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Taxis: Québec accusé de renier ses propres engagements

Aucun montant n'est prévu pour compenser l'industrie dans le budget à venir.
Des chauffeurs de taxi manifestent contre Uber à Montréal, le 5 octobre 2016. REUTERS/Christinne Muschi
Christinne Muschi / Reuters
Des chauffeurs de taxi manifestent contre Uber à Montréal, le 5 octobre 2016. REUTERS/Christinne Muschi

QUÉBEC – L'industrie du taxi somme le gouvernement Couillard de s'expliquer après qu'ils ont eu la confirmation qu'aucun montant ne figure dans le budget du ministre des Finances, Carlos Leitao. La décision de compenser les chauffeurs – ou pas – pourrait venir plus tard.

Les représentants du taxi espéraient obtenir une enveloppe d'un minimum de 500 millions de dollars afin de compenser les pertes encourues par l'arrivée d'Uber. Leur proposition unanime faisait état d'un montant provisoire et non d'un paiement définitif.

Or, au terme d'une troisième rencontre avec le comité des Finances, des hauts fonctionnaires ont confirmé qu'ils n'étaient pas en mesure de faire une recommandation à temps pour le budget, selon les acteurs présents sur place.

Le gouvernement Couillard vient de tourner le dos à l'industrie du taxi. On est extrêmement déçus.Abdallah Homsy, porte-parole du RITQ

«Ils viennent de renier leurs propres engagements», critique Abdallah Homsy, porte-parole du Regroupement des intermédiaires de taxi de Québec, en entrevue téléphonique. Le gouvernement Couillard vient de tourner le dos à l'industrie du taxi. On est extrêmement déçus.»

Avec les élections qui arrivent à grands pas et le projet-pilote avec l'entreprise Uber qui vient à échéance cet automne, le temps presse, fait valoir l'industrie du taxi.

«C'est la dernière chance, renchérit Marc-Antoine Cloutier, leur négociateur en chef. C'est quoi le plan, c'est quoi l'échéancier? Comment allons-nous arriver à établir les chiffres de la compensation et le modèle futur [de l'industrie]?»

«On demande au ministre [des Transports, André Fortin,] de nous rassurer, de nous donner un calendrier et surtout d'annoncer ses couleurs quant à la suite des activités d'Uber. Il y a des vraies personnes en ce moment qui vivent une situation de détresse.»

Une compensation à prévoir plus tard?

Le ministre Fortin a annoncé en décembre dernier la création d'un groupe de travail pour établir le montant de la compensation. Il a aussi annoncé un programme de modernisation de l'industrie du taxi de 44 millions $ sur cinq ans.

M. Fortin disait à ce moment-là que l'objectif était de déposer un rapport à la fin du mois de février, soit avant le dépôt du budget.

Les porte-paroles des ministres Fortin et Leitao ont confirmé dans une déclaration commune transmise mardi soir que les engagements et les objectifs derrière la création du comité de travail demeurent «inchangés». Mais des analyses supplémentaires prennent plus de temps que prévu.

Concernant la possibilité de proposer une compensation si telles étaient les conclusions, cela peut se faire également en dehors d'un budget.Audrey Cloutier, porte-parole du ministre Leitao

«Les données préliminaires partagées avec l'industrie présentent un portrait complexe qui nécessite des analyses complémentaires. Il est donc important de poursuivre les travaux et les discussions afin de bien évaluer les impacts de l'arrivée de nouveaux joueurs sur l'industrie.»

«Concernant la possibilité de proposer une compensation si telles étaient les conclusions, cela peut se faire également en dehors d'un budget.» Il n'est donc pas exclu que les propriétaires de permis ne reçoivent pas de compensations, tout simplement.

Le pire scénario

Si Québec décidait de ne pas donner de compensations, l'industrie du taxi prévoit déjà de se mobiliser pour dénoncer la chute de la valeur des permis.

«S'il n'y a pas de plan [du gouvernement], on peut s'attendre à tout, dit M. Cloutier. L'industrie va être en colère, les chauffeurs vont être découragés. Il y a des gens qui attendent après ça, qui voient une lueur d'espoir et c'est comme si on leur enlève. Ce serait complètement inacceptable.»

M. Cloutier a toujours espoir que le dossier se règle de façon positive. M. Homsy, de son côté, se demande s'il a perdu son temps. «Ça fait quatre ans que ça perdure, cette affaire-là.»

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