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Nous en sommes rendus à neuf élections complémentaires depuis le retour des libéraux au pouvoir. C'est probablement un record et c'est une honte de voir tous ces députés abandonner leurs électeurs et empocher leur juteuse prime de départ.
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Nous en sommes rendus à neuf élections complémentaires depuis le retour des libéraux au pouvoir. C'est probablement un record et c'est une honte de voir tous ces députés abandonner leurs électeurs et empocher leur juteuse prime de départ. Il faut, au passage, resaluer Gérard Deltell qui, lui, a non seulement renoncé à l'«indemnité de départ» à laquelle il avait droit mais qui a aussi reporté à plus tard l'obtention de ses rentes de retraite de l'Assemblée nationale.

L'exemple le plus répugnant est celui du péquiste Stéphane Bédard, qui a démissionné parce qu'il n'était pas content d'avoir été rétrogradé par M. Péladeau suite à son remplacement par Bernard Drainville comme chef de l'aile parlementaire du PQ. Mais mettez-vous à sa place. Il avait à choisir entre (1) j'accepte ma démotion et je patiente sur les banquettes arrières comme simple député pendant 3 ans ou (2) je prends mon 151 000 $ à 47 ans et je relance ma carrière en droit. Hummm... je parie que la réflexion n'a pas été longue.

La prime de départ est devenue un désincitatif pour les députés désenchantés du sort qui leur est réservé par leur chef. Plutôt que de faire contre mauvaise fortune bon cœur et de continuer à représenter leurs électeurs, il est trop facile, à la moindre contrariété, de «tirer la plogue», passer à go et changer de programme aux frais de l'invisible contribuable. Coût total des démissionnaires depuis 18 mois (excluant ceux qui ont renoncé): 776 000 $ ! En passant, où est M. Drainville, qui déchirait sa chemise en août dernier après l'annonce des démissions des libéraux Marguerite Blais et Gilles Ouimet, qui ont touché plus de 200 000 $ pour alléger la douleur de leur départ volontaire?

Le gouvernement Couillard ne semble pas pressé de régler le problème. Espérons que ce n'est pas parce que M. Couillard, qui a bien apprécié la prime qu'il a lui-même reçue quand il a démissionné (avec un beau contrat en poche avec le fonds d'investissement privé en santé Persistence Capital Partners qu'il avait négocié alors qu'il était ministre de la Santé), ne veut pas manquer l'opportunité d'en encaisser une deuxième quand il cessera d'être député.

La solution que mon parti propose est simple: pas de prime de départ en cas de démission volontaire, un point c'est tout. C'est comme ça dans le privé, et ça devrait être la même chose dans le public.

Mais il y a plus. La tenue de ces neuf élections partielles aura coûté près de 5 millions de dollars aux contribuables. Le gouvernement Couillard doit se pencher sur cette situation et proposer des idées qui éviteraient que les électeurs ne soient obligés de retourner aux urnes à chaque fois qu'un député quitte son poste. Plusieurs solutions sont envisageables. On pourrait tout simplement ne pas déclencher de partielles et attendre aux générales suivantes. On pourrait mettre en poste le candidat qui est arrivé deuxième à la générale. On pourrait remplacer le député démissionnaire par un représentant du même parti désigné par le chef du parti. On pourrait aussi le remplacer par un député-en-second désigné lors de la générale par chaque candidat.

Bref, au lieu de dépenser bêtement un demi-million de dollars par élection complémentaire, nos parlementaires devraient mettre leur rhétorique partisane de côté et se creuser les méninges pour trouver une solution qui épargne les contribuables surtaxés du Québec tout en préservant notre démocratie et la représentativité des électeurs à l'Assemblée nationale.

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