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Alexandre Taillefer doute des capacités de François Legault de faire des «bons deals»

L'homme d'affaires se lancera-t-il en politique?
LA PRESSE CANADIENNE

QUÉBEC – Alexandre Taillefer dit avoir « beaucoup de doutes » sur les capacités du chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) François Legault de conclure des « bons deals ».

L'homme d'affaires a tenu ces propos lors d'une conférence donnée devant des jeunes de la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec, jeudi dernier, au Club Atwater à Montréal. Le HuffPost Québec a obtenu un enregistrement de cette soirée privée.

« Il va falloir qu'on ait, de plus en plus, des gens qui sont capables – François Legault disait ça ce matin – de faire des bons deals. "Moi, je suis un gars qui fait des bons deals" », s'est moqué M. Taillefer, en imitant le chef de la CAQ.

« On va voir, on va voir. J'ai beaucoup de doutes sur les capacités de François Legault. »

M. Taillefer a déjà indiqué au commentateur politique Luc Lavoie de LCN qu'il songe à se lancer en politique québécoise. Mais il écarte l'idée de se présenter pour un parti aux élections de 2018 en raison de ses nombreux engagements d'affaires.

Chose certaine, l'ex-Dragon remet en doute les promesses de la CAQ. Il croit que la maternelle à quatre ans n'est pas une « solution à tout » et soutient que de favoriser les garderies subventionnées privées au lieu des centres de la petite enfance est une « très mauvaise idée ».

« Ce qui est positionné aujourd'hui à la CAQ, c'est abstrait, a-t-il dit devant les jeunes libéraux. C'est quoi l'objectif qu'on recherche réellement? Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui, on veut des garderies quatre ans? Pourquoi est-ce qu'on veut des régimes au niveau des garderies? »

M. Legault a fait savoir par le biais d'une porte-parole qu'il répondra aux attaques de M. Taillefer lorsque ce dernier se lancera en politique.

Joint par courriel, M. Taillefer a répondu qu'il avait été « très clair » que les échanges avec les jeunes libéraux ce soir-là étaient privés.

«Assez content» que Montréal n'accueille pas Amazon

M. Taillefer ne pleure pas le fait que la Ville de Montréal ne figure pas sur la liste des 20 villes candidates pour un deuxième siège social d'Amazon en Amérique du Nord. Il soutient que son implantation à Montréal aurait nécessité des subventions avoisinant le milliard de dollars.

« Je suis assez content de ça », a-t-il dit en réponse à une question sur le sujet. Il déplore le fait qu'Amazon - « l'équivalent du Wal-Mart des années 2020 » selon lui – a « presque le monopole au niveau du commerce électronique » et a créé « un fossé de plus en plus grand entre les plus riches et les plus pauvres ».

L'entrepreneur a l'intention de créer une sorte d'Amazon québécois afin d'assurer « l'autonomie culturelle et économique » de la province. Il a déjà indiqué que ce projet pourrait s'élever à 50 millions de dollars.

Voici ce que M. Taillefer a dit sur d'autres sujets :

Pour ou contre une journée contre l'islamophobie?

« Je ne suis pas nécessairement pour la journée contre l'islamophobie. Je pense que quand on ghettoïse ou on stoïcise un groupe, ce n'est pas nécessairement positif. Je pense qu'il y a des façons différentes de voir ça. »

Il n'adhère pas au multiculturalisme de Trudeau

« Nous ne sommes pas Toronto. Pour moi, la vision Trudeauiste d'une nation – ou d'une post-nation – où il n'y a pas de courant majoritaire, pas un élément important d'appartenance, je n'adhère pas à ça. »

Téo Taxi sera conduit par des robots dans le futur

« Oui, la robotisation est inévitable. Est-ce que Téo sera conduit par des robots? Oui. Dans combien de temps? Aujourd'hui, j'estime probablement 20 ans, 25 ans. »

Il veut les «meilleures écoles publiques» au monde

« Je pense que la façon de régler le problème de l'éducation, c'est d'investir de façon massive dans l'éducation publique et que les gens se trouvent ben niaiseux d'envoyer leurs enfants dans une école privée parce que les résultats sont aussi bons, sinon meilleurs, dans une école publique. »

Il veut rapatrier le budget de Radio-Canada au Québec

« Je pense qu'il faut peut-être négocier l'adhésion du Québec à la constitution canadienne en négociant les choses qui sont les plus importantes pour nous, entre autres, la culture. Je pense que de négocier avec Ottawa le rapatriement du budget de Radio-Canada, de Telefilm, s'assurer qu'on soit en mesure de mieux contrôler notre culture, paraissent importants. »

Il critique le double discours d'Alain Bouchard

« Malheureusement, les entreprises comme Couche-Tard aujourd'hui sont parmi les entreprises les plus subventionnées parce que, pour que leur modèle fonctionne, ils doivent engager du monde qu'ils paient très peu cher. [...] Quand on entend M. Bouchard qui parle de non-subventions, je dois vous avouer que je trouve ça un peu étrange. »

Il est contre les budgets équilibrés à tout prix

« Le meilleur investissement qu'une société peut faire aujourd'hui, c'est dans la prévention de la santé physique, la santé mentale, c'est dans l'éducation et c'est dans la culture. Tout ce qui nourrit l'âme, l'esprit, c'est ce qui est le meilleur investissement. [...] Si on ne met pas d'argent aujourd'hui en santé mentale ou en éducation, il va y avoir un impact dans 20 ans. On crée une iniquité intergénérationnelle flagrante. »

Il répond aux critiques à son sujet

« Certaines personnes savent qu'on me traite de BS corpo, qu'essentiellement, je ne vis qu'aux crochets de l'État. J'ai créé quelque 2000 emplois au Québec, mais je suis suceux de subventions. C'est bien mal comprendre comment le système aujourd'hui fonctionne. »

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