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Montréal, ville intelligente?

Si Montréal veut vraiment être reconnue comme un foyer d'innovation, il s'ensuit qu'elle doit accepter les perturbations créées par l'innovation.
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Le rapport « Créer un Nouvel Élan pour Montréal » du Boston Consulting Group, tout comme l'initiative « Je vois Montréal » qui s'en est suivie, ont souligné que Montréal est une métropole exceptionnellement créative et innovante. Le maire Denis Coderre mentionnait d'ailleurs dans une lettre ouverte publié sur le Huffington Post Québec que la créativité - "celle qui nous a toujours incités à jeter un regard nouveau sur les problèmes" - est dans l'ADN de Montréal et qu'il sera son objectif de stimuler cette créativité, de la faire rayonner à l'international et d'en faire profiter chacun de nos concitoyens.

Par définition, créer quelque chose d'innovateur risque de perturber l'ordre établi. L'économiste Joseph Schumpeter a expliqué que la « destruction créatrice » est un processus continuellement à l'œuvre dans les économies et qui voit se produire de façon simultanée la disparition de secteurs d'activité économique conjointement à la création de nouvelles activités économiques. La destruction créatrice peut gravement affecter même des entreprises qui, à une époque, ont révolutionné et dominé leur marché telles que Xerox pour les photocopieurs ou Polaroid pour les appareils photo instantanés. Il en est de même de monopoles artificiellement protégés par la loi qui sont renversés grâce à de nouvelles technologies. Ainsi, Postes Canada voit la livraison de lettres péricliter aux mains du courrier électronique, Loto-Québec pâtit devant la montée des jeux en ligne et les câblodistributeurs sont menacés par de nouveaux joueurs comme Netflix.

Si Montréal veut vraiment être reconnue comme un foyer d'innovation, il s'ensuit qu'elle doit accepter les perturbations créées par l'innovation. Voilà pourquoi les déclarations du maire Coderre et du ministre des Transports Robert Poëti contre l'arrivée du service de covoiturage Uber laissent songeur. Grâce à la technologie «pair-à-pair», Uber permet à l'usager de passer outre le monopole du taxi imposé par la loi et de communiquer directement avec le fournisseur de son choix pour obtenir un service de transport de meilleure qualité à prix moindre.

Les avantages d'Uber sont indéniables. Uber permet une utilisation plus efficace du parc automobile par le covoiturage et réduit considérablement les temps d'attente tout comme les coûts, comme l'a démontré une étude publiée dansBusiness Insider.

Ces nouvelles technologies de «pair-à-pair» révolutionnent d'autres industries. Airbnb permet des transactions «pair-à-pair» pour le logement et Bitcoin fait de même dans l'industrie des échanges et de la monnaie.

Au lieu de résister futilement à l'introduction de nouvelles technologies qui feraient de Montréal une ville plus intelligente, l'État pourrait plutôt faciliter ces innovations. De toute évidence, cette libéralisation ne se fera pas sans heurts. Les détenteurs de permis de taxis montréalais qui ont payé une fortune pour leur permis à cause de la réglementation imposée par l'État risquent de se retrouver avec une dette considérable dans un nouveau marché très concurrentiel. Une solution possible se trouve du côté de la déréglementation australienne du marché du lait. En 2000, le gouvernement australien a éliminé les quotas de production laitiers et a indemnisé les producteurs. Une telle politique pourrait servir à rembourser les propriétaires de taxi, en fonction du prix que chacun a payé pour son permis.

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