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Il faut interroger les représentants d'une religion qui a eu des périodes magnifiques dans l'histoire de l'humanité, mais qui aujourd'hui ne s'exhibe que dans le mal.
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La barbarie vient encore de frapper. Cinquante personnes ont perdu la vie aux États-Unis, alors qu'elles pensaient s'amuser. Le fait que le lieu choisi par le criminel soit un espace gai n'est que subalterne. Il faut se poser les vraies questions.

Un Américain de parents étrangers, comme 10% de la population, a tué d'autres Américains, au nom de l'islam, alors qu'il est né dans ce pays, qu'il était parfaitement intégré, qu'il avait un travail, une famille.

Il est logique, légitime, d'en revenir à sa religion, l'islam, ce que font les décideurs américains, Donald Trump en premier et avec lui, une bonne partie de l'establishment américain.

Il est trop facile de réputer l'essentialisme, de défendre les pratiques soft de l'Islam, quand on n'a même pas le courage de dénoncer la barbarie, les attentats. De même que rejeter toutes les responsabilités sur l'agressivité historique de l'Occident vis-à-vis de l'Orient musulman est un non-sens.

Le tueur n'avait qu'un trait particulier, il était musulman, c'est ce que les citoyens américains retiendront, à tort ou à raison! Comment en est-on arrivé là? Il faut avoir le courage de poser les vraies questions. Il y a, il y a eu, des pratiques de l'islam très différentes au cours de l'histoire. Il n'y a aucune ressemblance entre l'islam de Cordoue et celui des fatimides.

Le grand échec concerne les textes et leur interprétation. Le refus de la contextualisation fait que le dogme ordonne que ces textes soient éternels. Ainsi, les juifs et les chrétiens sont désignés comme des ennemis pérennes. Alors que le monde moderne n'est pas celui de guerres de religion, mais d'intérêts. De même que l'aspect guerrier de quelques sourates du Coran était très daté, et que le contexte, 14 siècles après, n'est plus le même. Rien ne justifie l'imposition aux croyants de préparer la guerre.

Il faut reformer la conception que les musulmans ont de leur propre religion. Le corpus ethnique est commun à tous les monothéismes. Ce qui relève de l'histoire est humain et n'a rien de sacré. Le monde musulman est en panne face aux évolutions du monde, c'est un constat amer et il faut le reconnaître.

Les élites, manquant de courage, ne jouent pas leur rôle. Elles acceptent des tabous, préfèrent rejeter la responsabilité sur l'autre. Ces mêmes élites sont dans une posture justificative de la barbarie quand elle provient de leur camp présupposé.

Ce combat doit être mené sur tous les fronts. Les religieux, les Oulémas, ont la lourde charge de démontrer que l'islam peut s'adapter à notre temps. Les philosophes, les hommes de lettres, les politiques, doivent proposer une autre perspective au monde musulman que l'adversité de l'altérité.

Oui, il faut interroger les représentants d'une religion qui a eu des périodes magnifiques dans l'histoire de l'humanité, mais qui aujourd'hui ne s'exhibe que dans le mal.

Ce billet de blogue a initialement été publié sur le Huffington Post France.

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