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L'an 1 du gouvernement Cloutier

DÉBAT DE BLOGUES - Aujourd'hui, je vous présente 12 des grands changements que j'entends mettre de l'avant rapidement, en tant que chef du Parti québécois.
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Après 15 années presque ininterrompues de règne libéral, les Québécoises et les Québécois auront soif d'espoir, d'audace et de vision, en 2018. Je souhaite leur offrir le gouvernement le plus progressiste et réformateur depuis celui de René Lévesque, en 1976. Aujourd'hui, je vous présente 12 des grands changements que j'entends mettre de l'avant rapidement, en tant que chef du Parti québécois.

Dès l'élection d'un prochain gouvernement du Parti québécois, je propose de réaliser six actions fondatrices pour l'État du Québec : l'adoption d'une Constitution du Québec, la création d'un Conseil constitutionnel québécois, l'adoption d'une déclaration d'impôts unique, l'application de la loi 101 aux entreprises de compétence fédérale, la fin du financement du lieutenant-gouverneur et l'abolition du serment d'allégeance à la reine d'Angleterre. Ces gestes fondateurs renforceront la nation québécoise et, surtout, jetteront les bases du pays du Québec.

La Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones célébrera son 10e anniversaire, en 2017. Il est grand temps pour l'Assemblée nationale de la reconnaître enfin et pour le gouvernement du Québec d'assurer sa pleine mise en œuvre sur le territoire québécois.

L'éducation a toujours été au cœur de mon parcours personnel et de mon engagement politique. Elle demeurera ma grande priorité en tant que chef du Parti québécois. Après l'austérité libérale, il faudra redonner à notre système d'éducation l'électrochoc dont il a grandement besoin. Je m'engage à réinvestir 1 milliard $ par année dans nos écoles, nos cégeps et nos universités. Je propose entre autres d'augmenter les ressources spécialisées dans nos écoles, de poursuivre le déploiement des maternelles dès 4 ans dans les milieux défavorisés, d'accorder plus d'autonomie aux directions d'écoles et d'offrir la gratuité scolaire à l'université à la moitié des familles québécoises.

Nos lois fiscales sont comme un gros fromage suisse : elles sont pleines de trous. Pendant qu'on en demande toujours plus à la classe moyenne, les banques, de grandes entreprises et certains des plus fortunés bénéficient de généreux passe-droits fiscaux. Le temps est venu de corriger ces injustices fiscales qui nous coûtent des centaines de millions de dollars, collectivement, sans pour autant contribuer au développement économique du Québec. J'entends notamment rétablir la taxe sur le capital des institutions financières, mettre fin à l'incorporation des médecins et empêcher l'optimisation fiscale par l'entremise des fiducies familiales. Les sommes ainsi récupérées pourront être réinvesties en éducation et dans nos services publics.

L'atteinte de nos objectifs en matière de lutte aux changements climatiques passera nécessairement par une révolution de nos modes de transport, lesquels sont responsables de près de la moitié (43%) de nos émissions de gaz à effet de serre. C'est pourquoi j'ai déposé une ambitieuse plate-forme en matière de mobilité durable. Relier Montréal et Québec grâce à un train rapide et électrique, investir massivement dans nos transports collectifs, électrifier nos transports, connecter nos villes et nos régions entre elles : les projets mis de l'avant ont non seulement le potentiel de diminuer notre empreinte environnementale, mais aussi de propulser notre économie et d'améliorer considérablement notre qualité de vie.

«Dans les six premiers mois d'un prochain gouvernement du Parti québécois, nous convoquerons l'ensemble des acteurs du milieu judiciaire pour réformer en profondeur notre système de justice. L'objectif sera clair : améliorer l'accès à la justice pour le citoyen moyen.»

Les libéraux ont échoué à améliorer l'accès aux soins de santé de la population. Deux millions de Québécois n'ont toujours pas accès à un médecin de famille et les urgences du Québec affichent aujourd'hui la pire performance de tout le monde occidental. Il existe pourtant des solutions novatrices et éprouvées ailleurs dans le monde pour renverser la tendance. Il suffit d'avoir le courage de les adopter. Nous reverrons le mode de rémunération à l'acte des médecins, donnerons davantage d'autonomie aux infirmières praticiennes spécialisées, créerons des « voies rapides » pour les problèmes mineurs dans nos urgences et assurerons une meilleure couverture médicale dans les groupes de médecine familiale.

Le verdict est sans appel : l'accès à la justice est un échec au Québec. Les délais interminables et les coûts du système judiciaire minent la confiance des citoyens. Selon un récent sondage, 69 % des Québécois estiment qu'ils n'auraient pas les moyens de se défendre devant les tribunaux. Le temps n'est donc plus aux petites mesures isolées. Dans les six premiers mois d'un prochain gouvernement du Parti québécois, nous convoquerons l'ensemble des acteurs du milieu judiciaire pour réformer en profondeur notre système de justice. L'objectif sera clair : améliorer l'accès à la justice pour le citoyen moyen. Pour ce faire, nous augmenterons notamment les tarifs judiciaires des grandes entreprises, afin de les inciter à recourir à des modes alternatifs de règlement des conflits et ainsi désengorger les tribunaux pour les citoyens.

«En 2018, nous renouerons avec le nationalisme économique et adopterons des mesures fortes pour protéger nos fleurons québécois.»

Le Groupe de travail sur la protection des entreprises québécoises l'a clairement signalé en 2014: nos entreprises sont plus vulnérables aux prises de contrôles étrangères que celles établies aux États-Unis et en Europe. Malheureusement, malgré la vente successive de géants du Québec inc. comme le Cirque du Soleil, Rona et Saint-Hubert, le gouvernement libéral n'a toujours rien fait pour corriger la situation, deux ans plus tard.

En 2018, nous renouerons avec le nationalisme économique et adopterons des mesures fortes pour protéger nos fleurons québécois. Nous moderniserons la Loi sur les sociétés par actions du Québec (LSAQ) pour outiller nos entreprises à faire face aux offres publiques d'achat (OPA) hostiles et nous reverrons notre fiscalité pour favoriser la participation des travailleurs au capital de leurs entreprises.

Nous redonnerons à nos entrepreneurs et à nos PME les outils pour se développer, créer de l'emploi et nous enrichir sur l'ensemble de notre territoire. Pour y arriver, je propose de déployer un nouveau levier économique présent dans toutes les régions : Développement Québec. Celui-ci aura un triple rôle : accompagner les entrepreneurs dans leur phase de démarrage et dans leurs projets d'expansion; offrir des services d'aide à l'exportation aux PME qui souhaitent conquérir de nouveaux marchés; et donner un accès plus direct à du financement pour les PME.

Avec ses coupes répétées dans les régions et ses décisions appliquées mur-à-mur, le gouvernement libéral a démantelé en deux ans ce que le Québec et les régions avaient mis 30 ans à bâtir. En tant que député de Lac-Saint-Jean, j'en constate les impacts sur une base quotidienne. En 2018, nous allons renverser la tendance et redonner aux régions les outils pour prendre en main leur développement. Nous allons nommer un nouveau ministre des Régions et remettre sur pied des instances de concertation régionales, dont le modèle sera défini par les régions elles-mêmes.

Pour favoriser l'occupation du territoire et la régionalisation de l'immigration, nous rembourserons par ailleurs une partie des frais de scolarité des étudiants internationaux qui choisiront de s'établir en régions dites éloignées.

Afin de renforcer le statut du français comme langue de travail et d'intégration, nous étendrons l'application de la loi 101 aux entreprises de 26 à 49 employés et aux entreprises de compétence fédérale. Nous inscrirons aussi le droit à la francisation dans la Charte québécoise des droits et libertés de la personne, en plus de bonifier et de simplifier l'accès aux services de francisation pour les immigrants.

Pour stimuler le goût de la culture québécoise chez nos jeunes, nous créerons un « passeport culturel » pour les élèves de 3e, 4e et 5e secondaire, lequel leur donnerait accès à un crédit de 50$ par année scolaire auprès d'organismes, de marchands et d'événements culturels québécois accrédités.

Plus de dix ans après le dépôt du rapport Bouchard-Taylor, nous adopterons, enfin, des balises claires pour encadrer les accommodements religieux, interdire le port de signes religieux pour les représentants de l'État en position d'autorité et pour nous assurer que les services de l'État soient donnés et reçus à visage découvert. Nous inscrirons également le principe de la laïcité de l'État dans la Constitution du Québec que nous ferons adopter. Nous agirons fermement, en parallèle, pour lutter contre toute forme d'intégrisme religieux sur le territoire québécois.

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Mai 2017

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