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L'ex-premier ministre du Québec nous parle de ses nouvelles fonctions comme coprésident du «Canada-UAE Business Council».
M. Charest dit qu'il compte exploiter le «potentiel extraordinaire» de la région, qui se développe toujours à un «rythme accéléré».
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M. Charest dit qu'il compte exploiter le «potentiel extraordinaire» de la région, qui se développe toujours à un «rythme accéléré».

QUÉBEC – Alors que le président américain Donald Trump entame une possible guerre commerciale, l'ex-premier ministre du Québec, Jean Charest, estime que le Canada doit se dépêcher de conclure des accords économiques ailleurs.

M. Charest a récemment été nommé coprésident du «Canada-UAE Business Council», un organisme torontois qui favorise les occasions d'affaires entre le Canada et les Émirats arabes unis avec des partenaires du secteur public, du secteur privé et de la société civile.

En entrevue en direct de Paris, le conseiller stratégique du cabinet d'avocats McCarthy-Tétrault soutient que le pays du Golfe lui avait laissé une «très forte impression» lors de sa première visite, il y a un an. Il a reçu un doctorat honorifique d'une université privée à Dubaï et y est resté pour une semaine afin de rencontrer les gens des milieux d'affaires.

Les gens, quand on leur parle du Moyen-Orient, pensent à des conflits, alors que c'est une région où il y a des pays qui sont très différents les uns des autres.

«C'est une région du globe qui est mal connue des Canadiens, parce qu'on est vraiment dans les perceptions primaires, fait valoir M. Charest. Les gens, quand on leur parle du Moyen-Orient, pensent à des conflits, alors que c'est une région où il y a des pays qui sont très différents les uns des autres.»

Dans son nouveau rôle – qu'il effectue sur une «base bénévole» - M. Charest dit qu'il compte exploiter le «potentiel extraordinaire» de la région, qui se développe toujours à un «rythme accéléré» malgré le ralentissement du secteur pétrolier.

«Pour le Canada, il y a beaucoup d'occasions de développement dans le domaine de l'ingénierie, de la construction, dans le domaine de la santé, dans le domaine de l'éducation. Sur le plan culturel et sur le plan étudiant aussi, il y a des occasions d'échanges.»

L'urgence de diversifier les marchés

Les États-Unis ont décidé d'imposer d'imposantes taxes sur les importations d'acier et d'aluminium dans 15 jours, amorçant à coup sûr une guerre commerciale. Cette décision confirme le virage protectionniste du président Trump.

Le Canada et le Mexique sont exemptés de ces taxes «pour le moment», mais cette décision pourrait être revue selon l'issue des négociations de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

Cette décision survient le jour où le Canada ainsi que 10 autres pays signent le nouveau Partenariat transpacifique, donné pour mort après le retrait des États-Unis l'an dernier.

M. Trump, tous les jours, nous donne des raisons de vouloir faire des efforts pour diversifier les marchés.

«M. Trump, tous les jours, nous donne des raisons de vouloir faire des efforts pour diversifier les marchés, s'indigne M. Charest à l'autre bout du fil. Quand il épuise son inventaire de raisons une journée, il en crée d'autres le lendemain.»

L'ex-premier ministre du Québec soutient que cette diversification des marchés doit se faire «de manière assez urgente, compte tenu du niveau de dépendance que nous avons envers le marché américain».

Sirop d'érable, Tim Hortons et... SNC-Lavalin

Le Canada et le Québec ont déjà tissé des liens aux Émirats arabes unis. Pour preuve, la firme SNC-Lavalin est présente dans la région depuis plusieurs années. Vous pouvez aussi manger des Timbits et boire votre café double-double dans un Tim Hortons à Dubaï sans problème.

M. Charest est d'avis que le Québec peut espérer des visées aux Émirats dans le domaine de l'agroalimentaire, notamment pour le bœuf et les produits de l'érable - «à condition d'aller vers ce marché-là et de faire un effort».

Côté gaz et pétrole, les Canadiens sont reconnus pour leur expertise dans le domaine – surtout en Alberta, selon le coprésident du conseil économique. Les équipementiers et les fournisseurs de services pourraient profiter des opportunités dans le pays du Golfe, précise-t-il.

À court terme, M. Charest compte s'assurer d'une participation du Canada à l'Expo 2020 à Dubaï. Il s'agira de la première fois qu'un pays du Moyen-Orient accueillera une exposition universelle.

«Ça, c'est une des choses sur lesquelles on pousse. On verrait très mal une absence canadienne à l'Expo universelle de 2020, surtout dans cette région de la planète.»

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