit dans cette région du monde tant agitée. Plus de la moitié des 10 millions d'habitants sont d'origine palestinienne et la crise syrienne pèse largement sur le pays avec le principal camp de Zaatari comptant déjà plus de 90 000 personnes.

C'est donc dans une atmosphère légèrement tendue que je fais la connaissance du projet Shefighter, mentionné par le président Obama lui-même comme une inspiration au sein du Proche-Orient.

Le principe est simple: enseigner aux femmes et aux jeunes filles les rudiments de sport de combat afin de se défendre en cas d'agression ou d'abus.

Dans un pays sagement qualifié de "conservateur" où la violence conjugale s'élève officiellement à 60% des femmes interrogées et où les crimes d'honneur sont encore à l'ordre du jour, Lina, la fondatrice, a du pain sur la planche. Mais rien ne semble l'arrêter.

Avec plus de 17 ans d'expérience en arts martiaux, kung-fu, boxe et kickboxing, ainsi qu'une ceinture noire en Taekwondo 3eme dan, l'expérience ne lui manque pas et elle a déjà formé plus de 10 000 femmes en Jordanie.

Selon Lina, l'objectif n'est finalement pas tant de modeler son corps ou d'apprendre des techniques d'auto-défense mais bien de gagner en confiance en soi.

Comme dans la plupart des pays du monde, ici aussi, les femmes souffrent du désormais célèbre "confidence gap".

Et comment s'en étonner quand les normes traditionnelles régissent encore durement les rôles des hommes et des femmes comme le décrit le blogueur Fadi Zaghmout dans son livre controversé "La fiancée d'Amman".

Alors Lina parle, forme, encourage, inspire. Au-delà des poings, elle montre à ses élèves combien leur voix compte, combien leur histoire est unique.

Sa citation favorite:

"Speak up, even if your voice shakes."

Parle, même si ta voix tremble.

Aujourd'hui, Lina rêve d'exporter Shefighter au-delà d'Amman. Elle recherche d'autres entrepreneurs prêts à relever le même défi dans d'autres villes de Jordanie, voire d'autres pays du Proche-Orient. Dans ses rêves, elle se voit déjà répliquer son modèle pour former jusqu'à trois millions de femmes.

Et on se prend à rêver avec elle!

Alors si vous aussi vous y croyez, n'hésitez pas à passer le mot sur Lina et son projet ou venez donc lui rendre visite à Amman! Elle saura vous rebooster!

Plus d'informations (en anglais) ici :

http://www.shefighter.com/

https://www.facebook.com/SheFighter.Net

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Aurélie Salvaire a créé Shiftbalance, une plateforme de diffusion de solutions visant une société plus équilibrée.

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