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Mon premier grand amour

Quand j'y pense aujourd'hui, je me dis qu'il y a quelque chose de rassurant dans ce genre d'amour imaginaire et impossible.
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La première fois que j'ai réellement été amoureuse folle de quelqu'un, j'avais environ 10 ans. Il était beau et très, très populaire. J'avais de la solide compétition, parce que pratiquement toutes les filles de ma classe trippaient sur lui. Toutes les filles de mon école aussi. En fait, pas mal toutes les filles de la Terre le voyaient dans leur soupe aux alphabets parce que mon cœur battait pour le soon to be Roi de la pop, Michael Jackson. J'avais pas un beat de coeur, j'avais un Beat It du cœur.

C'était tout, sauf original, d'être en amour avec Michael Jackson à cette époque, mais moi, j'ai poussé la note un peu loin. Dans ma chambre de petite fille, j'avais pas moins de 13 posters de lui, dont ce fameux poster grandeur nature.

C'est avec pas d'orgueil et un peu de honte que je vous avoue que j'embrassais chacune des 13 affiches tous les soirs, sur la bouche en disant «Bonne nuit Michael». Oui, une vrai folle!

J'aimais tout de lui. Je trouvais que c'était le plus beau, il chantait tellement bien, il dansait comme un Dieu... Avec le recul, je réalise que c'est clair qu'avec sa petite voix et ses petits airs, il n'était pas très, très viril. Pas mal moins que le beau Puncherello dans Chips, mettons!

Ok, oui, je sais, Michael était à peu près aussi viril qu'une marguerite, mais l'effet qu'il me faisait! Est-ce que ce sont les hormones ou la jeunesse qui nous rendent un peu beaucoup cruches à cet âge là? Parce que dans ma tête, oui, il y avait une possibilité de couple entre moi et lui!

Comme si le gars de 10 ans mon aîné qui habitait un autre pays et avait un succès planétaire pouvait sérieusement considérer sortir avec la petite fille de Montréal avec des broches et des boutons. À cet âge-là, on tombe en amour avec n'importe qui et, le pire, c'est qu'on y croit. Combien de petites filles sont déçues quand elles apprennent que leur idole est en couple? Comme si leurs chances venaient d'être anéanties, alors qu'elles avaient autant de chances de fréquenter la vedette en question que moi d'aller à un rendez-vous avez Ryan Gosling?

Un peu plus tard, j'ai vécu un peu le même genre de crush avec le beau Corey Hart. Avec ses petits cheveux plein de gel et sa moue piteuse, j'avais autant le goût de le frencher que de le consoler. Qu'il chante Never Surrender sous la pluie ou Sunglasses at Night dans la nuit, je devenais toute molle. J'ai même fait partie d'un fan club de Corey et j'ai retrouvé quelques lettres de ma correspondance avec la «présidente» dernièrement. Wow! Il fallait quand même être motivée pour écrire, sur papier et par la poste, à une fille que tu ne connais pas, pour pouvoir se dire, l'une l'autre, «Non mais, y'est-tu assez beau?». Et de recevoir la réponse, deux semaines plus tard, de la fille qui répond «Ouuuiiiii! Je sais, tellement!»

Et, oui, malgré que l'adolescence soit rendue bien loin derrière moi, j'ai fait une petite baboune jalouse et déçue quand j'ai su que Corey faisait sa vie avec la belle Julie Masse. En plus, je me suis prise, pendant cinq secondes, à me dire des trucs ridicules comme: «Tsé, Julie c'est une fille blonde d'ici, donc j'avais des chances!». Oui, encore une fois, une vrai folle.

De nos jours, on ne verrait jamais ça un fan club par la poste. On est à l'ère où on peut aller aimer (et détester) une vedette instantanément via les réseaux sociaux. Mais on a toujours aussi peu de chances de finir en couple avec eux, par contre. C'est sûr qu'on peut plus facilement leur écrire, et presque qu'entrer en contact avec eux, mais c'est un jeu dangereux quand il ne se joue pas à deux, parlez-en à Geneviève Sabourin...

Quand mon Roi de la pop a rendu l'âme, j'ai eu un choc. Vraiment. Je n'y croyais tout simplement pas, j'ai eu vraiment beaucoup (trop) de peine. Mon premier amour était mort. J'ai mis un DVD avec ses vidéos les plus populaires et je les ai regardés en pleurant. Une vrai folle triste. Quand j'y pense je trouve ça un peu ridicule, mais le premier amour, qu'il soit imaginaire ou pas, c'est le premier.

Quand j'y pense aujourd'hui, je me dis qu'il y a quelque chose de rassurant dans ce genre d'amour imaginaire et impossible. Oui, on sait que l'on ne sera jamais véritablement avec la personne, mais d'un autre côté, on peut s'imaginer ce qu'on veut avec elle, et on n'a pas à se rendre malade à l'idée de la rencontrer, de l'aimer ou de la décevoir, parce qu'on sait que ça n'arrivera jamais. Une genre d'impossibilité rassurante.

C'est probablement un peu pour ça que les amours se compliquent avec l'âge. Parce qu'elles sont de plus en plus réelles, mais la douleur qui s'y rattache parfois aussi.

Alors, comme je ne me sens pas réellement prête à aimer, ni à me faire briser le cœur, parce que oui, dans ma tête l'association se fait encore automatiquement, je vais me contenter de continuer de tripper sur Ryan Gosling ou Chirs Martin. ,J'ai zéro chance de finir avec mais je peux les voir et les entendre quand je veux et ils ne me diront jamais «T'as pas pris du poids un peu?» ou «Je pense que j'ai besoin de temps pour réfléchir».

Ça fait que je suis clairement une quadragénaire ascendant adolescente en ce moment.

On se répare et on se protège comme on peut...

Mais je suis curieuse, je veux savoir:

Les gars, quand vous trippiez sur des vedettes, c'était comment?

Les filles, dites-moi que je suis pas la seule à avoir eu un délire imaginaire avec une vedette?

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