Suite à mon premier billet sur le déclin tranquille, il m'apparait important d'exposer ce déclin en chiffres; de présenter un portrait de la performance économique du Québec. Pour ce faire, c'est en se comparant aux autres que l'on peut saisir plus clairement l'ampleur de ce que nous appelons le déclin tranquille, en se servant de la même base de mesure, des mêmes indicateurs que nos pairs utilisent. Alors concrètement, que nous disent certains de ces indicateurs?
Richesse: nous créons moins de richesse collective
- Parmi les 60 juridictions en Amérique du Nord, le PIB par habitant du Québec se situe autour du 55e rang. Depuis 40 ans, nous sommes passés du 4e rang au 7e rang au Canada.
- En 1981, le PIB par habitant du Québec se situait dans la moyenne des 24 pays les plus riches de l'OCDE; aujourd'hui, 30 ans plus tard, notre PIB par habitant est maintenant de 16% inférieur à cette même moyenne.
- En 1976, nous formions 27,3% de la population canadienne et nous comptions 24,6% des gens avec un revenu annuel de plus de100 000 $. Aujourd'hui, nous formons moins de 23% de la population canadienne et ne comptons qu'un peu plus de 15% des gens avec un revenu de plus de 100 000 $; témoignage d'une perte prononcée de hauts salariés.
- Nous nous classons aujourd'hui au 12e rang au Canada parmi les 10 provinces et les trois territoires au niveau du revenu disponible; seuls les habitants de l'Île-du-Prince-Édouard disposent de moins de revenu disponible que nous. Nous occupons l'avant-dernier rang au Canada!
Productivité : nous accusons un retard
- Chaque heure travaillée au Québec produit moins de richesse que dans la plupart des juridictions comparables.
- De 1981 à 2013, parmi ses pairs de l'OCDE et du Canada, le Québec a affiché l'un des plus faibles taux de croissance de sa productivité.
- Le Québec occupe le dernier rang au Canada en termes d'heures travaillées par année et les Québécois travaillent en moyenne moins d'années que les Canadiens et Américains.
Nous travaillons donc moins d'heures qu'ailleurs, chacune des heures que nous travaillons rapporte moins qu'ailleurs et, année après année, la croissance de notre productivité est inférieure à celle d'ailleurs. Il faut comprendre que ce n'est pas là une équation gagnante!
Une situation incompatible avec notre potentiel
Tout n'est bien évidemment pas sombre. Le Québec possède un grand potentiel ; comme en font foi ses ressources naturelles, ses industries de pointe, son économie diversifiée, ses universités, sa culture.
Alors, comment expliquer que nous présentions des résultats aussi décevants? Que le Québec ne réussisse pas mieux à convertir ses atouts en richesse pour tous ses citoyens?
Clarifier nos intentions
La vapeur peut être renversée; mais ce n'est qu'à travers l'engagement de tous et chacun, qu'ensemble nous pourrions réellement mettre le Québec sur le cap de l'excellence. Et pour se mobiliser à réussir, nos intentions devront être claires. Alors, une question se pose : désirons-nous nous faire une place parmi les meilleurs?
VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST