Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Quel avenir y a-t-il pour les enfants de la Syrie?

SYRIE - Selon les estimations de l'UNICEF, ce conflit devenu la plus grande crise humanitaire de l'histoire contemporaine affecte environ 14 millions d'enfants en Syrie et dans les pays voisins.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

SYRIE - Ce mois-ci, le conflit syrien entre dans sa cinquième année de déchirements. C'est une étape effroyable soulignant quatre années de montée en puissance des violences et des souffrances, sans aucune issue à l'horizon.

Des dizaines de milliers de civils ont perdu la vie. Des millions ont fui. Habitations, hôpitaux, écoles... tous ces lieux ont été la cible d'attaques directes. Des communautés entières se sont retrouvées coupées de l'aide humanitaire, privées d'eau et de nourriture. L'inhumanité s'est propagée par-delà les frontières, à l'image d'une maladie contagieuse.

Imaginez cette horreur à travers les yeux des enfants qui vivent cette tragédie. Leurs quartiers ont été bombardés ou abandonnés. Leurs proches et leurs amis ont disparu. Leur scolarité a été interrompue ou n'a jamais commencé. Leur enfance a été volée.

Selon les estimations de l'UNICEF, ce conflit devenu la plus grande crise humanitaire de l'histoire contemporaine affecte environ 14 millions d'enfants en Syrie et dans les pays voisins.

Parmi ces filles et ces garçons, les plus jeunes n'ont pas connu la vie autrement. Leur vision du monde est marquée par les affrontements et les privations.

Chez les adolescents qui entrent dans l'âge où ils affirment leur personnalité, la violence et les souffrances ont marqué à jamais le passé, et façonnent désormais l'avenir.

Tandis qu'ailleurs les jeunes du même âge commencent à faire des choix pour leur vie future, les enfants de Syrie s'efforcent de survivre. Ils sont trop nombreux à avoir été confrontés à la barbarie extrême, obligés de travailler pour subvenir aux besoins de leur famille, contraints au mariage forcé ou recrutés par des groupes armés.

Quels choix ces enfants feront-ils ? Quels choix s'offrent à eux?

Croiront-ils encore en un avenir meilleur? Renonceront-ils, par manque d'espoir? Se résigneront-ils aux perspectives limitées d'un futur instable?

Pire encore, se tourneront-ils eux-mêmes vers la violence, devenue normalité pour eux?

Il y a un an, les responsables humanitaires ont mis le monde en garde contre le risque de perdre une génération entière de jeunes à cause des atrocités et du désespoir, et de voir s'amenuiser les chances d'un avenir meilleur en Syrie et dans la région. Aujourd'hui, le danger est toujours présent.

Tandis que le conflit entre dans sa cinquième année, ces jeunes sont encore exposés au risque d'être entraînés dans le cercle vicieux de la violence et de reproduire sur la génération suivante les brutalités dont ils ont souffert.

Devant cette sombre perspective, la communauté internationale a réagi en essayant de venir en aide à ces enfants en leur apportant une aide humanitaire, des services de protection, d'éducation et de soutien. Mais cela n'a pas été suffisant.

Nous ne pouvons pas abandonner ces jeunes. Au contraire, nous devons porter secours à un plus grand nombre d'entre eux, avant qu'ils ne baissent les bras et ne renoncent à leur avenir.

Il est encore temps d'agir. L'espoir est toujours vivant. Malgré les blessures et les injustices qu'ils ont endurées, malgré l'incapacité évidente des adultes à mettre un terme à ce conflit barbare, ces filles et ces garçons ont encore le courage et la détermination nécessaire pour se construire une vie meilleure.

Ce sont des garçons comme Alaa, 16 ans, qui a fui la ville syrienne de Homs, il y a deux ans. Sa scolarité interrompue, Alaa a eu la chance de trouver un programme de formation professionnelle. Aujourd'hui, il organise des cours destinés à d'autres enfants.

Ce sont des filles comme Christina, 10 ans, réfugiée de l'autre côté de la frontière, au nord de l'Irak. Christina vit dans un abri pour les familles déplacées. Elle aide les plus jeunes à faire leurs devoirs, tout en s'efforçant de poursuivre son propre apprentissage.

En voyant leur détermination, comment pourrions-nous renoncer à leur venir en aide? En sachant qu'ils n'ont pas perdu espoir, comment pourrions-nous nous décourager?

Si nous baissons les bras, les conséquences se répercuteront sur les générations à venir... et sur nous tous.

Cette crise terrible touche des millions d'enfants, mais cela ne s'arrête pas là. Lorsqu'ils deviendront adultes, ces filles et ses garçons feront des choix qui impacteront l'avenir de millions d'autres, dans leur pays et dans la région tout entière. Cet avenir sera-t-il fait d'espoir et de réconciliation, ou de violence et de désespoir?

Le second n'est pas l'avenir qu'ils méritent. Et ce n'est en aucun cas celui que nous souhaitons.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Le quotidien d'enfants syriens au Liban

Le quotidien d'enfants syriens au Liban

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.