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La culture du viol: un fléau social

Comme la gent masculine peut aussi en être victime, et ce malgré le discours de certaines féministes 3.0 qui prétendent que ce concept ne peut s'appliquer qu'aux femmes, il serait plus efficace et plus pertinent sociologiquement de remplacer «LA» culture du viol par «LES» sous-cultures du viol.
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La culture du viol est un terme galvaudé de nos jours. On n'a qu'à regarder la popularité du hashtag #cultureduviol ou #rapeculture sur les réseaux sociaux; ou l'abondance de blogues, vlogs ou autres plateformes médiatiques où ce sujet est sur toutes les lèvres. Et avec raison. La situation est tout simplement alarmante. Au Québec, c'est une femme sur trois et un homme sur 6 qui seront victimes d'agressions sexuelles. Or moins de 5% des crimes sexuels sont rapportés à la police, entre autres parce que seulement 3 plaintes sur 1000 se terminent par une condamnation. Mais outre ces statistiques troublantes, que veut dire exactement le concept de «la culture du viol»?

Malgré le flou entourant souvent cette notion, il est tout de même possible d'en établir les caractéristiques fondamentales. Premièrement, la culture du viol hypersexualise les femmes, tout en banalisant et normalisant la violence sexuelle envers celles-ci, et ce tant au niveau du discours que des actes. L'étendue et la gravité de cette culture mènent à une situation totalement absurde où les femmes ne savent plus à quel endroit se situe la ligne entre l'acte sexuel et le viol. Or la solution à ce problème résiderait dans la capacité des femmes à dire « non». Une fois ce mot prononcé, la ligne est transgressée. Le problème est que cela transpose la responsabilité au niveau personnelle de chaque femme alors que la culture du viol est un phénomène socioculturel et donc collectif. C'est en quoi consiste la deuxième caractéristique fondamentale de la culture du viol. Puisque ce mode de pensée s'étend dans de nombreuses sphères de la société, on ne peut le réduire à un problème féminin.

L'ensemble de la société doit s'opposer à ces sous-cultures, qui prennent différentes formes et s'inscrivent dans différents contextes comme l'inceste, la pédophilie, la culture universitaire, le hockey junior, etc.

L'ensemble de la société doit s'opposer à ces sous-cultures, qui prennent différentes formes et s'inscrivent dans différents contextes comme l'inceste, la pédophilie, la culture universitaire, le hockey junior, etc. Ce qui veut dire, et c'est la troisième caractéristique fondamentale de la culture du viol, qu'il faut s'y attaquer à tous les niveaux; de l'objectification du corps féminin jusqu'à la dénonciation publique de l'acte de viol lui-même, en passant par l'hypersexualisation des jeunes filles et le #slutshaming jusqu'à la misogynie. Mais comme il existe aussi d'autres sous-cultures du viol, puisque les hommes en sont aussi victimes, on se doit d'établir les caractéristiques sociologiques propres à chacune de ces sous-cultures afin de pouvoir attaquer leurs spécificités respectives pour ensuite les enrayer complètement.

Comme la gent masculine peut aussi en être victime, et ce malgré le discours de certaines féministes 3.0 qui prétendent que ce concept ne peut s'appliquer qu'aux femmes, il serait plus efficace et plus pertinent sociologiquement de remplacer «LA» culture du viol par «LES» sous-cultures du viol. Si 16% des victimes sont des hommes et 20% des garçons, il nous faut une approche beaucoup plus ciblée en fonction des contextes de ces agressions si l'on veut vraiment s'attaquer à ce problème dans toutes ses manifestations.

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