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La romance punk québécoise «Les faux tatouages» emballe la Berlinale

«Être présenté à Berlin, ça peut donner des ailes à un film comme le nôtre...»
Glashuette

BERLIN - Moins d'une semaine après sa sortie en salles à Montréal, Les faux tatouages de Pascal Plante a connu, mercredi soir, sa première européenne à la Berlinale, où le film était sélectionné dans la catégorie Génération. Le réalisateur de 29 ans et son équipe, l'actrice Rose-Marie Perreault et l'acteur Anthony Therrien (de retour à Berlin quatre ans après y avoir présenté Corbo de Mathieu Denis), ont reçu une belle ovation à l'issue de la projection à la Maison des cultures du monde.

De quoi enchanter Pascal Plante, qui avait déjà présenté avec succès Les faux tatouages à Slamdance, une section parallèle du festival de Sundance, en janvier.

«Slamdance, c'était tout petit comparé à Berlin», a confié le jeune cinéaste au HuffPost Québec. «Il y avait beaucoup plus de gens dans la salle à Berlin. C'était aussi beaucoup plus mélangé et populaire. Il n'y avait pas que des gens de l'industrie du cinéma. Être présenté à Berlin, ça peut donner des ailes à un film comme le nôtre, qui n'est pas forcément commercial, même s'il reste accessible pour le grand public.»

L'amour avec une date d'expiration

Les faux tatouages, c'est l'histoire de Théo (Anthony Therrien) et Mag (Rose-Marie Perreault) qui se rencontrent à la sortie d'un concert punk à Montréal et qui semblent faits l'un pour l'autre. Mais leur relation amoureuse est condamnée à être éphémère et «consommée» avant sa date d'expiration, alors que Théo, sur qui pèse un lourd secret, doit bientôt plier bagages pour emménager chez sa sœur dans le Bas-Saint-Laurent...

Animé par le même esprit punk qui rythme la trame sonore de son premier long-métrage, Pascal Plante prend un malin plaisir à revisiter et bousculer un genre – la comédie romantique – relativement sous-exploité au Québec. «On a beaucoup de drames chez nous», a souligné le réalisateur des Faux tatouages. «Au Québec, on est un peu des experts dans les scènes dramatiques. Je n'ai pas de problème avec ça. Mais c'est aussi bouleversant de pouvoir s'identifier à une belle histoire d'amour», a ajouté Pascal Plante, qui a trouvé l'inspiration dans des films américains comme Before Sunrise de Richard Linklater et Like Crazy de Drake Doremus.

Un pied de nez aux «rom-coms»

«Les comédies romantiques sont quand même très formatées en général, même s'il y a des exceptions comme l'année passée avec The Big Sick, qui était super bon et plus chaotique. J'aime une comédie romantique quand il n'y a pas ce côté cheesy et prévisible. L'amour, ce n'est pas prévisible.» Anthony Therrien partage le point de vue de son réalisateur. «L'idée, c'était de faire une comédie romantique qui va plus se rapprocher de ce que les gens vont vivre dans la vraie vie, pas une utopie sur l'amour. Les faux tatouages, c'est un peu une comédie romantique qui fait un pied de nez aux comédies romantiques.»

De son côté, Rose-Marie Perreault refuse de coller une étiquette au film. «Théo et Mag ne se définissent pas trop, que ce soit en tant que couple ou que simples fréquentations. Et je pense que le film ne cherche pas non plus à se définir, a déclaré la comédienne. Je trouve que notre génération est un peu comme ça. On ne cherche pas à mettre des étiquettes... Et le film réussit à être un peu de tout. On rit, mais on pleure un peu aussi.»

Une soirée de gala

À Berlin, l'équipe des Faux tatouages a, par ailleurs, eu le privilège de fouler le tapis rouge du Berlinale Palast, à l'occasion de la soirée de gala organisée en l'honneur de l'acteur américain Willem Dafoe, qui s'est vu remettre un Ours d'or pour l'ensemble de sa carrière. «C'est drôle parce qu'on a fait un film punk, super modeste, et on s'est retrouvé sur ce tapis rouge», a déclaré Pascal Plante au HuffPost Québec. «On a un peu crashé le tapis rouge. En ce sens, je trouvais ça drôle. Ça restait un peu dans l'esprit punk du film.»

«C'était un peu bizarre comme moment, a ajouté Rose-Marie Perreault. Ce côté glamour, ce n'est pas forcément ce que je préfère dans mon métier. Je trouve ça un peu trop démesuré. Mais j'espère qu'on va continuer à voyager avec ce film. Même si c'est très québécois et si l'histoire se passe à Montréal, ça peut toucher les gens de partout.»

Les frais de ce voyage ont été payés par Téléfilm Canada.

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