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Ce dont les entrepreneurs ethniques peuvent se rappeler avant de faire leurs classes...

L'entrepreneuriat est une voie à part entière qu'il ne faut pas prendre à la légère pour s'essayer ou avoir des sensations de grandeur.
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Les saisons se répètent et l'Homme poursuit son périple sur Terre pour apprendre de la vie le moyen de s'accomplir. Ainsi, comme chaque année la mi-août sonne le glas de l'été et lance la grande période de préparation de la rentrée.

Bien que les activités d'affaires se poursuivent en dehors du cycle scolaire, l'automne est aussi l'occasion de voir de nouveaux projets se faire jour et de recevoir les futurs crus d'entrepreneurs. Ceux-ci font le choix de l'autonomie dans la quête de la richesse et la création de valeur. Cependant, à voir l'attitude de certains d'entre eux, force est de se demander si le choix de la voie de l'entrepreneuriat a été mûrement réfléchi ou si la prise de risque a été pesée.

Avant que la prochaine cohorte d'aspirants entrepreneur n'intègre le «système», je tenais à faire quelques rappels essentiels à titre de viatique et d'alternative pour leur aventure.

La sagesse en affaires est très utile surtout lorsque, comme dans le cas de l'économie ethnique et informelle, on suit une tradition de métier, de produit ou de service. Ainsi on peut ne pas s'étonner que chacun y aille de son produit capillaire, de ses soins pour la peau, etc. Cependant, dans une logique d'ouverture de marché et surtout de taille de marché (essentielle à la croissance), il est bon d'y associer l'INNOVATION et la TRANSPOSITION.

Concernant l'innovation il est important d'avoir cette valeur ajoutée à son produit ou service qui fait qu'on bâtit très vite un avantage concurrentiel. À ce propos, je regardais avec intérêt une chaîne de télévision dédiée au télémarketing, et constatais combien des idées simples pouvaient germer continuellement pour enrichir le marché. Ce qui est loin de l'apparent conservatisme de l'économie ethnique, où la créativité est étouffée par le moindre accès aux ressources. Il en résulte que la personnalisation ethnique n'est pas poussée jusqu'à l'innovation.

Pour ce qui est de la transposition, nous sommes consommateurs de produits et de services qui sont soit des modèles généralement reconnus, soit des standards culturels exogènes qui ont su s'imposer à nous. La transposition consisterait à intégrer aussi dès la conception des produits et services la possibilité de les offrir à des cultures autres que la sienne. Cela impose de voir large et surtout de commencer à prétendre à un «made in» légitime sur le marché. Autant cela est difficile, par exemple pour des produits pour cheveux «Afro», autant il y a de l'espoir dans la restauration, la mode, certains services professionnels, etc.

L'innovation et la transposition sont des atouts importants pour l'essor de l'économie ethnique et informelle. Néanmoins, sans une prise de risque initiale, l'aventure entrepreneuriale ne peut, dit-on, voir le jour. Qu'en est-il lorsque le contexte financier est critique? Existe-t-il des alternatives?

Il y a une vérité qui peut même servir de paradigme qu'il est bon de rappeler: «tout le monde ne peut, ni ne veut devenir entrepreneur». N'en déplaise aux vendeurs d'illusions et à la tendance qui se renforce dans le sens de la création d'entreprise. Le métier d'entrepreneur est une réelle voie qui comporte ses codes et qui élimine les moins endurants.

À la base, la prise de risque fait la différenciation entre les entrepreneurs et justifie les moyens mis en œuvre pour atteindre les objectifs. Mon point, et c'est là l'alternative que je promeus, est d'opter pour un entrepreneuriat étayé par une vie professionnelle au début. Cela présente de nombreux avantages tant dans l'accès aux solutions financières, la transition de carrière ou encore la consolidation des phases de développement de l'entreprise. C'est une approche que j'ai introduit dans l'article «Les 4 E ou le mix de l'entrepreneuriat ethnique», puis dans le guide L'art de s'intégrer par l'entrepreneuriat et, enfin, que je souhaite enrichir sous la dénomination de «parapreneuriat». Cela demande, il faut s'en douter, un nouveau type de relation au temps.

On le voit donc, l'entrepreneuriat est une voie à part entière qu'il ne faut pas prendre à la légère pour s'essayer ou avoir des sensations de grandeur. Il est bon d'adopter la bonne attitude vis-à-vis de ce secteur de l'économie et de se positionner adéquatement quant à l'innovation, la transposition de son idée, ou l'exclusivité ou l'hybridité dans la prise de risque.

Dans une vision plus philosophique d'un monde idéal, chacun devrait pouvoir connaître et suivre la voie qui lui est propre pour un équilibre des apports à l'humanité. Il y a en effet une nuance entre un entrepreneuriat de vocation et un qui sert d'outils à la conquête de la suffisance de revenu en marge d'une autre activité.

L'entrepreneur est aussi indispensable que le chirurgien, mais l'intérêt est que le chirurgien peut vendre son savoir de spécialiste sous forme de webinaire, de podcast s'il le veut (suivant la déontologie). En somme, l'Homme, par son métier, demeure, dans son essence, l'instrument de l'action divine dans le Monde et sur Terre en tant que vicaire contemporain dans l'économie.

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Mai 2017

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