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Les fêtes à marde

Mis à part les maux de tête que me donnent les horaires que je dois gérer, il y a le célibat qui ne me fait pas aimer les fêtes, je l'avoue. Voici entre autres pourquoi mes fêtes, c'est souvent des fêtes de Marde.
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Ce billet a été publié sur le blogue d'Anne-Marie-Dupras Ma vie amoureuse de marde.

On n'avait pas encore rangé nos costumes d'Halloween qu'on nous garrochait déjà dans le temps des Fêtes. Hier soir en marchant sur ma rue et en voyant qu'ils trônaient dans pratiquement tous les salons, j'ai réalisé que j'étais probablement en retard avec mon pas-de-sapin... un 18 décembre!

Je vis à Montréal, mais clairement dans le quartier du déni. Je repousse tout le temps tout ce qui a trait aux fêtes parce que j'aime pas ça les fêtes. J'aime le congé, j'aime tout ce temps avec mes enfants, les vacances en soi, oui, mais le reste, non. En couple j'ai aimé ça par moments, mais seule avec deux enfants qui ont deux papas, les fêtes, c'est tout sauf simple. J'ai déjà fait un vidéo à cet effet. Si vous voulez voir à quoi ressemblent mes fêtes, ça ressemble pas mal à ça.

Mis à part les maux de tête que me donnent les horaires que je dois gérer, il y a le célibat qui ne me fait pas aimer les fêtes, je l'avoue.

Voici entre autres pourquoi mes fêtes, c'est souvent des fêtes de Marde.

Une tante m'appelle pour savoir si je vais venir au souper ou à la soirée X :

- Oui, je vais venir.

- Accompagnée?

- Oui, les enfants seront là.

- Super! Mais je voulais dire... accompagnée... par... quelqu'un?

- (soupir) Non, j'ai pas de chum.

- (silence) Ah. (malaise) Ben, on a ben hâte de vous voir pareil!

Typical.

Selon le dictionnaire, célibataire ça veut dire ceci :

«Le célibat est l'état d'une personne qui est en âge de vivre en couple ou d'être mariée, mais qui n'a pas de conjoint dans sa vie amoureuse et sexuelle.»

Avez-vous remarqué le mot état?

Ça sonne presque comme une maladie. Pas pour rien que côtoyer ma famille avec pas-de-chum, c'est comme si j'avais une petite maladie invisible. Pour me guérir, y'en a de la matante qui pense qu'il me faut une greffe de chum.

Y'a celle qui va voir son fils et qui dit : «Ben voyons donc Mathieu*, vous avez presque le même âge, tu dois ben avoir ça, toi, un ami pour ta belle cousine Anne-Marie?»

Là, le pauvre cousin sourit un peu niaiseusement et dans ses yeux c'est écrit : «Euh... J'habite à 45 minutes de Montréal, mes amis sont pas ton genre et inversement, t'es ben fine, mais j'te connais pas dans le fond, pis... il doit ben rester de la bière, go je vais m'en chercher une» et il part.

Y'a la tante qui me prend à part et me dit: «Veux-tu m'a te dire quelque chose?»

Et là, notez que c'est une fausse question parce que je n'ai pas le temps de répondre qu'elle est déjà repartie.

«Toi! Toi, t'as compris quelque chose. Regarde-moi. Je l'aime ton oncle, ben oui, c'est sûr. J'ai-tu le choix? Mais on fait chambre à part depuis 20 ans, pis laisse-moi te dire que c'est la meilleure décision qu'on a prise. Ça, pis une femme de ménage. Mais je l'aime là, à la vie, à la mort. Mais des fois (là elle s'approche avec son haleine de crème de menthe pour me chuchoter), y m'énarve... m'énarve!!! Veux-tu m'a te le dire moi? Tout ce que ça te prend c'est un homme pour... tsé veux dire, de temps en temps, pis t'es en business. Pis même ça, fais-toi-z-en pas, rendue à mon âge ça te tentera même plus.»

Elle rit trop fort puis part se resservir du digestif vert douteux.

Puis, arrive généralement l'oncle, bière à la main et qui dit :

«Ben voyons, encore toute seule toi? (il regarde autour de toi, comme si un gars allait apparaître soudainement du plafond) Hé j'te dis! Veux-tu ben me dire qu'est-ce que tu leur fais? Leur fais-tu peur tant que ça ou bedon t'as un maudit caractère de cochon?»

Généralement, je réponds : «Un peu des deux j'pense. (rire malaisant) Euh... 'Est où la bière, mononcle?»

Y'en a même qui vont jusqu'à inclure les enfants dans les beaux petits malaises de Noël en disant des choses comme : «Toi, ma belle fille, aimerais-tu ça que ta maman finisse par avoir un amoureux?».

Là, ce n'est plus où est la bière, mais plutôt où sont les couteaux.

Après cette festive soirée qui s'achève avec des : «En tout cas, moi cette année je te souhaite de trouver le bon... mais sois donc pas si difficile aussi!!» et un petit: «Tsé que si tu nous ramènes une blonde l'an prochain, ça nous dérange pas!» suivi d'un oncle qui rajoute un subtil: «Surtout si 'est cute» et le tout se termine en beauté sur une chorale d'oncles qui rient.

Je rentre chez nous, avec ma fille qui dort dans mes bras, que j'essaie de monter au deuxième étage tant bien que mal pendant que mon fils traîne les cadeaux et les sacs remplis de tupperwares.

Parce que c'est bien connu: une fille toute seule, ça mange. Donc c'est à moi qu'on refile les restants. Ça, ça fait ben mon affaire. Même si c'est des restants de pitié, ça me fera quand même ça de moins à cuisiner les jours suivants.

Puis, je me couche en me disant que l'année prochaine, je vais sincèrement tenter de soudoyer un de mes amis comédiens pour qu'il vienne, me fasse honte (à ma demande) et qu'on me sacre patience pendant un petit 2 ou 3 ans.

Et vous, les fêtes, amour, haine, un peu des deux?

* Tous les noms ont été changés parce que, sinon, c'est clair que je reviens sans mes tupperwares plein de restants.

Des cartes pour les amis

Mes cartes de la Saint-Valentin

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