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Jean-Marc Fournier ne sollicitera pas un nouveau mandat

«Je crois que le tour de piste est fait. La boucle est bouclée.»

QUÉBEC – Philippe Couillard perd l'un de ses plus proches collaborateurs. Jean-Marc Fournier a confirmé qu'il ne se représentait pas aux prochaines élections, pour laisser la place à la relève.

Le leader parlementaire du gouvernement et ministre responsable des Relations canadiennes estime qu'il est temps de passer le flambeau après près de 30 ans passés dans les rangs libéraux et de donner la chance à d'autres candidats – des jeunes comme des moins jeunes.

«Parmi les raisons de ma décision, il y a certainement celle de vouloir passer le relais, a-t-il dit. Le Québec change, notre parti politique aussi. De nouveaux visages et une nouvelle génération prendront les postes de commande.»

La Presse canadienne/Jacques Boissinot

M. Fournier a confirmé qu'il quittait la politique lundi après-midi à l'Assemblée nationale, en pleine relâche parlementaire et à la suite d'un sondage qui confirme la chute des libéraux.

Même si plusieurs de ses collègues dans le caucus libéral ont eux aussi annoncé leur départ ou sont toujours en réflexion, il se défend de quitter un navire qui coule.

«Je ne fuis pas, a-t-il tranché. Je suis convaincu qu'on va gagner les prochaines élections. En même temps, je suis convaincu que pour gagner les prochaines élections, il faut présenter de nouveaux visages qui vont arriver avec des propositions et des horizons différents. Mais je ne fuis pas. Je serai là et nous gagnerons.»

Même s'il ne sera pas candidat, M. Fournier ne sera pas bien loin pendant la campagne électorale. Il pourrait bien être dans l'autobus du chef libéral comme conseiller, même si les modalités ne sont pas encore définies, dit-il.

Pas une «pause» de la politique

Éclaboussé par des allégations non fondées du président de la Fraternité des policiers de Montréal, Yves Francoeur, en septembre, M. Fournier avait évoqué la possibilité de se retirer de l'arène politique.

Même s'il reconnaît que c'était un moment difficile, cet épisode n'était pas «l'élément majeur» dans sa décision de quitter la politique provinciale.

«Le cœur de la réflexion, c'est on réfléchit, on dit : On est rendu où, on veut faire quoi? Quels sont les autres pas qu'on veut faire? Est-ce que c'est nous qui ouvrons le plus d'horizons nouveaux, ou si ce n'est pas des nouveaux visages qui vont se joindre à nous?»

Quitte-t-il la politique pour de bon? Ou sera-t-il impliqué dans d'autres paliers? «Je n'ai, à escient, aujourd'hui, pas utilisé le mot "pause"», a-t-il répondu. Il dit ne pas avoir de projets précis pour la suite, mis à part s'impliquer dans la campagne électorale à venir.

M. Fournier a été élu pour la première fois comme député de Châteauguay en 1994, puis réélu en 1998, 2003 et 2007. Il a quitté la politique pour la première fois en 2008 pour aller travailler dans le privé – il était vice-président principal en planification stratégique de Socodec, une filiale de SNC-Lavalin – avant de se représenter en 2010 dans l'élection partielle dans Saint-Laurent.

Au moment de son départ en 2008, il avait encaissé une indemnité de départ d'environ 145 000$. Il n'a pas l'intention de renoncer à sa deuxième prime quand il quittera cette année. «Ça fait partie non seulement de la loi, mais aussi des conditions de travail.»

Après la victoire du Parti québécois en septembre 2012 et le départ de l'ex-premier ministre Jean Charest, M. Fournier est devenu chef par intérim de l'opposition officielle à l'unanimité. Il l'est resté jusqu'à l'élection du chef libéral actuel, M. Couillard, en mars 2013.

Au cours de sa carrière, M. Fournier a été ministre des Affaires municipales, ministre de l'Éducation, ministre du Revenu, ministre de la Justice, ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques et de l'Accès à l'information, entres autres.

«La boucle est bouclée»

Depuis 2014, il est leader parlementaire du gouvernement en plus d'être ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne. En juin dernier, il a déposé sa Politique d'affirmation du Québec - intitulée Québécois, notre façon d'être canadiens – une façon selon lui de relancer les discussions sur la constitution.

M. Fournier est arrivé à Québec à l'automne 1990 au bureau du leader parlementaire de l'époque, Michel Pagé, pour accompagner les libéraux qui participaient à la commission Bélanger-Campeau, qui portaient sur l'état des relations du Québec avec le reste du Canada.

Comme leader parlementaire et ministre responsable de ces relations intercanadiennes, il estime avoir accompli son devoir. «Je crois que le tour de piste est fait. La boucle est bouclée.»

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