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«Au secours de Béatrice»: une thérapie, ses thèmes et ses chiffres

La série qui réconfortait les mercredis soirs de plusieurs tirera sa révérence dans une finale-bilan tout en lumière.
Véro Boncompagni et Attraction Images

Sophie Lorain affirme qu'Au secours de Béatrice est «notre» This Is Us (Notre vie en version française). «Sans prétention aucune», ce soir, mercredi 14 mars, c'est la vie de Béatrice, de son psychologue Monsieur P (Gabriel Arcand), de la famille Clément et de tout leur entourage qui s'éteindra doucement... et définitivement.

Après quatre saisons à TVA, bien des rebondissements à l'urgence de l'hôpital St-Hippolyte et une thérapie bienfaisante qui a permis à la grognonne, mais attachante Béatrice, de grandir, de faire la paix avec son passé et de mieux comprendre les siens, au point d'être capable de devenir le pilier de son petit clan - désormais formé de son amour retrouvé Benoit (Gabriel Sabourin), son fils adoptif Zach (Levi Doré), sa tante Gin (Linda Sorgini), sa belle-mère Isabelle (Marie-France Lambert) et sa demi-sœur Océanne (Rosalie Moreau) -, la série qui réconfortait les mercredis soirs de plusieurs tirera sa révérence dans une finale-bilan tout en lumière, qui scellera efficacement les destins de chacun.

Et, dans un ultime échange avec son thérapeute, Béatrice reviendra sur le chemin parcouru et sera peut-être frappée de quelques dernières révélations.

Au secours de Béatrice avait enclenché son dernier droit en janvier avec deux heures puissantes, consacrées au décès de Christophe (Robert Lalonde), le papa de Béatrice, qui avait demandé l'aide à mourir. Un passage qui était obligé, selon l'auteure, Francine Tougas, qui estime qu'on ne devient réellement adulte qu'une fois qu'on a perdu ses parents. Et ce, même si, avoue-t-elle en riant, elle était un peu réticente à l'idée de «tuer Robert Lalonde». À l'origine, Au secours de Béatrice devait ne compter que trois saisons et se conclure avec le passage de l'arme à gauche de Christophe, mais le fait de continuer un an de plus aura permis à l'équipe d'emmener Béatrice encore plus loin dans son cheminement.

«Au début de la série, Béatrice était toute seule dans la vie, expose Francine Tougas. Et, à la fin de la série, elle a retrouvé son monde. Elle a marié son amour d'enfance, elle a adopté un enfant, elle est la matriarche de sa famille. C'était important pour moi que ça finisse de façon lumineuse, dans la joie, mais aussi dans une leçon très simple, qui est : essayons de bien vivre avec les gens qui nous entourent. C'est un peu le message que je voulais laisser, à la fin. Parce que c'est simple. C'est simple, de tendre la main et de dire ''je t'aime''...»

Véro Boncompagni et Attraction Images

Faire œuvre utile

Bien sûr, compte tenu du succès d'Au secours de Béatrice (voir données plus bas), TVA aurait bien voulu que ses créateurs poursuivent l'aventure. Or, ceux-ci en sont convaincus : Béatrice a vécu tout ce qu'elle devait vivre sous les yeux des téléspectateurs, et il était plus judicieux de tourner la page que de s'étendre inutilement.

«C'est sain, insiste Sophie Lorain. Ce n'est pas juste une série basée sur le divertissement, où on peut, à un moment donné, faire un tour de passe-passe. Il y avait un point de départ, avec un milieu et une fin. Il y avait quelque chose d'extrêmement intimiste dans la façon de faire, dans le rendu de cette série-là, et je pense que ça nous seyait bien. Il faut tranquillement la laisser en pleine force et en pleine forme.»

Entre autres mérites, Au secours de Béatrice aura permis à plusieurs Québécois de découvrir et d'apprivoiser ce qui peut se passer dans le cabinet d'un(e) psychologue. Car, bien qu'on jase de plus en plus de santé mentale, il reste encore beaucoup de travail à faire pour éliminer les tabous autour de la thérapie, considèrent les fabricants d'Au secours de Béatrice.

«La thérapie nous permettait de remonter dans le temps, dans l'univers familial, de comprendre et de découvrir la famille, sa dynamique et ses événements passés, résume Sophie Lorain. Non seulement on remontait dans le temps, mais en parallèle, on avançait, aussi. Béatrice évolue dans le monde médical; les gens qu'elle côtoie, de par son métier d'urgentologue, vivent des urgences. Des urgences de vivre, de mourir, de maladies, de toutes sortes. Il y avait toujours une espèce de parallèle qui se faisait entre ce que le patient vivait et son monde à elle. Ça s'entrecroisait. Il y avait une évolution qui permettait à Béatrice de se prendre en main, se prendre en charge et passer à travers des épreuves.»

«Et je pense que c'est là où les gens se sont complètement projetés. Tout le monde est voué, à un moment donné, à passer par une urgence, à rencontrer un médecin. Si ce n'est pas nous, c'est un membre de notre famille, un proche. Tout le monde est confronté à la mort. Tout le monde a une famille, tout le monde a des difficultés.»

«Ce qu'on n'avait pas prévu, ce qu'on avait vraiment sous-estimé, c'est l'impact que la thérapie allait avoir sur les gens, continue l'actrice et productrice. Ç'a été notre plus grande surprise. Ça reste encore tabou; il y a beaucoup de préjugés, beaucoup de tabous face à la thérapie. Et le fait qu'un médecin, qui ait résisté si longtemps, décide d'y aller, en désespoir de cause, en chignant et en grugeant son os, en étant de mauvaise foi tout du long, a, je pense, amené les gens à se dire : ''Si, elle, elle passe au travers, je pense que je devrais aussi être capable''. Je pense qu'ils se sont rendus compte que ce n'était pas si épouvantable que ça, que c'était à la portée de tous et chacun et que, à travers ça, ils pouvaient projeter leur propre mal-être, leurs propres bibittes. Ils découvraient qu'ils avaient un chemin à faire, et que des solutions existaient. Je pense que tout le monde a du mal-être en soi...»

«Francine (Tougas) n'a jamais fait de prêchi-prêcha. Monsieur P n'a jamais été un coach de vie, ce n'est pas quelqu'un qui donne une recette. Et elle a réussi à transposer ça, et c'est très difficile, parce qu'on n'est jamais dans une solution. Tout le monde, aujourd'hui, attend tellement d'avoir des solutions toutes faites et des recettes pour mettre un terme à la souffrance et à la douleur, mais ici, ce sont des avenues, des portes, des questionnements. Et Alexis (Durand-Brault, le réalisateur), avec sa direction d'acteurs, et Gabriel (Arcand), avec son jeu, ont réussi à transposer ça de façon intelligente, fine et sensée, tout en gardant le côté divertissant de la chose. Ç'a toujours été une joute entre les deux, Béatrice et Monsieur P. Il n'y avait pas un char qui explosait aux trois minutes, ni personne qui se faisait enlever, pas du tout, mais on a réussi à transcender ça, et faire en sorte que le public a été capable de regarder, pendant cinq minutes, à la télévision, une scène entre seulement deux personnages. L'échange parlait aux gens, ils se projetaient, ça les intéressait.»

Alexis Durand-Brault abonde dans le même sens, content d'avoir pu faire œuvre utile pour démystifier le rôle du psychologue dans notre société.

«Les problèmes de santé mentaux, on a beau dire, mais... On en parle fuck all, dans le fond. On est aux premiers balbutiements. Tout le monde se fait checker pour la prostate ou dépister le cancer du sein. Mais le cerveau? Ça, non, ce n'est pas grave! On n'y va pas trop. Ça n'a aucun sens; c'est la partie de notre corps la plus complexe! Je m'en suis rendu compte, avec l'émission. Les gens qui sont au pouvoir, qui m'ont parlé, m'ont dit à quel point on est à des millénaires, encore, d'être un petit peu plus évolués, là-dessus, que ça ne soit plus un gros tabou...»

Facebook/Au secours de Béatrice

Gabriel Arcand, un acteur unique

Fait amusant : Gabriel Arcand, qui a donné une âme et une écoute si particulières à Monsieur P, était réticent à accepter d'interpréter le personnage lorsqu'on l'a interpellé, se remémorent Sophie Lorain et Alexis Durand-Brault en riant.

«Gabriel a une image épouvantable de gars sévère, mais... Quand Sophie et moi, on est allés le rencontrer au (Théâtre) Prospero après un spectacle pour lui proposer le rôle, il avait lu le texte, mais il ne savait pas. On s'est assis avec lui, on a pris une bière, et, je me souviens, Sophie l'a regardé en lui disant : «Gabriel, ce rôle-là est pour toi.» Et il nous a regardés et a répondu : «Tu penses? Je serais bon là-dedans?» Mais vraiment comme un enfant!», relate Alexis Durand-Brault.

«On oublie que, malgré son côté peut-être un peu bourru, il a lui aussi besoin, comme acteur, d'être rassuré, de penser qu'il est la bonne personne pour le bon rôle, et qu'il va bien le faire, constate Sophie Lorain. Ça peut nous sembler un peu bizarre, parce qu'il est tellement extraordinaire, mais lui, il ne se voit pas, il ne le sait pas. Il a besoin de se faire rassurer. Mais il a fait un travail remarquable. Il est impeccable.»

«Gabriel est dans le travail, il n'y a pas de niaisage, il pose toutes les bonnes questions, il fait tous ses devoirs, il est vraiment, vraiment à son affaire, souligne Alexis Durand-Brault. Je ne suis jamais arrivé en répétitions sans qu'il ait des opinions, des points de vue, sans qu'il n'ait fait ses recherches. Sur 88 épisodes, il n'y a pas une fois où il n'avait pas lu, où il ne comprenait pas tout.»

Ceci dit, aux dires d'Alexis Durand-Brault, le monstre sacré du cinéma et de la télévision qu'est Gabriel Arcand est incapable de se regarder à l'écran. L'homme n'a encore jamais visionné une seule heure d'Au secours de Béatrice. À un point tel que, dans les rassemblements d'équipe, l'artiste ne connaît que les noms des personnages de ses collègues comédiens et est incapable de leur accoler un visage.

«Il n'a jamais vu un épisode. Il veut les DVD et il va les regarder après, quand ça va être fini. Mais il s'informait, il voulait savoir si les gens avaient aimé, s'ils avaient compris. Il était souvent inquiet, se demandait s'il articulait assez... Il voulait bien faire. Et, avec lui, si tu n'es pas à ton affaire, tu vas te le faire dire!», note Alexis Durand-Brault.

La dernière d'Au secours de Béatrice, ce mercredi, 14 mars, à 20h, à TVA. Les trois premières saisons sont disponibles en coffret DVD, et la série peut être rattrapée en entier sur Illico.

Facebook/Au secours de Béatrice

Au secours de Béatrice, c'est...

Un roman...

Au secours de Béatrice est l'adaptation télévisuelle du roman Les mardis de Béatrice, de Francine Tougas, également auteure de la série. Le livre est paru en 2004 et a été réédité en 2014, dans la foulée de la mise en ondes de l'émission.

Des artisans...

La fiction est une production d'Attraction Images. Sophie Lorain en est productrice, Marleen Beaulieu et Louise Lantagne en sont productrices exécutives et François Reid en est producteur délégué. Alexis Durand Brault a réalisé 78 épisodes sur 88, et Louis-Philippe Héneault a réalisé les 10 autres. Jérôme Sabourin (saison 1), François Dutil (saisons 1 et 2) et Alexis Durand-Brault (saisons 3 et 4) ont partagé la direction photo, et Dazmo signe la musique originale.

Des auteurs «adjoints»...

- Saison 1 : Catherine Léger, Anita Rowan, Alex Veilleux

- Saison 2 : Nadine Bismuth, Julie Hivon et Marie-Mousse Laroche

- Saison 3 : Nadine Bismuth et Dominique Drouin

- Saison 4 : Marie-Mousse Laroche et Mélissa Veilleux

Des dates...

- 22 avril 2014 : Premier jour de tournage

- 10 septembre 2014 : Diffusion du premier épisode

- 14 mars 2018 : Diffusion du dernier épisode

Des chiffres...

- 29, 8% en moyenne, de parts de marché par saison, selon Numeris

- 4 saisons

- 88 épisodes

- 374 jours de tournage

- 5280 pages de textes

- 3960 scènes tournées (en moyenne 45 scènes par épisode)

- 440 scènes entre Béatrice et Monsieur P (5 par épisode)

- 21 comédiens principaux

- 118 comédiens secondaires

- Plus de 200 figurants par saison

- Plus de 100 artisans et techniciens pour chacune des saisons

Des décors...

80 % des scènes ont été tournées à l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal (anciennement Louis-H. Lafontaine). Les décors de l'urgence et des appartements des personnages principaux ont été créés de toutes pièces pour les besoins de la série. 20 % des scènes ont été filmées en location, pour les scènes extérieures, dans divers lieux.

Des récompenses...

- Gémeaux - Francine Tougas - Meilleur texte – Série dramatique annuelle (2015)

- Gémeaux – Sophie Lorain – Meilleur premier rôle féminin – Série dramatique annuelle (2015)

- Gémeaux – Francine Tougas – Meilleur texte – Série dramatique annuelle (2016)

- Gémeaux - James Hyndman – Meilleur rôle de soutien masculin – Série dramatique annuelle (2016)

- Gémeaux – Meilleure production numérique (site web et/ou application mobile) pour une émission ou série de fiction (2016)

- Gémeaux – Francine Tougas – Meilleur texte – Série dramatique annuelle (2017)

- 20 nominations aux Gémeaux

- 3 nominations au Gala Artis pour Sophie Lorain

- 1 nomination au Gala Artis pour Gabriel Arcand

Une communauté web et Facebook...

- 68 876 personnes qui «aiment»

- 67 777 personnes qui «suivent»

- 3 web-séries, sur l'acceptation de l'anxiété, l'accompagnement et «Retrouvez Arnaud»

Des thèmes...

Dans Au secours de Béatrice, on a abordé, au fil des quatre saisons, les thèmes (en ordre alphabétique), de l'adoption / l'agression / l'homophobie sur une adjudante au sein des Forces armées / l'agression sexuelle / l'aide à mourir / l'alcool au volant / l'alcoolisme / les allergies / l'Alzheimer / l'autisme / l'automutilation / l'AVC / le cancer / la chirurgie plastique / lescomportements peu éthiques / la coqueluche du nourrisson / les débordements à l'urgence / le décès / le deuil / le diabète / le divorce / le don d'organes / la drogue du viol / l'Ebola / l'embolie pulmonaire / l'erreur médicale / la grossesse / la grossesse ectopique / la grossesse gémellaire / le harcèlement / l'homosexualité / l'intimidation / l'itinérance / les maladies de l'intestin / les maladies cardiaques / les maladies mentales / la maltraitance envers les personnes âgées / le mariage / la maternité / les mères porteuses / la morsure par un chien / la pédophilie / la phobie des aiguilles / les problèmes de comportement / la psychologie / la réanimation / la rechute / la reconnaissance de diplôme des médecins étrangers / la restructuration des services hospitaliers / la sclérose en plaques / la septicémie / le sida / les soins à Haïti / le suicide / la surcharge de travail / la surdose de drogue et fentanyl / le syndrome de la fatigue chronique / le syndrome de la résignation / le syndrome de Pica / le syndrome de William / le syndrome du transfuseur/transfusé / la toxicomanie / les traumatismes / le travail social / les troubles alimentaires / les troubles anxieux / les troubles digestifs / le trouble obsessionnel -compulsif – TOC / la violence conjugale / le zona.

Facebook/Au secours de Béatrice

Des comédiens principaux...

Sophie Lorain / Gabriel Arcand / Mikhail Ahooja / Stéphan Allard / Alex Bisping / Isabelle Blais / Luc Bourgeois / Pierre-Luc Brillant / Lévi Doré / Patrick Drolet / Rachel Graton / Robert Lalonde / Marie-France Lambert / Mathieu Lorain-Dignard / Rosalie Moreau / Virginie Ranger-Beauregard / Gabriel Sabourin / Linda Sorgini / Monique Spaziani / Marie Turgeon / Alain Zouvi

Des comédiens épisodiques...

Saison 1 : Jacques Allard / Maxime Allard / Roch Aubert / Johana Bazile / Éric Bernier /Valérie Cabana / Normand Canac-Marquis / Jean-François Casabonne / Marilyn Castonguay / Nathalie Cavezzali / Jade Charbonneau / Valérie Chevalier / Isabel Dos Santos / Eve Duranceau / Félix-Antoine Duval / Marie-Eve Égré / Danielle Fichaud / Hugues Frenette / René Gagnon / Michel-Olivier Girard / Françoise Graton / Julien Hurteau / Chantal Jourdan / Diane Jules / Myriam Le Blanc / Joël Lemay / Claude Lemieux / Igor Ovadis / Madeleine Péloquin / Michel Perron / Yan Rompré / Adèles St-Jacques / Blaise Tardif / Johanne-Marie Tremblay / Marianne Verville / Noémie Yelle

Saison 2 : Joseph Antaki / Judith Baribeau / Antoine Belleau / Yvan Benoit / Micheline Bernard / Corinne Chevarier / Julianne Côté / Évelyne de la Chenelière / Nathalie Doummar / Isabelle Drainville / Mathieu Dufresne / Sandra Dumaresq / Kathleen Fortin / Naomi Frenette / Danny Gilmore / James Hyndman, / Jacqueline Laforce / Pénélope Langlois-Major / Jean-Simon Leduc / Hélène Major / Élia Martineau / François Mercure / Frédéric Paquet / Eva Saïda / Luc Senay / Richard Thériault / Julienne Tremblay /Karl Walcott

Saison 3 : Eugénie Beaudry / Véronique Béchard / Karine Belly / Louise Cardinal / Lise Castonguay / Julien De Carfuel / Romane Denis / Pascale Desrochers / Paul Doucet / Maxime Dumontier / Hélène Florent / Vincent Graton / Karine Lagueux / Jean Maheux / Daniel Marcoux / Frédéric Millaire-Zouvi / Thérèse Perreault / Mathieu Quesnel / Adèle Reinhardt / Line Rodier / Félix Ross / Lise Roy / Stéphane Séguin / Anouk Simard / France Viens

Saison 4 : Eugénie Beaudry / Catherine Butikofer / Louise Cardinal / Jean-François Casabonne / Marilyn Castonguay / Louis Champagne / Gabrielle Côté / Guillaume Cyr / Paul Doucet / Hugo Dubé / Clémence Dufresne-Deslières / Daniel Gadouas / Eve Gadouas / Alain Gendreau / Vincent Graton /Marie-Ginette Guay / Xavier Huard / Ariel Ifergan / Émilie Leclerc / Marie-Christine Lê-Huu / Maxime Mompérousse / Geneviève Néron / Christophe Payeur / Hubert Proulx / Mathieu Quesnel / Geneviève Rioux / Tony Robinow / Julie Roussel / Alexandre St-Martin / Francis William-Rhéaume

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