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Chaque fois que revient ce mois, je le hais et je l'aime à la fois. C'est, en quelque sorte, un retour à la vie «normale», ce qui est parfois réconfortant. En même temps, laissez derrière nous un autre été, surtout comme le dernier, crève le coeur, forcément.
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Chaque fois que revient ce mois, je le hais et je l'aime à la fois. C'est, en quelque sorte, un retour à la vie «normale», ce qui est parfois réconfortant. En même temps, laissez derrière nous un autre été, surtout comme le dernier, crève le coeur, forcément.

En théorie, c'est encore l'été en septembre, non? Jusqu'au 21 environ mais, va savoir pourquoi, tout le monde s'empresse de se remettre en mode «normal» dès le premier du mois. Comme si trop d'été et de démesure ne sauraient être la norme trop longtemps.

La première semaine est toujours hésitante. Il fait toujours aussi beau. Les degrés se multiplient dès l'heure du midi. Il est donc difficile de s'imaginer que l'automne est à nos portes. Et pourtant, plus la Terre file au tour du soleil, plus les journées rapetissent et plus on en arrive à oublier ces terrasses ensoleillées.

«Un jour de septembre 2001, alors que tout le monde était de retour au bureau, quelqu'un a décidé que septembre ne rimerait plus jamais avec normalité.»

Puis un jour de septembre 2001, alors que tout le monde était de retour au bureau, quelqu'un a décidé que septembre ne rimerait plus jamais avec normalité. Ce jour-là un monde s'est effondré. Celui d'avant! Ce monde de 1900.

Ce monde où l'innocence a soudainement fait place à une nouvelle réalité. Car cette planète est désormais liée. Il n'y a plus une décision qui ne se prenne à Damas, à Washington ou dans une grotte de l'Afghanistan qui ne sache influencer notre destinée.

Nous sommes de plus en plus liés, mais de plus en plus divisés. C'est le grand paradoxe de ce début de siècle. C'est peut-être car la plupart des dirigeants sont aussi d'une autre époque. Pour chaque Justin Trudeau, combien de Donald Trump ou de Vladimir Poutine prétendent ou possèdent le pouvoir?

Pourtant l'été est bel et bien terminé. Il serait temps pour l'humanité de remettre ses souliers.

C'est aussi en septembre que j'ai perdu une partie de moi-même. Le 18 septembre 2012, mon père m'a quitté. Le dix-huit... c'est un peu limite! Comme un «wake up call» de la vie qui te rappelle que si l'été n'est pas éternel, l'existence humaine partage la même finalité.

Il y a de ces étés qui s'éternisent, mais chaque année, la nature définit son périmètre. Tel un père réprimandant son fils pour trop de latitude, on assiste à un rappel à l'ordre. Quelques fois, la nature est trop occupée avec le changement de saison et en oublie les priorités. Papa a cru bon de lui rappeler qu'en cet été 2012 son heure était arrivée, l'hiver suivant, pourrait aisément se passer de lui.

Alors chaque fois que septembre revient, cette chanson d'une autre époque, elle aussi me revient et j'imite la voix de Gilbert Bécaud chanter son grand succès: «C'est en septembre»

Pour Gilbert, cette chanson était synonyme de répétition et de normalité. En effet pour lui, tout rentrait dans l'ordre en septembre. Puisqu'en septembre sur la Côte d'Azur c'est encore beaucoup l'été, «les étrangers» quant à eux venaient de quitter. Son père était mort certes, mais il reposait tout près à ses côtés. Il se réappropriait tranquillement son olivier.

Dorénavant Gilbert, il n'existe guère de mois pour s'endormir sous l'olivier. À moins qu'en s'endormant, septembre redevienne comme avant. Car c'est en septembre que je recommençais l'école dans les années 1900 et que l'avenir appartenait encore à l'occident. C'est aussi en septembre que j'évoquais ce mot devenu maintenant chose du passé...

Ce mot, «papa», c'est en septembre la dernière fois que je l'ai prononcé!

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