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Les médias francophones, qui ont probablement l'attitude inverse de leur confrères anglos, s'émerveillent régulièrement de l'audace et du succès de certaines des décisions de Michel Therrien.
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J'ai toujours été très intéressé par ce qui se dit sur le Canadien à l'extérieur de Montréal. Non pas que les médias canadiens anglais ou américains soient plus brillants, mais ça change le mal de place. Et on y découvre parfois des choses à propos de nous-même que l'on ignorait.

Un exemple? Tous les grands médias sportifs se sont fendus de prévisions par équipes pour la saison qui vient de commencer. Je vous rassure tout de suite, comme ici, le sentiment général est que le Canadien a une très bonne équipe, un peu court pour la Coupe, mais pas si loin.

Un point sur lequel les avis sont franchement discordants par contre, est le statut de Michel Therrien. J'ai lu, entre autres dans ce média américain que les partisans avaient la mèche courte envers l'homme le plus médiatisé du Québec depuis l'élimination du CH face au Lightning le printemps dernier. Ah ben, je savais pas ça... Et vous les partisans? C'était pour ça l'ovation nourrie lors du match d'ouverture au Centre Bell?

C'est une opinion qui n'existe pas dans le milieu francophone, que ce soit chez les journalistes ou les amateurs. Et pour cause, le bilan de Therrien est quasi-irréprochable. Ce n'est pas mon opinion, les faits parlent d'eux même. Sous sa gouverne, les jeunes espoirs de premier plan ont progressé. Carey Price et P.K. Subban sont devenus d'immenses vedettes depuis quatre ans. C'est le sort qui leur était destiné, mais encore faut-il des résultats tangibles. Ils sont là.

Alex Galchenyuk progresse d'année en année, Nathan Beaulieu est en train de devenir le défenseur de premier plan que l'on voyait en lui le jour de son repêchage. Des gars de qui on attendait pas grand chose se sont épanouis. Je pense à Dale Weise, Brian Flynn... Vous me direz, que la progression n'est pas égale. Évidemment, elle ne l'est jamais. Jared Tinordi semble au point neutre. Mais qui d'autre?

Depuis deux ans, les médias francophones, qui ont probablement l'attitude inverse de leur confrères anglos, s'émerveillent régulièrement de l'audace et du succès de certaines des décisions du coach. Reste que, chauvinisme ou non, là aussi les faits sont éloquents. Prenez la gestion du jeu de chaise musicale au poste de centre. Avec la mutation de Galchenyuk, la plupart des observateurs, dont je suis, croyaient que Desharnais se retrouverait à l'aile, où il avait plutôt bien fait l'an dernier, et qu'Eller resterait au milieu du troisième trio. Eh bien non, et depuis le camp d'entraînement, qui a quoi que ce soit à redire à propos des trios du Canadien? C'est ce que je pensais.

Je l'évoquais plus haut, si les médias francos sont parfois complaisants avec les Québécois, il peut y avoir des perceptions négatives gratuites de l'autre côté de la barrière de la langue. À mon sens, c'est exactement ce qui se produit chez les Canadiens anglais et les Américains à propos de Therrien. M'est avis qu'ils ont encore en tête l'image du gars en veston jaune qui casse l'anglais lors de son premier séjour à la barre du Tricolore, ou encore de sa célèbre déclaration à propos de sa brigade défensive à Pittsburgh quand il s'interrogeait à voix haute à savoir si elle voulait être la pire de la LNH. Ça fait longtemps, mais il faut croire que ça colle. Parce que c'est impossible de penser que Therrien est sur la corde raide sur la foi de son travail.

Certains diront que l'équipe a régressé la saison dernière parce qu'elle a été éliminée au deuxième tour, contrairement au troisième l'année précédente. Certes, deuxième, c'est moins bon que troisième. Mais sérieusement, les choses sont-elles aussi simples? D'abord, atteindre la deuxième ronde deux années de suite, c'est impressionnant. Ensuite, perdre contre l'équipe qui atteindra la finale, les deux fois, c'est digne de mention. Et faudrait donner une peu de crédit aux autres, parce qu'ils font partie de l'équation. Le Lightning a connu une grande campagne et on lui en prédit une autre cette année. Mais ça, on y reviendra.

En terminant, un petit mot pour faire l'éloge de la stabilité. Si vous voulez avoir une chance pour les grands honneurs, et ça risque d'en prendre plusieurs, l'histoire récente nous apprend que c'est une bonne idée de ne pas changer d'entraîneur à la moindre occasion. C'était une solution privilégiée par le régime précédent. Tout comme le travail en vase clos, le directeur-gérant d'un côté, l'entraîneur de l'autre. Marc Bergevin montre une approche contraire. Il place la stabilité au centre de son projet, et il est en communication constante avec son coach.

Alors, sur le hot seat Michel Therrien? Calm down, gentlemen! Par contre, si l'an prochain ça commence avec cinq défaites...

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