Au travers ma fenêtre qui me présente un temps gris d'hiver plus ou moins affirmé, je fais la lecture des nouvelles de mon portable d'étudiant. Rien d'imprévu, toutes les nouvelles me semblent être sur une tendance qui relève du commun. Par contre, il y en a une qui me démoralise complètement.
Novembre passé, je me souviens avoir eu quelques échos de cette manifestation contre le projet de Loi qui avait rassemblé plus de 100 000 personnes en France. Un peu avant le Nouvel An, également, je me souviens avoir été abasourdi par la déclaration du Pape Benoît XVI qui disait vouloir renforcer l'idée d'un mariage dit «normal».
Et c'est en ce dimanche que je tombe sur cette nouvelle d'une manifestation monstre qui s'est déroulée l'autre bord de l'Atlantique. Cette fois-ci, on se dispute sur le fait que la police a dénombré environ 340 000 personnes, et que les organisateurs de cet événement historiquement catholique, eux, en ont compté environ 800 000. Et on peut entendre sur la toile des propos que la norme d'une famille au 21e siècle, c'est qu'elle soit composée d'une mère et un père afin que l'enfant puisse grandir et s'épanouir à son maximum. Ça va de soi que l'Église catholique et les partis de droite appuient cette manifestation.
Un projet de Loi mis de l'avant par François Hollande et son parti socialiste sur la promesse d'une campagne pour la légalisation du mariage et l'adoption au couple homosexuel en France. Et surtout, un projet de loi qui, peu importe le nombre de manifestants dans les rues de la France, semble aller de l'avant. Jadis un souvenir d'une bouffée d'air frais et de quelques frissons d'espoir que j'ai eu dans les rues de notre grande ville de Montréal.
Mais cette fois-ci, on ne parle pas d'augmentation de frais de scolarité. On ne parle pas d'économie, de finance ou d'une gestion monétaire douteuse des recteurs d'Université. On parle d'un idéal de société que les peuples occidentaux embrassent davantage. On parle d'accepter la différence ou de la refuser. On parle de relations interpersonnelles, entre deux personnes du même sexe qui partagent, désirent, aspirent à vivre ensemble pour le reste de leur vie. Ils ont le fantasme de vivre un parcours qui pourrait être immortalisé sur les photos de famille du salon, comme celles qui défilaient dans leur salon lorsqu'ils étaient jeunes.
Lorsqu'on était petit, entre ces murs d'école, on nous parlait sans cesse de partage, d'égalité et d'accepter la différence. Les enseignants nous répétaient que tous, étaient égaux. Rapidement, on apprend à l'aide des livres d'histoire que ce mode de pensée n'était pas intemporel ou global. Pour ma part, bien que les livres scolaires étaient très bien imagés et colorés, l'idée de ce monde idéal a vite été remise à sa place. C'est-à-dire dans ces fameux comptes qui nous donnaient espoir.
On peut parler du pourcentage des Français qui sont en faveur du mariage et/ou de l'adoption au couple homosexuel. On peut écouter les propos de ceux qui affirment des soi-disant standards familiaux de notre époque dite moderne, toutefois, on est forcé de reconnaitre que l'exemple de la France n'en est qu'un parmi tant d'autres. C'est de réaliser qu'en 2013, l'idée que l'homosexualité n'a pas encore sa place dans la société, qu'elle est discriminée par le fait qu'elle ne peut être ce que l'hétérosexualité a le droit d'être, c'est là pour moi, une grande incompréhension. S'en faire pour un enjeu social qui ne devrait même pas en être un. Pourquoi ne pas s'occuper des vrais enjeux comme les milliers de sans domiciles fixes (SDF) qui sont dans les rues? Ce qui pour moi, devrait être la norme prioritaire d'une société.
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