Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Pokémon Go a changé ma vie

Depuis que je joue à Pokémon Go, je me suis surprise à entamer naturellement des conversations avec des étrangers. Ça me donne une raison d'aller vers eux. Habituellement, j'ai peur qu'on pense que je sois bizarre. Mais avec Pokémon Go, tout le monde participe à la même activité bizarre!
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Dans les deux dernières semaines, Pokémon Go a fait couler beaucoup, beaucoup d'encre, inondant même les bulletins de nouvelles, les murs Facebook et les fils Twitter de la planète. Le concept est simple: permettre aux joueurs de devenir des dresseurs en se promenant dans leur ville afin de capturer les Pokémon les plus cool et les plus charmants. Alors que je rédige ces lignes, 300 personnes que je ne connais pas tentent de découvrir autour de moi des Pokémon rares.

Presque instantanément après la parution du jeu, des histoires racontant comment Pokémon Go avait influencé positivement la santé mentale et physique des utilisateurs ont été publiées. Des histoires plus négatives, et souvent basées sur la peur, ont toutefois fait de l'ombre à celles-ci, comme c'est souvent le cas quand nait un nouveau phénomène technologique de cette envergure. Des histoires de gens qui se jettent en bas de falaises ou qui pillent; des articles sur les dangers de la réalité augmentée. Bien souvent, on oublie de mentionner dans ces textes que, comme n'importe quel jeu, Pokémon Go n'est qu'un outil. Pokémon Go n'est pas intrinsèquement bon ou mauvais. Tout dépend de la façon dont on l'utilise.

J'ai eu envie de partager ma façon d'utiliser Pokémon Go comme un vecteur de changement positif, comme un outil pour améliorer mon bien-être. Et je peux vous dire sans me tromper que Pokémon Go a changé ma vie. Ce n'est certainement pas la meilleure appli ou le meilleur jeu - après tout, Pokémon Go ne cesse de planter et je ne compte plus les problèmes de serveur! Mais le jeu a amélioré ma santé physique et ma santé mentale en seulement deux semaines.

Voici comment Pokémon Go m'a aidé.

1) Je n'ai pas peur de parler à des étrangers

Après des années d'anxiété et de phobie sociale, de thérapie pour l'Asperger, de médicaments, je me suis dit que je passerais ma vie à avoir peur des autres, à me sentir déconnectée du reste du monde. Même si je donne des conférences, aller à la rencontre des autres m'a toujours apporté beaucoup de stress.

J'ai peur de dire quelque chose qui cloche, de blesser les autres ou de tout simplement être incapable de discuter quand je me retrouve devant un étranger. Je suis de celles qui passent leurs commandes Starbucks sur leur application, même si je suis en ligne dans le café. Parce que je n'ai pas la confiance pour affronter la personne qui se trouve devant moi. Même si je peux me tenir debout devant des milliers de personnes, sur une scène, les rapports face à face ont toujours été ardus pour moi.

Depuis que je joue à Pokémon Go, je me suis surprise à entamer naturellement des conversations avec des étrangers. Ça me donne une raison d'aller vers eux. Habituellement, j'ai peur qu'on pense que je sois bizarre. Mais avec Pokémon Go, tout le monde participe à la même activité bizarre!

Plus sérieusement, Pokémon Go m'a démontré que je pouvais réussir à établir une connexion avec les autres, même si elle est temporaire. Ça m'a fait réaliser que je pouvais faire la même chose dans d'autres sphères de ma vie: au travail, avec mes amis, avec ma famille. C'est un sentiment extraordinaire.

«Grâce à Pokémon Go, j'ai envie de sortir dehors, d'aller me promener, de parler à des étrangers pour savoir où se cachent les Pokémon rares. »

2) Le monde extérieur m'est moins terrifiant

Grâce à Pokémon Go, j'ai envie de sortir dehors, d'aller me promener, de parler à des étrangers pour savoir où se cachent les Pokémon rares. Je sais désormais que je peux parler aux autres, mais aussi les écouter. Ça crée un sentiment de bien-être que je n'ai sérieusement jamais ressenti auparavant. La plupart du temps, sortir de chez moi représente un gros défi. L'inquiétude et l'anxiété s'emparent de moi et je me demande ce qui m'attend à l'extérieur. Maintenant, je sais que les Pokémon sont là, alors je sors avec mon sac à dos et mon bloc-piles sans me poser de questions. Ça me libère et m'empêche de rester enfermée à la maison avec mes pensées.

3) J'ai retrouvé la joie de marcher et j'ai redécouvert la beauté de ma ville

Depuis que j'ai téléchargé Pokémon Go, j'atteins, chaque jour et sans problème, l'objectif de ne pas fixer mon Apple Watch. Ça me permet de bouger, ce que j'avais du mal à faire de façon régulière par le passé. Ça me donne aussi envie de (re)découvrir ma ville. J'ai revisité des quartiers de Toronto que j'adore et j'ai découvert des secteurs où je n'avais jamais mis les pieds avant.

Sur la route, j'ai remarqué de superbes cafés, parcs et autres endroits où j'ai envie d'aller travailler. En tant que travailleuse autonome, c'est facile de rester enfermée entre quatre murs. Depuis que j'ai commencé à jouer, j'ai découvert de nombreux lieux Wi-Fi qui me permettront de sortir de chez moi pour le travail.

4) J'ai gagné un sentiment d'appartenance

Tout ce que je viens d'énumérer m'a permis de bâtir un fort sentiment d'appartenance. Ça a chassé la voix dans ma tête qui me disait que de parler aux autres était trop difficile, qu'on me détesterait, que le fait d'être seule chez moi était plus confortable. Ça m'a montré qu'il y a dans ma ville des gens amicaux, extraordinaires, que c'est agréable de se promener avec mes amis à quatre heures du matin et de discuter avec eux et que de m'entourer des bonnes personnes pouvait avoir un effet bénéfique sur mon niveau d'énergie.

Je n'arrive pas encore à croire que tout cela a été déclenché par Pokémon Go! Et je sais que quand l'appli aura été remplacée par une nouvelle, je me rappellerai de cette expérience positive et je m'obligerai à continuer à interagir avec les autres; je poursuivrai mon apprentissage. Parce que, pour la première fois de ma vie, je n'ai pas peur des autres et du monde extérieur et j'ai envie de trouver une communauté à laquelle appartenir: ma communauté.

Est-ce que Pokémon Go sera de nouveau utilisé à des fins fâcheuses? Est-ce que certains continueront d'être imprudents, en restant scotchés à leur écran? Est-ce que d'autres pourraient devenir accros? Bien sûr que oui. Mais tout ça n'élimine pas le bien que le jeu a fait à la majorité des utilisateurs.

Je suis curieuse de voir comment les choses vont évoluer, ce qui viendra à la suite de Pokémon Go. Plus encore, je suis optimiste de voir encore plus de jeux et d'applis qui feront bouger la population. C'est un outil incroyable pour mobiliser les gens de façon active.

D'ici là, bonne chance à tous les dresseurs de Pokémon!

Ce billet de blogue a été initialement publié sur le Huffington Post Canada. Il a été traduit par Vincent Fortier.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Krabby

Pokémon GO at HuffPost Canada

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.