Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Reflux de refus

J'ai vu ça comme un retour du Karma. D'ailleurs, ça devait faire un bout que le karma me regardait aller et se disait, toi, je vais te revenir avec une facture quand tu t'y attendras juste pas pantoute.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Entre 20 et 38 ans environ, j'ai vécu somme toute peu de refus amoureux. Professionnels oui, en masse, mais en amour, non. Généralement, c'était moi qui mettais fin aux relations. Ça a probablement à voir avec le fait que j'ai toujours cru que «vaut mieux seul(e) que mal accompagné(e)». J'ai mis fin à bien des relations qui ne menaient à rien et dans lesquelles l'autre restait par habitude, par peur ou par confort. Des relations où j'aurais probablement pu rester aussi, si je n'avais pas trop souvent croisé une fille malheureuse dans le miroir.

À l'aube de mes 40 ans, le vent de mon célibat a tourné. Je n'étais plus celle qui n'avait qu'à choisir parmi les hommes qui lui plaisait, je me faisais virer de bord comme je l'ai moi-même fait des centaines de fois et, parce qu'une marde ne vient jamais seule, je suis aussi devenue celle qui se fait laisser. À répétition. J'ai vu ça comme un retour du Karma. D'ailleurs, ça devait faire un bout que le karma me regardait aller et se disait, toi, je vais te revenir avec une facture quand tu t'y attendras juste pas pantoute. T'as brisé des cœurs dans des apparts et des maisons, mais aussi dans des bars. Combien de gars t'as virés de bord avant même qu'ils aient eu le temps de te montrer qu'ils avaient pris leur courage à deux mains pour venir te parler. À combien de gars t'as explosé le courage en pleine face en leur répondant des phrases que tu trouvais drôle, mais qui étaient probablement assassines de leur point de vue? T'as voulu faire ta smatte. Ben là, it's payback time.

I'm karma and I'm a bitch, tout le monde sait ça.

Au début, ça fesse. Tu te rends compte que tout ce qui marchait avant ne fonctionne plus très bien. Alors qu'il n'y encore pas si longtemps je n'avais qu'à aller dans un bar puis choisir avec qui je voulais jaser/frencher/partir ou presque, maintenant, je dois constater que je suis entourée de jeunes poulettes qui me font passer pour une matante, que je ne suis vraiment plus dans la catégorie premier choix et que la plupart du temps, on me parle pour me demander l'heure ou savoir si je vais prendre un verre. Ça, c'est le serveur qui me parle. D'autres fois oui, on me parle, mais parce qu'il est 3h on ferme et que j'ai l'air d'un pas pire dernier choix.

On me dit «vous,» sacrament!

Un gars qui te veut, te dit pas «vous»! Sauf s'il veut se faire toi ET ton amie. Mais si t'es toute seule, c'est comme «madame», c'est le dernier clou dans le cercueil de ta dignité de fille qui cruise.

Ça fait qu'après quelques années à passer à la caisse du Karma (et non, il n'y a pas de caisse rapide), je me suis développé un genre de réflexe de Karma-Pavlov : dès qu'une once d'espoir d'harmonie, compatibilité ou chimie amoureuse apparaît, il y a une alarme qui part à l'intérieur de ma tête Pas une grosse, tsé, un peu comme celle pour les attaques nucléaires....

C'est l'alarme à larmes. Celle qui me hurle de prendre mes jambes à mon cou et mon cœur à deux mains, de courir et d'aller le cacher loin, à l'abri des brisures. Y'a les brisures de chocolat, miam, mais il y aussi les brisures de cœurs. Pas miam.

Depuis l'aube de mes 40 ans, ma vie est un gâteau... aux brisures de cœur. C'est tentant, mais non j'arrêterai pas d'y croire pour autant. Call me crazy, mais je ne veux rien de moins que ceci :

Je veux être follement amoureuse de quelqu'un qui sera fou amoureux de moi.

Pas pour rien qu'il y a «folle» dans ma phrase, je commence de plus en plus à croire que je suis folle de penser comme ça mais pourtant, je n'en déroge pas. C'est ce que je recherche et, même si c'est pas sur Kijiji, c'est non-négociable.

En attendant de trouver, je regarde timidement les gens qui me plaisent, mais... je n'ose pas. Déjà deux personnes qui me plaisent et que je n'ose inviter. Parce que maintenant, les gens qui me plaisent réellement me figent. Alors qu'avant ils me donnaient de la drive, désormais ils actionnent mon frein à main. De peur qu'ils me rejettent, je ne les approche tout simplement pas. Quand l'espoir se pointe la lueur devant moi, ça me fait l'effet des phares de voitures sur un chevreuil au milieu du chemin. Je me fige, je ne fais rien et j'ai l'air folle.

En faisant ça, je me protège d'un refus. Mais je me protège aussi de toutes les autres possibilités. Ça fait que :

Aye karma! C'est beau, j'ai compris!

Maintenant, jette un œil sur ta liste, je suis pas mal convaincue qu'il y a d'autres mondes que moi qui a besoin d'une leçon de ta part. Si tu pouvais partir, ça serait ben fin, ça laisserait de la place à la confiance, on ne sait pas, peut-être qu'elle reviendrait s'installer entre deux brisures?

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

«J'ai faim»

Les 20 choses à ne JAMAIS dire pendant un rapport sexuel

Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.
Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.