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Les jeunes et le changement

Les jeunes, qu'ils soient dans les rues ou non, ont un très bon point : il faut un changement de direction au Québec. Mais est-ce que c'est vraiment le PQ qui représente le changement? Est-ce que revenir à un gouvernement péquiste serait vraiment mieux pour leur avenir? Le fait est qu'entre le PQ et le PLQ, il n'y a pas beaucoup de différence... sauf sur les frais de scolarité et sur la question constitutionnelle.
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Radio-Canada.ca

Beaucoup ont critiqué Léo Bureau-Blouin pour son passage en politique. Lors de l'annonce de sa candidature hier, il a dit vouloir représenter les jeunes et leur volonté de changement. Étant moi-même intéressé par les enjeux de société depuis un jeune âge, je comprends son désir de vouloir passer tout de suite à la politique active. Ce que je ne comprends pas par contre, c'est comment il compte vendre le PQ comme véhicule de changement alors qu'ils ne veulent pas de changement par rapport à leur priorité numéro un, le débat sur la souveraineté qui divise les Québécois depuis des décennies...

Dans un sens, le débat sur la souveraineté et le débat sur la hausse des frais de scolarité ont un point très important en commun en 2012 : Ce sont des chicanes qui nous distraient des autres enjeux. Ce sont des chicanes qui nous empêchent de nous occuper de ce qui est vraiment important. Ce sont des chicanes dont la majorité des Québécois ne veulent plus : ils veulent du changement concret sur les enjeux qui sont importants pour tous les Québécois dans la vie de tous les jours.

Les jeunes, qu'ils soient dans les rues ou non, ont un très bon point : il faut un changement de direction au Québec. Mais est-ce que c'est vraiment le PQ qui représente le changement? Est-ce que revenir à un gouvernement péquiste serait vraiment mieux pour leur avenir? Le fait est qu'entre le PQ et le PLQ, il n'y a pas beaucoup de différence... sauf sur les frais de scolarité et sur la question constitutionnelle.

Le PQ et ses vieilles façons de faire, sa soif insatiable du pouvoir et de la souveraineté, peut-on vraiment appeler ça du changement? Le déni de l'irresponsabilité de tenir un référendum compte tenu de tous nos problèmes n'est-il pas plutôt un puissant carburant du cynisme envers la classe politique? Défendre encore une fois l'idéologie plutôt que le gros bon sens, faire passer les intérêts des groupes de pression avant ceux de tous les citoyens, nous embarquer dans d'autres débats constitutionnels qui nous diviseront davantage, est-ce vraiment différent du PLQ? Est-ce vraiment le changement que nous voulons?

Ce qui me désolerait terriblement dans la prochaine élection serait que les jeunes -et même les moins jeunes- basent leur désir de changement sur un seul enjeu, soit les frais de scolarité, alors que le changement nécessaire est tellement plus vaste et multidimensionnel que cela. C'est malheureux en fait que cet enjeu soit la seule préoccupation de tant de gens alors que notre système d'éducation primaire et secondaire est gravement négligé, que le système de santé est aussi mal en point qu'il y a 9 ans, mais surtout que nos fonds publics soient aussi abominablement mal gérés.

Avec des leaders comme Harper et Charest qui jouissent d'une grande impopularité auprès des jeunes en partie à cause de ce qui est perçu comme une approche de division, je ne serais pas du tout étonné que le choix des jeunes soit plutôt un nouveau parti comme la Coalition Avenir Québec, qui se veut un parti rassembleur, pour réunir tous les Québécois pour la première fois en 50 ans ensembles autour d'un projet, un vrai changement sur les enjeux majeurs qui les préoccupent par rapport à leur avenir.

D'ailleurs, la prémisse même de ce nouveau parti est d'améliorer le Québec pour les prochaines générations, alors pourquoi celles-ci se tournent-elles présentement vers les vieilles idées du PQ? Joseph Facal a très bien illustré le mirage du progressisme qui rend le PQ attrayant dans un article cette semaine. Ça c'est une critique constructive du PQ et de ce qu'incarne maintenant M. Bureau-Blouin, ce qui n'est pas le cas des reproches par rapport à son âge.

Alors en conclusion, le manque d'expérience sur le marché du travail de M. Bureau-Blouin ne rend pas nécessairement sa candidature nuisible pour le Québec. Malheureusement, on ne peut en dire autant de ses idées, qui elles sont assez néfastes selon moi. Ses idées à elles seules devraient suffire pour soutenir une critique de sa candidature sans devoir faire des attaques personnelles.

Tout ce qu'on peut espérer pour cette campagne qui s'amorcera dans les prochains jours, c'est que justement la bataille soit livrée par rapport à l'ensemble des idées et des propositions concrètes et non pas sur le plan personnel, car cela ne ferait que perpétuer la vieille politique que les jeunes disent justement vouloir changer.

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