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Science: la réalité tordue des conservateurs

RÉTRO 2013 - Envers et contre tous, le gouvernement conservateur ouvrira en 2013 un nouveau front dans sa lutte contre la science en poursuivant le musellement des chercheurs canadiens. Depuis leur arrivée au pouvoir en 2006, les troupes de Stephen Harper mènent une bataille rangée contre la recherche scientifique, avec comme objectif premier la destruction des faits contredisant leur idéologie. Leur agenda politique semble plus important que la réalité.
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Envers et contre tous, le gouvernement conservateur ouvrira en 2013 un nouveau front dans sa lutte contre la science en poursuivant le musellement des chercheurs canadiens.

Depuis leur arrivée au pouvoir en 2006, les troupes de Stephen Harper mènent une bataille rangée contre la recherche scientifique, avec comme objectif premier la destruction des faits contredisant leur idéologie. Leur agenda politique semble plus important que la réalité.

Même la prestigieuse Société royale du Canada, une institution plus que centenaire réunissant des scientifiques de tous les domaines, a écrit une lettre ouverte il y a quelques jours afin de dénoncer l'attitude des conservateurs.

Imaginez: des chercheurs ayant publié leurs travaux dans des revues aussi connues que Nature ne sont pas autorisés à en discuter avec les médias canadiens. À titre d'exemple, une importante découverte d'Environnement Canada à propos du trou de la couche d'ozone n'a pas été dévoilée aux médias du pays sous prétexte qu'elle contredisait le discours officiel du gouvernement.

Dans une société démocratique, il faut discuter des actions à prendre en se basant sur des faits, plutôt que de se laisser bêtement guider par l'idéologie.

La Société royale du Canada a formulé dans sa lettre une demande toute simple: que le gouvernement cesse d'empêcher ses scientifiques de communiquer leurs découvertes au public canadien. Rien de bien extravagant, donc.

Or, je n'ai guère d'espoir que la doléance des scientifiques soit entendue.

Il y a en effet bien des années que les conservateurs ont entamé leur bataille contre la raison. Déjà, il y a quelques années, ils ont aboli le caractère obligatoire du recensement. Cette décision ne peut avoir été prise que par des gens incapables de comprendre les fondements de la démarche scientifique.

Le recensement est l'un des outils ayant permis au Canada de se hisser parmi les pays les plus développés au monde. C'est l'une des façons pour l'État d'élaborer des politiques publiques ciblées et efficaces. Il permet, par exemple, de savoir quel est l'âge moyen des citoyens d'un quartier, ce qui aide les dirigeants de la santé publique à cibler leurs actions. Il guide les entrepreneurs à la recherche d'opportunités en cartographiant les revenus moyens d'un quartier donné, et soutient les organismes communautaires désireux de joindre une clientèle précise.

L'état du français au pays est un autre exemple de l'utilité du recensement. Les données qu'on y recueillait permettaient de suivre avec précision les grandes tendances linguistiques, permettant aux gouvernements d'adapter leurs politiques pour assurer la vitalité de la langue française.

Mais ça, Stephen Harper n'en a rien à faire. Il a choisi de faire passer ses intérêts idéologiques devant ceux du pays. Le caractère obligatoire du recensement a donc disparu et les données nationales collectées en 2011 sont d'une qualité douteuse, aux dires de Statistique Canada.

Pour un gouvernement qui prétend se soucier des choses importantes comme le développement de l'économie, la santé publique et l'état du français, ce n'est pas une attitude responsable.

On me permettra donc d'être très sceptique quant à la fin éventuelle de la censure des scientifiques canadiens telle que réclamée par la Société royale. Les conservateurs ont décidé de sacrifier un important outil de décision sur l'autel de leur idéologie. Plutôt que de travailler à améliorer la qualité de vie des citoyens en utilisant des données précises et fiables, ils prendront leur décision à la petite semaine, en se basant sur des impressions.

C'est exactement le contraire de ce que croient les néo-démocrates. Pour nous, de bonnes politiques publiques doivent être basées sur des faits avérés, crédibles. Nous continuerons ainsi à militer en faveur d'une liberté tous azimuts pour les chercheurs canadiens: il en va du bien-être de nos communautés.

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