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Dans une négociation, chacun doit faire son bout de chemin. Quand on annonce aux étudiants qu'on les fait venir un vendredi à 16 heures pour rouvrir le dialogue, pour parvenir à une entente, c'est qu'on est prêt à faire son bout de chemin. Sa «juste part» dans la négociation. Quand on les fait négocier pendant 20 heures de temps, passer la nuit debout, c'est qu'on s'attend à ce qu'enfin, il y ait compromis.
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PC

Je me lève ce matin avec le mal de coeur. J'ai dans la gorge 12 semaines de mépris. Pour la hausse, contre la hausse, là n'est plus la question. Je suis contre la hausse mais ouverte au dialogue. Je suis prête à écouter les verts, prête à faire des concessions. Comme les associations en grève étaient prêtes au compromis. Si compromis il y avait, bien entendu.

Dans une négociation, chacun doit faire son bout de chemin. Quand on annonce aux étudiants qu'on les fait venir un vendredi à 16 heures pour rouvrir le dialogue, pour parvenir à une entente, c'est qu'on est prêt à faire son bout de chemin. Sa «juste part» dans la négociation. Quand on les fait négocier pendant 20 heures de temps, passer la nuit debout, c'est qu'on s'attend à ce qu'enfin, il y ait compromis.

Mais ce matin, tout comme la grande majorité des étudiants en grève qui ont rejeté en bloc hier l'«offre» du gouvernement, j'ai la claire impression que celui-ci a tenté de nous flouer, pour ne pas être plus vulgaire.

Et dans ce «nous», j'inclus toute la population québécoise. Les étudiants, qu'on a usés par la fatigue au bout d'une nuit blanche et de 20 heures de négociations. Des étudiants dont on a profité de l'inexpérience et auxquels on a opposé une batterie de négociateurs professionnels. Des étudiants auxquels on a promis quelque chose qui ne s'est pas traduit dans le papier qu'on leur a fait signer, les yeux brouillés par la fatigue.

Mais dans ce «nous», j'inclus aussi les pro-hausse, dont le Parti Libéral se sert pour se rebâtir un électorat. Votre position est valable et vous méritez qu'elle soit entendue. Vous ne méritez pas qu'elle soit associée à la répression, qu'elle soit enfoncée dans la gorge des étudiants à grands coups de balles de caoutchouc. Vous méritez une place à la table de négociation, comme les tenants du gel, et même ceux de la gratuité. Nous avons la prétention de vivre dans une société démocratique et consensuelle. Faisons respecter ces principes de base!

Comme le souligne Michel David dans Le Devoir de ce matin, était-il nécessaire «d'agiter un drap rouge devant le taureau étudiant après le saccage de Victoriaville?». Comment un gouvernement peut-il être à ce point irresponsable? Comment un chef d'État peut-il être à ce point mesquin et égoïste?

Nous étions à un cheveu d'une sortie de crise, d'un retour en classe. Mais il a fallu que l'arrogance prenne le dessus, dans un ultime élan d'orgueil mal placé. «Nous avons gagné!» a clamé le duo Charest-Beauchamp ce week-end, «Nous n'avons rien cédé!». BRA-VO!

Ce que je vois aujourd'hui, c'est un chef d'État tout à fait indigne de ce titre, un chef d'État corrompu jusqu'à la moelle, un chef d'État en fin de parcours qui n'a plus d'autre voie que de nous utiliser, tous, pour le maintenir, lui, au pouvoir. Nous devrions exiger--tous ensemble--un meilleur traitement. Nous devrions exiger--tous ensemble--son départ immédiat.

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