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Des bandes-annonces qui me poussent à réfléchir

Depuis quelques années, ma fréquentation dans les cinémas a considérablement diminué. C'est en me questionnant sur le sujet que j'ai réalisé qu'il y avait plusieurs raisons. Pour commencer, il y a l'instantanéité du web, qui, dans le confort de ma demeure, me donne accès à plusieurs œuvres cinématographiques qui me convainquent de rester chez moi. Il y a aussi cette nouvelle tendance apparue il y a quelques années, qui me laisse dans l'inquiétude quant à l'avenir du cinéma, et j'ai nommé le 3D. En lien avec ce dernier, il y a le facteur économique: s'en sortir avec une facture de plus en plus salée.
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AFP

Depuis quelques années, ma fréquentation dans les cinémas a considérablement diminué. C'est en me questionnant sur le sujet que j'ai réalisé qu'il y avait plusieurs raisons. Pour commencer, il y a l'instantanéité du web, qui, dans le confort de ma demeure, me donne accès à plusieurs œuvres cinématographiques qui me convainquent de rester chez moi. Il y a aussi cette nouvelle tendance apparue il y a quelques années, qui me laisse dans l'inquiétude quant à l'avenir du cinéma, et j'ai nommé le 3D. En lien avec ce dernier, il y a le facteur économique: s'en sortir avec une facture de plus en plus salée.

Il y a quelques semaines, j'étais excité à l'idée de me retrouver dans une salle de cinéma pour le dernier bébé de notre cher Tarantino. Hier soir, encore, j'ai décidé de me prêter à cette culture américaine en allant voir Gangster Squad (Ruben Fleischers). Mais c'est dans le préambule des quelques minutes avant le film que j'ai réalisé qu'il y avait un autre facteur qui me noyait complètement. Bien qu'absurde cela puisse paraître, j'ai réalisé que c'est dans l'exagération de la violence, des bandes-annonces aux goûts du jour, que je me retrouve en déséquilibre total.

Ce n'est plus un secret pour personne. Nous continuons de digérer le plat principal de la décennie du sensationnalisme. Étant pris entre le trash et l'exagération, cette folie est devenue la raison de rester en ondes (référence: Félix Baumgartner). C'est la célébration de l'excès sans but initial, simplement pour dire qu'on a franchi la limite. Rivés sur nos écrans de veille contemporains, c'est pendant la préparation du souper que nous tentons de comprendre les gestes de ceux qui ont perdu la raison. Cette couverture médiatique constante, sans raison, en guise de remerciement pour avoir commis l'irréparable. Les cotes d'écoute ne se sont jamais aussi bien portées. L'époque définit par la productivité, cet engouement en cannette, gracieuseté des cornes de la performance. Il était inévitable que la culture populaire aille dans la même direction. Inconsciemment, dû à notre côté voyeur, nous acceptons ce qui autrefois, aurait ébranlé les normes sociales.

C'est à la suite de ce constat de nos temps modernes que j'ai tenté de me situer. J'avais besoin de savoir ce qui différenciait mon appréciation entre un film de Tarantino/Fleischers versus ces bandes-annonces aux muscles lustrés, aux canons brillants dégainant leurs cartouches à l'infini menant à des explosions surdimensionnées. C'est évidemment une question de goût. C'est dans la création d'une fiction, dans la surprise comme dans l'exagération, dans les longues conversations aux fins inattendues, dans la direction photo, dans le choix de la trame sonore, dans les personnages singuliers, que j'apprécie le résultat du processus de création de Quentin. D'un autre côté, avant même que le film ait commencé, on nous présente l'enlèvement d'un enfant. Le scénario le plus banal avec lequel, le père devra assassiner une quarantaine d'hommes afin de retrouver son fils ainé. Et on nous présente ces meurtres en accéléré. Ce n'est pas tant cette homogénéisation culturelle qui me dérange, mais plutôt le fait que ces bandes-annonces s'enfargent les unes après les autres. Bref, un condensé de violence excessive, une «overdose» de placements de produits qui me donne l'impression que mon pop-corn et mon Coca sont de trop encore une fois.

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