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Jusqu'à quand abuseras-tu de nous, capitalisme?

Le 1er mai, partout à travers le monde, on va souligner la journée internationale des travailleurs et des travailleuses. Il en va du devoir de tous et chacune de prendre la rue cette journée en solidarité avec tous.
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«Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie traîne à sa suite des misères individuelles et sociales qui, depuis deux siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l'amour du travail, la passion moribonde du travail, poussée jusqu'à l'épuisement des forces vitales de l'individu et de sa progéniture. Au lieu de réagir contre cette aberration mentale, les prêtres, les économistes, les moralistes ont sacro-sanctifié le travail.» - Paul Lafargue, Le Droit à la paresse, 1880

Donc, jusqu'à quand enfin abuseras-tu de nous capitalisme ?

Le capitalisme est un mort vivant sur respirateur artificiel et l'État est son complice. Comme le font remarquer Pierre Dardot et Christian Laval : «Loin d'être l'obstacle que l'on croit à cette extension de la logique du marché, l'État en est vite devenu l'un des principaux agents, sinon le vecteur essentiel.» Rien d'étonnant alors que d'entendre les politiques parler de mesures d'austérité, et tout mettre en œuvre pour éviter de toucher aux capitaux des banques et autres grandes entreprises qui bénéficient toujours de la lâcheté crasse de ces dirigeants qui sont toujours aux aguets comme des chiens enragés pour se planifier l'après-carrière politique au détriment de ceux et celles qui les ont portés au pouvoir.

Les Bouchard, Boisclair, Charest et compagnie sont la preuve irréfutable que ces bandits en cravate ont une vision de l'État étroitement liée à leur bénéfice personnel. Pourquoi ne l'auraient-ils pas ? Cette institution est un outil formidable d'exploitation du peuple au nom du peuple.

Pendant ce temps, les travailleurs et travailleuses dans le monde entier sont pris(e)s dans une spirale d'exploitation et de domination qui puise sa légitimité dans les politiques qui visent obsessivement l'accumulation infinie de capitaux. Les travailleurs et travailleuses chinois(e)s sont aux prises avec des conditions de travail inhumaines. Les travailleurs et travailleuses migrant(e)s au Qatar suffoquent littéralement pour construire les infrastructures en prévision de la coupe du monde de soccer 2022. Les travailleurs et travailleuses du Québec voient leur pension de retraite et leurs postes coupés du jour au lendemain. Et cetera, et cetera, et cetera !

Cette image magistralement illustrée dans l'œuvre de Charlie Chaplin Les Temps modernes, où le travailleur complètement assujetti à la machine transcende le fictif et le métaphorique pour rejoindre le réel. Et pendant que le capitalisme se nourrit du corps calciné par les dettes des travailleurs et travailleuses du monde entier, les politiques conseillés par les grands banquiers et autres magnats de la finance nous invitent à nous serrer la ceinture afin de ne pas perdre notre... cote de crédit collective.

Vincent de Gaulejac, professeur de sociologie à l'Université Paris-VII, faisait remarquer que cette logique du marché à l'ère du capitalisme sauvage fait que «la société tout entière doit se mettre au service de l'économie». Le travail est présenté comme une nécessité économique et pratique, mais nous avons oublié que le concept même se réfère à la souffrance et la torture. Il n'y a qu'à se référer à l'étymologie du mot pour se convaincre de la nécessité de se débarrasser de cette conception travailliste de la société, mais surtout du capitalisme.

En effet, le travail puise ses origines du mot latin tripalium qui est un instrument de torture. Prôner une société travailliste, c'est prôner une société dans laquelle la souffrance et la torture quotidienne sont le centre des rapports humains. Après tout, ce sont là les éléments essentiels à la survie du capitalisme qui se nourrit du sang de ceux et celles qui n'ont rien d'autre à offrir que leur force de travail.

Sans la sueur et le sang de ces travailleurs et travailleuses à travers le monde, on pourrait aisément débrancher le respirateur artificiel et creuser la tombe du capitalisme.

Cela dit, c'est oublier que les Philippe Couillard de ce monde qui comme des schizophrènes pris dans une crise psychotique, nous préparent à l'apocalypse austère, alors même que le FMI et la Banque mondiale sont en train de se repositionner sur l'idée de l'austérité. Ces organisations internationales vont même jusqu'à admettre que l'austérité n'est finalement pas souhaitable pour les États en difficulté. Ici, je pense notamment aux cas types que représentent la Grèce, l'Espagne, le Portugal, etc.

Le 1er mai, partout à travers le monde on va souligner la journée internationale des travailleurs et des travailleuses. À Montréal, la convergence des luttes anticapitalistes organise la traditionnelle manifestation du premier mai au parc des Faubourgs (métro Papineau), à 18h. Il en va du devoir de tous et chacune de prendre la rue cette journée en solidarité avec tous les travailleurs et toutes les travailleuses du monde entier.

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