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L'assistanat corporatif de Bombardier

Le ministre de l'Économie Jacques Daoust prend son rôle de Grand Bijoutier du Québec au sérieux. Pour sauver notre « joyau » Bombardier, il n'a pas hésité à laisser savoir à la firme qu'il était prêt à délier les cordons de la bourse.
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Le ministre de l'Économie Jacques Daoust prend son rôle de Grand Bijoutier du Québec au sérieux. Pour sauver notre « joyau » Bombardier, il n'a pas hésité à laisser savoir à la firme, sans même qu'elle n'en fasse la demande, qu'il était prêt à délier les cordons de la bourse (pourtant serrée en ces temps d'« austérité ») si l'avionneur tombait en panne sèche de liquidités.

La Bombardier de Joseph-Armand Bombardier a réussi grâce au génie et à l'entrepreneurship d'un Québécois remarquable qui s'est débrouillé pour avancer par ses propres moyens. Mais avec le temps, les rêves de l'entreprise ont eu de plus en plus recours, pour qu'ils se réalisent, au soutien de l'État. Au cours des cinq dernières décennies, l'entreprise a reçu 2,2 milliards de $ de fonds publics en aides de toutes sortes. Et c'est sans compter les 11 milliards de $ de financement consentis par Exportation et Développement Canada à ses clients au cours des cinq dernières années. La Série C à elle seule a bénéficié de 650 millions de $ US en aide gouvernementale. Le projet est en difficulté, accusant des retards considérables et des dépassements de l'ordre de 50% par rapport aux estimés de coûts initiaux et les concurrents de Bombardier ont réagi rapidement pour couper l'herbe sous le pied de l'entreprise.

Les perversions des subventions aux entreprises sont connues. Elles privent (par la voie des impôts) les entreprises rentables de ressources pour investir ou embaucher pour les transférer à d'autres firmes qui ne sont pas capables de convaincre des bailleurs de fonds privés de la pertinence de leur projet. Ceux qui sont contre le bien-être social corporatif se font dire que tous les autres pays subventionnent aussi leurs entreprises... alors le Québec doit faire de même. Mais c'est justement le contraire! Si on est pour subventionner une entreprise, on devrait le faire dans un contexte où personne d'autre ne le fait! Dans ce cas le monopole garantirait des profits faramineux qui pourraient peut-être, je dis bien peut-être, justifier les nananes de l'État. Mais dans un contexte concurrentiel subventionné par une foule de pays beaucoup plus riches que le Québec, nous risquons plutôt d'être entraînés dans une spirale nous obligeant à augmenter notre assistanat corporatif, enlisant les contribuables toujours plus profondément dans une guerre que nous ne pouvons pas gagner.

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