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Des coûts de 300 M$ de plus pour le Réseau électrique métropolitain (REM) de Montréal

L’augmentation se fera à coût nul pour le gouvernement et les usagers du transport.
Caisse de dépôt et placement

Le projet de Réseau électrique métropolitain entre dans sa phase critique et devient le Réseau express métropolitain (REM). La Caisse de dépôt et placement a annoncé mercredi le tracé final et les coûts, qui dépasseront les prévisions de 300 millions $. La mise en service est aussi retardée à l'été 2021.

Comme nous le rapportions en décembre, la Caisse de dépôt et placement a dû renégocier le contrat avec les consortiums en lice pour le contrat d'ingénierie et de construction. Les soumissions étaient trop élevées et l'organisme appréhendait une augmentation inacceptable des coûts.

La somme finale des deux contrats atteint finalement 6,3 milliards $, soit 300 M$ de plus que ce qui était prévu dans les dernières estimations. Cette augmentation se fera toutefois à coût nul pour les gouvernements et les usagers du réseau de transport en commun.

«Étant donné l'envergure du projet, nous avons réalisé nos objectifs financiers. L'écart est inférieur à 5%, alors ce n'est pas un enjeu significatif pour nous», affirme le président directeur général de la Caisse, Michael Sabia.

Selon M. Sabia, le coût de construction supérieur est compensé par des revenus d'exploitation plus élevés que l'estimation de la Caisse.

Caisse de dépôt et placement

Tarifs à déterminer

Il est toutefois trop tôt pour connaître le tarif exact pour les usagers. L'Autorité régionale des transports métropolitains (ARTM) est désormais responsable de cette question. Cet organisme, créé l'an dernier, est en cours de révision de l'ensemble des tarifs du Grand Montréal pour simplifier sa grille tarifaire.

La première pelletée de terre est toujours prévue pour le mois d'avril, mais la mise en service du REM, annoncée pour la fin 2020, a été retardée à l'été 2021. Selon M. Sabia, ce délai provient des négociations avec le constructeur pour réduire les coûts.

Selon la Caisse, seul le premier tronçon sera mis en service à ce moment, soit 30% à 40% du réseau. L'organisme n'était pas en mesure jeudi de préciser si ce premier tronçon était celui sur le nouveau pont Champlain. Une annonce à cet effet aura lieu dans deux mois.

Tracé légèrement modifié

Le tracé de 67 km a été modifié à deux endroits, encore une fois pour réduire les coûts. La Caisse élimine donc le tunnel prévu dans le bassin Peel pour plutôt passer dans l'emprise du CN. Le REM évitera ainsi de démolir un bâtiment commercial, de fermer la rue Ottawa et de construire des infrastructures entre deux égouts collecteurs.

Aucune station n'est prévue dans la première phase, mais le REM garde l'option d'en ajouter une ultérieurement.

Voici le tracé final à 26 stations du REM pic.twitter.com/Zt7W8pEw8g

— Thomas Gerbet (@ThomasGerbet) 8 février 2018

Plus au nord, la Caisse évitera de construire une nouvelle infrastructure au-dessus de l'autoroute 13, au nord du boulevard Henri-Bourassa. Le REM, encore une fois, empruntera l'emprise du CN, déviant légèrement sa course.

Du coup, la station prévue à cet endroit disparaît. Selon la Caisse, la station aurait été fort enclavée et seulement 1000 personnes par jour l'auraient utilisé. La première phase du REM comptera donc 26 stations plutôt que 27.

65% contenu local

La Caisse de dépôt et placement a également annoncé jeudi le nom des consortiums qui ont remporté le contrat pour l'ingénierie et la construction du REM ainsi que le contrat pour la livraison du matériel roulant. Dans les deux cas, l'entreprise québécoise SNC-Lavalin en sort gagnante.

Le consortium NouvLR (SNC-Lavalin, Dragados, Aecon, Pomerleau et EBC) sera responsable des travaux d'ingénierie et de construction, alors que le Groupe des partenaires pour la mobilité des Montréalais (SNC-Lavalin et Alstom) livrera les trains.

La Caisse, qui avait refusé d'imposer un minimum de contenu québécois, souligne que ces choix permettront au projet d'avoir une part de 65% de contenu local.

Bombardier était également dans la course pour fournir les trains du RÉM. Elle ressort bredouille du processus d'appel d'offres.

Le premier ministre Philippe Couillard s'est réjoui de cette annonce.

«Nous lançons le signal d'une nouvelle ère de grands projets de transport. Des projets d'ambition qui expriment notre talent, notre expertise et notre savoir-faire», affirme-t-il.

Caisse de dépôt et placement

Achat de la Gare centrale et du tunnel du mont Royal

Parallèlement, la Caisse a annoncé qu'elle négocie actuellement l'acquisition de la Gare centrale du CN et du tunnel sous le mont Royal. Cela lui permettrait de contrôler les passages sous ces infrastructures plutôt que d'en être locataire.

Déjà, la Caisse est devenue propriétaire du viaduc sud menant à la Gare centrale.

Une nouvelle filiale sera créée pour gérer ces trois infrastructures, InfraMtl.co. Le RTM, Via Rail, Amtrak ainsi que le REM y paieront des droits de passage.

Rappelons que le REM passera de Brossard à l'aéroport Dorval et à l'Ouest-de-l'Île, tout en remontant à l'extrémité ouest de Laval et à Deux-Montagnes. Les trains légers doivent passer à une fréquence de 2 minutes 30 secondes en heure de pointe.

Le REM en chiffres

  • 67 kilomètres de rails
  • 26 stations
  • 6,3 G$ en investissements, dont 2,6 G$ des gouvernements provincial et fédéral
  • 3,7 G$ en retombées économiques pour le PIB québécois
  • 34 000 emplois créés pendant la construction
  • 1000 emplois dans la phase d'exploitation
  • 600 passagers par train en heure de pointe
  • 240 trains lors de la première mise en service
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