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Au-delà de Trump ou Clinton

Les Américains prendront parti entre deux visions opposées du rôle de l'État et de l'individu au sein du plus important engin économique de la planète et ce choix aura un impact important sur le bien-être économique des Canadiens d'aujourd'hui et de demain.
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Les congrès des deux principaux partis politiques américains viennent (enfin!) de se terminer et ils auront fait jaser. Les analystes auront décortiqué les personnalités, analysé les discours et scruté les coulisses des congrès pour y trouver ou inventer des scandales et auront, tout en demeurant neutres, laissé sous-entendre qui était leur favori.

Mais au-delà des deux candidats à la présidence et de leur passé, de leur expérience, de leur personnalité, de leurs déclarations et gaffes, de leurs tweets et de leurs courriels, il n'en demeure pas moins que les Américains auront à élire un président qui devra mettre en œuvre un programme politique qui a été peaufiné et finalisé lors de ces deux congrès.

Or, l'analyse de ces deux plates-formes électorales révèle des différences fondamentales au point de vue idéologique que les Américains auraient intérêt à ne pas oublier avant d'écrire leur «X» dans l'urne.

Cette différence, qui n'est pas nouvelle, s'est amplifiée au cours des derniers jours. Comme l'opine Terence Corcoran dans un récent article publié dans le National Post, le Parti démocrate, sous l'influence de socialistes d'extrême gauche comme Bernie Sanders et Elizabeth Warren qui n'ont rien à envier à Amir Khadir et Françoise David, s'est éloigné de sa position historique de centre gauche pour mettre de l'avant des politiques socialistes qu'on n'a pas vues depuis longtemps dans ce parti. Toutes les politiques publiques du Parti républicain trouvent réponse des démocrates dans une solution étatiste impliquant plus de lois, de réglementation, d'étatisme, de dépenses, de taxes et d'endettement. Les derniers jours ont mis en lumière plusieurs dossiers où les visions des deux partis divergent.

D'abord, la situation budgétaire et financière du gouvernement américain. Lorsque le président Barak Obama a prêté serment pour la première fois comme président des États-Unis, la dette du gouvernement américain se chiffrait à 10,626 billions $ (un billion est égal à mille milliards). Elle atteint aujourd'hui 19 billions $. Malgré tout, les démocrates continuent de promettre plus de dépenses et plus d'endettement. Pas un mot pendant tout le congrès démocrate sur cette croissance faramineuse de la dette ou sur le déficit. Les républicains, par contre, veulent un budget équilibré et un effort concerté pour réduire les dépenses et la dette.

Dans le dossier de l'énergie, Mme Clinton a promis d'éliminer les énergies fossiles. Après avoir décimé l'industrie du charbon, les démocrates veulent éliminer le gaz naturel comme carburant pour la production d'électricité en le remplaçant par de l'énergie «renouvelable». Les démocrates veulent ratifier le traité de Paris (qui n'a que peu de dents). Les républicains, eux, veulent se retirer de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, un mécanisme politique, disent-ils, et non une institution scientifique indépendante et sans parti pris. Ils appuient le développement de toute forme d'énergie qui peut être commercialisée dans une économie de marché libre sans subventions, incluant le charbon, le pétrole, le gaz naturel, l'énergie nucléaire et l'hydro-électricité.

«Les Américains prendront parti entre deux visions opposées du rôle de l'État et de l'individu au sein du plus important engin économique de la planète».

La filière des échanges commerciaux n'annonce rien de bon pour le Canada: tant les démocrates que les républicains veulent modifier l'ALÉNA et rejeter le PTP. Rappelons qu'en valeur, les échanges des États-Unis avec le Canada et le Mexique sont passés de 481 milliards en 1993 à 1,1 billion de dollars américains en 2015.

Les démocrates veulent s'attaquer à Wall Street et imposer encore plus de contrôles, de réglementation et de contraintes au système financier de nos voisins du Sud. Les républicains sont d'avis que la crise de 2008 a été causée principalement par les mauvaises politiques publiques sur le logement et la propriété résidentielle. Selon eux, Dodd-Frank n'a pas réglé la source du problème, mais a créé une énorme bureaucratie tout en tuant des emplois dans le secteur sans diminuer les risques d'une autre crise. Cette loi a ralenti la croissance économique plutôt que de l'encourager.

Et les démocrates en redemandent: salaire minimum de 15$, équité en matière d'emploi, gratuité des frais de scolarité et plus de redistribution.

Le choix de nos voisins aura un impact bien plus important que de seulement se prononcer entre deux personnalités pour mener la branche exécutive du gouvernement américain. Les Américains prendront parti entre deux visions opposées du rôle de l'État et de l'individu au sein du plus important engin économique de la planète et ce choix aura un impact important sur le bien-être économique des Canadiens d'aujourd'hui et de demain.

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