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Facebook doit mourir ou son avenir est-il dans la presse en ligne?

Il ne se passe pas une année, pas un mois sans qu'une étude ou une analyse extrêmement poussée ne vienne nous expliquer pourquoi Facebook est amené à disparaître. Après tout, ses aînés, comme Friendster ou MySpace ont décliné. Pourquoi l'histoire ne se répéterait pas? De manière dramatique s'il vous plait!
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Il ne se passe pas une année, pas un mois sans qu'une étude ou une analyse extrêmement poussée ne vienne nous expliquer pourquoi Facebook est amené à disparaître. Après tout, ses aînés, comme Friendster ou MySpace ont décliné. Pourquoi l'histoire ne se répéterait pas? De manière dramatique s'il vous plait!

La récente étude qui a fortement circulé sur la toile concernant la perte de 80% de ses utilisateurs, relayée par certains médias, illustre parfaitement cette tendance mortifère à la prédiction funeste. Les différents auteurs de ces avis de décès d'un nouveau genre veulent être avant tout des visionnaires au-delà d'être de simples témoins. Prédire, c'est s'assurer une certaine crédibilité dans le domaine. Le fameux «Je l'avais dit». La moindre défaillance de Facebook est sujette à analyse pour anticiper la date butoir. Un lundi, probablement un quatorze...

C'est un fait indéniable, Facebook attire moins les jeunes. Est-ce pour autant annonciateur de sa fin? Certainement pas! Le géant des réseaux sociaux doit sa longévité à une faculté simple, l'adaptabilité de son service à un écosystème changeant. Une sorte de Darwinisme à l'ère numérique. Il faut bien comprendre une chose, ce ne sont pas les outils qui créent des usages, mais des usages qui façonnent des outils. Rester prostré dans une logique attentiste sans prendre en considération l'évolution de ses utilisateurs est courir un risque. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé à MySpace, qui n'a pas su prendre un nouveau virage.

L'adaptabilité passe par plusieurs processus. Il peut y avoir la création d'une fonctionnalité spécifique selon des besoins identifiés ou anticipés, ce qui est arrivé avec le flux d'actualité, constituant une réelle révolution à l'époque. Cela peut également se traduire par des rachats, que ce soit pour intégrer des équipes hyper qualifiées ou pour s'approprier un service d'avenir, ce qui fut le cas avec Instagram. Enfin, il y a également l'implémentation de fonctionnalités copiées sur des concurrents, comme les hashtags qui viennent de Twitter. En somme, créer, acheter ou copier.

Mais alors, si les jeunes désertent, remplacés par une nouvelle population plus âgée, il apparaît comme inéluctable que la plateforme doit évoluer à son tour pour s'adapter à cette autre audience.

La presse comme prochaine mutation?

Une étude réalisée par le Pew Research Center parue en octobre 2013 indiquait qu'aux États-Unis, 64% de la population utilisait Facebook, et que parmi eux, 30% «consommaient» de l'actualité. Autre donnée du rapport, 16% des utilisateurs utilisaient la plateforme principalement pour cette raison, devant les jeux (14%) et juste derrière la mise à jour de publications personnelles (17%).

Le 3 février, Facebook doit lancer une nouvelle fonctionnalité mobile, intitulée... Paper. Si la vidéo de présentation met l'accent sur l'usage des utilisateurs, il y a néanmoins une partie dédiée à la presse en ligne. Il s'agit d'une fonctionnalité qui n'est pas sans rappeler une autre application à succès appelée Flipboard, un agrégateur d'informations présenté sous un format magazine. Cette fonctionnalité rejoint celles déjà implémentées et dédiées aux actualités, comme les propositions d'autres articles provenant du même média.

Pour survivre, les plateformes doivent avant tout s'adapter aux usages, ne pas les imposer. La physionomie des grands acteurs est en grande partie fonction de leur utilisation. Regardez Twitter. Au début, le slogan du site était « que faites-vous ?», car c'était-là sa fonction initiale: publier des messages courts sans intérêt sur nos actions en cours (je mange, je dors, etc.). Avec une population «geek et journaliste», et des événements comme la révolution verte d'Iran ou encore les attentats en Inde, le site a évolué et son slogan aussi, devenant «que se passe-t-il?». Moins centré sur l'individu, ouvert sur le monde. Avec la nouvelle vague d'utilisateurs adeptes du double écran, à savoir regarder la télévision et commenter les programmes à l'aide d'un téléphone intelligent ou d'une tablette, l'avenir de Twitter se redessine autour de ce que l'on nomme la social TV.

Une question de dominos incertaine?

Se pose alors de multiples questions sur la pertinence de ce positionnement, dont l'une est indubitablement liée à la publicité. Depuis des années, la presse en ligne périclite, cherchant des modèles économiques qui pour l'heure n'offrent pas des retombées extraordinaires (comme paywall par exemple). L'avenir est de ce fait incertain. Je ne parle pas de leur pérennité, mais bien de leur faculté à dégager des budgets marketing.

L'équation est fascinante. La presse en ligne devrait donc trouver un modèle publicitaire lui permettant de soutenir sa promotion sur Facebook et d'en dégager de la valeur. Le géant des médias sociaux devient de ce fait dépendant économiquement d'une... autre dépendance économique. Assez étrange conviendrez-vous. Et peu confortable, quand on sait que le média social doit répondre aux attentes de ses actionnaires.

Évidemment, la presse en ligne n'est pas et ne sera pas l'industrie motrice de Facebook, qui demeure les grandes sociétés. Quoique, les études récentes prouvent que les publications des pages entreprises sont de plus en plus filtrées par un algorithme appelé EdgeRank, ce qui pourrait à terme susciter un agacement. Devoir payer pour être lu de sa propre communauté. Quel comble non ? Twitter ne procède pas de cette façon. Quant à YouTube, il distribue une partie de ses revenus aux créateurs. Donc bon, la saturation de ce modèle économique particulier peu très vite arriver et les annonceurs peuvent aller voir vers de plus vertes prairies.

Non, je ne dis pas que Facebook va mourir. Mais finalement, le devenir de la plateforme sera-t-elle liée à elle-même ou aux services qu'elle aura acquis et qui graviteront dans son orbite? Que peut-on penser de ce virage vers la presse en ligne qui semble témoigner d'une nouvelle population d'utilisateurs? Verrons-nous un nouveau modèle économique émerger, comme celui que dessine la social TV? Tant de questions qui ne peuvent trouver de réponses dans l'immédiat et qui nécessitent indubitablement un temps d'observation.

Et vous qu'en pensez-vous?

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