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Nos parcs nationaux en péril

Le Canada possède environ 20% des forêts intactes mondiales, 25% des milieux humides et 9% des réserves d'eau douce renouvelables. C'est notre responsabilité collective de protéger ce patrimoine. Pourquoi le gouvernement Harper semble-t-il croire le contraire?
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Le Canada possède environ 20% des forêts intactes mondiales, 25% des milieux humides et 9% des réserves d'eau douce renouvelables. C'est notre responsabilité collective de protéger ce patrimoine. Pourquoi le gouvernement Harper semble-t-il croire le contraire?

Pour ma part, j'avoue être profondément inquiète pour la protection de la nature sous la gouverne des conservateurs. Les nombreuses compressions annoncées dans les parcs nationaux, qui mettent en péril l'existence et la vocation de ces lieux hautement appréciés, en sont les plus récents exemples.

Dans le cadre de son dernier budget, le gouvernement a en effet sabré les crédits de plusieurs parcs nationaux importants. Parmi ceux-ci, on note le parc Forillon, en Gaspésie. Le gouvernement a annoncé son intention d'y abolir une trentaine de postes, soit plus de 20% de l'effectif actuel. Conséquence: les visiteurs doivent s'attendre à une diminution marquée des services, notamment pour les heures d'ouverture et le nombre d'activités d'interprétations.

Le Lieu historique de la bataille de la Restigouche, situé dans la Baie-des-Chaleurs, sera lui aussi très affecté. Combien de familles se buteront à des portes closes lors de leurs vacances dans ce magnifique coin de pays à la suite de cette décision? Je n'ai pas l'impression que le gouvernement a réfléchi bien longtemps à cette question avant de prendre sa décision.

Au-delà de l'aspect touristique, les compressions dans les parcs nationaux mettront inutilement en danger la protection de l'environnement. Dans un rapport récent, la Société pour la nature et les parcs du Canada s'inquiète pour l'avenir à long terme de nos parcs nationaux, car de nombreux spécialistes ont été ou seront prochainement mis à pied, ce qui entraînera inévitablement une perte d'expertise déplorable.

Ce phénomène ne s'arrête d'ailleurs pas seulement aux scientifiques qui se consacrent à l'environnement. La semaine dernière, des centaines de spécialistes de tous les horizons ont manifesté devant le Parlement pour dénoncer la "mort de la preuve scientifique", soit la censure par le gouvernement des faits qui contredisent son idéologie.

La surveillance scientifique des différents dangers qui guettent la nature canadienne sera compromise et le gouvernement aura moins d'outils à sa disposition pour intervenir en cas de crise. Que fera-t-on, par exemple, si un déversement de pétrole survient dans le golfe du Saint-Laurent, en face du parc national de Gros-Morne, sur la côte ouest de Terre-Neuve? Sans surveillance constante, la prise de décision sera plus difficile et les conséquences d'une catastrophe environnementale pourraient être multipliées.

Je ne comprends pas l'acharnement du gouvernement à mettre en péril la protection de la nature et des parcs nationaux au nom d'économies de bouts de chandelle. Ces décisions sont d'autant plus déplorables qu'il a été démontré que chaque dollar dépensé dans les parcs a contribué pour cinq dollars au produit intérieur brut du Canada. Pour un gouvernement qui se présente comme un expert en matière économique, il y a là un illogisme frappant.

Comme si ce n'était pas assez, Parcs Canada a aussi décidé qu'il n'était plus nécessaire d'exposer les nombreux artéfacts majeurs de l'histoire québécoise aux citoyens et aux touristes. Plutôt que d'investir dans la mise en valeur de nos artéfacts, les conservateurs préfèrent dépenser neuf millions de dollars pour les déménager dans un entrepôt poussiéreux à l'abri des regards.

Pourquoi dépenser autant pour mettre ces artefacts sous clé? Pourquoi ne pas laisser aux villes comme Québec la chance d'en profiter économiquement et de les utiliser comme attraits touristiques? Il faut miser sur notre héritage et non pas le cacher. Il faut le faire découvrir et non pas prétendre qu'il n'a jamais existé.

Nous avons la chance d'avoir sur notre territoire une nature riche et florissante. À nous de la protéger!

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