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Grigorenko serait-il en train de glisser au classement?

Il y a de plus en plus de chances que Patrick Roy soit nommé entraîneur-chef du Tricolore et si ce dernier s'amène à Montréal avant le repêchage, ce pourrait être très intéressant pour le Canadien de sélectionner le grand Russe. Qui de mieux que l'ancien gardien du Canadien pour diriger son poulain à son arrivée dans la grande ligue...Si Roy n'est pas dans l'entourage du Tricolore en juin, je ne crois pas que Trevor Timmins prononcera le nom de Grigorenko sur le podium, mais plutôt celui d'un défenseur.
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Mikhail Grigorenko n'a pas connu un grand match dimanche au Colisée, mais il a tout de même permis à son équipe de l'emporter par la marque de 6-3 face aux Tigres en marquant ses 36e et 37e buts de la saison.

Critiqué par son entraîneur lors des derniers matchs, le grand Russe a de la difficulté à retrouver le rythme qui lui permettait d'amasser les points sur une base plus que régulière avant le Championnat du monde junior.

Sans dire qu'il joue du mauvais hockey depuis, on sent que le numéro 25 des Remparts est beaucoup plus passif sur la patinoire et c'est un aspect qui me chicote énormément. Grigorenko est classé au 2e rang par la centrale en vue du prochain repêchage, mais plus je plonge le nez dans mes recherches, plus je me rends compte qu'il pourrait bien être en train de glisser dans ce classement à l'heure actuelle.

Les autres...

Certes, il y a Grigorenko, mais il y a aussi les autres. Filip Forsberg gagne des points chaque jour et on ne sait trop pourquoi, Jacob Trouba semble avoir fait un bond considérable dans le classement, Alex Galchenyuk est loin d'être mort. On aime la prestance de Ryan Murray et Morgan Rielly se veut de plus en plus le défenseur le plus complet du repêchage. Ce ne sera pas si facile pour le grand attaquant russe d'être parmi le top 3 et ce ne sera pas plus facile de faire partie du top 5.

Mis à part le nom de Nail Yakupov qui est devenu pratiquement la seule « formalité » du prochain encan, le top 10 sera extrêmement difficile à prédire et maintenant qu'on connaît les équipes qui feront partie de ce top 10, ce pourrait bien être encore moins évident.

Les tendances

Ce qui joue le plus contre Grigorenko est bien évidemment son nom; les joueurs russes n'ont plus vraiment la cote et même s'ils sont tout de même sélectionnés, la présence de la KHL et l'élément « paresse » viennent souvent hanter les recruteurs qui préfèrent y aller avec un peu moins de talent, mais avec un joueur qui aura plus de constance.

Oui, il y a Yakupov et oui, lui aussi est Russe, mais dans le cas de ce dernier, c'est différent. Yakupov a visiblement été influencé par des joueurs nord-américains dans sa tendre enfance et s'est parfaitement acclimaté au style de jeu nord-américain. Yakupov frappe et veut la rondelle beaucoup plus que Grigorenko. C'est la différence majeure entre les deux compatriotes.

Chaque équipe possède sa vision et chaque équipe a une tendance quand vient le temps de sélectionner un joueur.

Les Blue Jackets pourraient avoir la main très heureuse s'ils ont la chance de bâtir leur avenir autour de Yakupov, mais advenant le cas qu'ils glissent au 2e rang, je serais très surpris qu'ils repêchent Grigorenko. Les Jackets ont encore en mémoire le traumatisant épisode les ayant liés à Nikita Filatov, ce jeune Russe qui était voué à un brillant avenir, mais qui se présentait à un match sur 100...

Je crois que les Jackets ne sélectionneront pas un gars comme Grigorenko qui possède le même défaut que Filatov.

Ensuite viennent les Oilers d'Edmonton qui commencent à manquer de place sur l'alignement offensif et qui profiteront probablement du repêchage de cette année pour ajouter un défenseur d'impact à leur banque d'espoirs déjà très bien nantie.

Avec la présence de Ryan Nugent-Hopkins et de Sam Gagner, qui semble vouloir enfin éclore, je ne crois pas que les Oilers se tourneront vers un joueur de centre. De plus, la présence d'un joueur comme Matthew Dumba sur la liste pourrait bien être le « fit » idéal pour l'équipe de l'Alberta. Dumba est ce genre de joueur sur qui vous voulez établir vos bases; il est passionné par le jeu et pourrait devenir le leader qui manque actuellement aux jeunes Oilers. Dumba fait tout sur la patinoire et il serait l'atout idéal pour cette formation. C'est de plus, très rare que les Oilers sélectionnent des joueurs provenant de la Russie et je crois qu'ils passeront, eux aussi, par-dessus Grigorenko.

Arrive le Canadien qui repêcherait présentement au 3e rang si la saison se terminait aujourd'hui et que la loterie ne faisait pas de « vrais » gagnants. Le Canadien n'est pas la formation la plus habile lorsque vient le temps de gérer ses espoirs. Depuis la nomination de Pierre Gauthier à titre de directeur général, l'équipe a fait un pas de géant dans cet aspect et ça s'améliore de jour en jour, mais si j'avais à copier un système de développement, ce ne serait pas celui du Tricolore. Un seul scénario est envisageable à mes yeux dans le cas de Grigorenko et du Canadien. C'est simple et je suis persuadé que vous l'avez déjà en tête.

Il y a de plus en plus de chances que Patrick Roy soit nommé entraîneur-chef du Tricolore et si ce dernier s'amène à Montréal avant le repêchage, ce pourrait être très intéressant pour le Canadien de sélectionner le grand Russe. Qui de mieux que l'ancien gardien du Canadien pour diriger son poulain à son arrivée dans la grande ligue...

Si Roy n'est pas dans l'entourage du Tricolore en juin, je ne crois pas que Trevor Timmins prononcera le nom de Grigorenko sur le podium, mais plutôt celui d'un défenseur. Jacob Trouba, Ryan Murray, Matthew Dumba et Morgan Rielly sont probablement dans la mire de Timmins à l'heure où j'écris ces lignes. S'il est encore disponible, Filip Forsberg pourrait être sélectionné par le Canadien.

Ensuite viennent les Hurricanes, les Islanders et les Sabres. Encore une fois, je ne crois pas que ces équipes seront « vraiment » intéressées par le talentueux joueur russe. Les trois équipes adorent les joueurs nord-américains et garderont probablement cette tendance encore cette année.

Le Lightning de Tampa Bay

Le Lightning est selon moi le meilleur « fit » pour Grigorenko et Steve Yzerman pourrait s'avancer au repêchage pour parler parmi les cinq premiers. Si Yzerman est capable de mettre la main sur le joueur de centre russe, ce pourrait bien être le successeur de Vincent Lecavalier et la direction du Lightning n'a jamais caché qu'elle aimait les joueurs électrisants. Grigorenko aurait la chance de s'exprimer offensivement et il pourrait bien devenir le complément idéal à Brett Connolly qui est clairement le meilleur espoir du Lightning.

La comparaison Forsberg-Grigorenko

Engagé dans une lutte à finir avec Filip Forsberg, Mikhail Grigorenko n'a pas tant de similitudes avec le gros ailier natif de Ostervala en Suède. Ce que l'on reproche à Grigorenko, Forsberg l'a et ce que l'on reproche à Forsberg, Grigorenko l'a, donc je n'irai jamais jusqu'à entrer dans le jeu des comparaisons.

Les deux joueurs sont totalement différents et je crois fermement qu'actuellement, Forsberg est en avance sur Grigorenko.

Pourquoi?

Parce que Forsberg possède deux choses de plus que Grigorenko:

1- Son « upside » est plus grand.

2- Son coefficient de risque est moins grand

Lorsqu'on parle d'un « upside », on parle du potentiel de développement du joueur en question. Bref, on est capable d'anticiper jusqu'où ce joueur peut aller dans le futur et quel genre de rôle il peut occuper dans la Ligue nationale. Le coefficient de risque, c'est un facteur qui nous permet d'évaluer les chances qu'a le joueur de jouer dans la grande ligue et les chances qu'il a de devenir le joueur qu'on espérait.

Forsberg ne récoltera probablement jamais 90 points dans une saison dans la LNH, mais s'il en récolte 70 et bien, il pourrait le faire pendant une dizaine de saisons consécutives. De son côté, Grigorenko pourrait connaître des saisons de 80 points, mais pourrait aussi en connaître de 40, c'est ça le coefficient de risque. Ce qu'un entraîneur aime d'un joueur c'est lorsqu'il sait à quoi s'en tenir avec ce joueur et dans le cas de Grigorenko, c'est peut-être là que se situe le problème. Présentement, le portrait est très rose avec les Remparts, mais ce pourrait ne pas être toujours le cas. J'ai vu jouer le numéro à quatre reprises cette saison et je n'ai pas vu le même joueur lors des quatre rencontres. Je suis capable de vous dire avec certitude qu'il est le genre de joueur capable de donner de sérieux maux de tête à un entraîneur.

Je ne discuterai jamais du talent de Grigorenko parce que du talent, il en a à revendre. Ses mains sont incroyables et sa vision de jeu est déjà mûre pour la Ligue nationale, mais l'aspect psychologique est primordial et c'est peut-être sa seule et unique lacune. Ce que je lui reproche le plus, c'est d'être trop passif lorsqu'il n'a pas la rondelle. Plutôt que de provoquer l'adversaire pour récupérer la rondelle, il se laisse glisser et attend que la rondelle lui revienne. C'est exactement à cet endroit que s'arrêtent toutes comparaisons avec Evgeni Malkin. Oui les deux joueurs se ressemblent énormément, mais Malkin n'a pas cette passivité, au contraire il veut toujours avoir la rondelle et c'est cette hargne qui lui permet de dominer comme il le fait cette saison.

En fin de compte, c'est comme de dire que Mikhail Grigorenko est un hybride d'Evgeni Malkin et d'Alexander Ovechkin; il possède les qualités de Malkin, mais les défauts d'Ovechkin.

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