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On enverra en piste de «vrais» danseurs, amateurs ou professionnels, de 7 à 107 ans, de toutes les régions et de tous les genres.

Ça grouillait de costumes scintillants, de petits visages barbouillés de maquillages élaborés et de petits pieds pratiquant leurs chorégraphies animées dans un sous-sol de TVA, vendredi matin.

Prêtes pour leur audition #RevolutionTVA! ✌🏻👯‍♀️

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Deux jours après que V ait propulsé en ondes sa compétition Danser pour gagner, TVA prépare sa riposte en lançant en grandes pompes les auditions de Révolution, son propre concours de danse, dans la pure tradition des émissions du genre qui cartonnent depuis des années aux États-Unis.

À l'inverse de Danser pour gagner, qui est l'adaptation d'America's Best Dance Crew, Révolution est un concept original imaginé par Fair-Play et Québecor Contenu. Et, contrairement aux Dieux de la danse de Radio-Canada, où ce sont des vedettes qui expérimentent des stepettes pour le plaisir des observateurs à la maison, ici, on enverra en piste de «vrais» danseurs, amateurs ou professionnels, de 7 à 107 ans, de toutes les régions et de tous les genres.

On cherche autant des troupes de hip-hop que des duos de tango, des champions de breakdance en solo que des amoureux de salsa, des apprentis cow-boys fervents de danse country que des bassins se trémoussant au baladi.

«Plus la variété sera là aux auditions, plus elle va être accueillie dans le show, a précisé le danseur Francis Lafrenière, l'un des évaluateurs en poste vendredi. C'est ce qui va faire la beauté du spectacle. On ne veut pas juste un style.»

Une technologie juste

La diffusion de Révolution est prévue pour l'automne, et les tournages auront lieu à TVA. L'arrivée de cette nouvelle fiesta tonitruante à l'antenne signifiera-t-elle le congé de La voix junior, dont TVA n'a pas encore confirmé le renouvellement? La déduction va de soi, mais rien n'a été précisé en ce sens, et ni la case-horaire de Révolution ni son mode de déclinaison n'ont été communiqués pour l'instant.

Y aura-t-il un gala en direct? Un volet quotidien? Une portion téléréalité dans les coulisses? Y aura-t-il des éliminations, et si oui, comment celles-ci se décideront-elles? Le public aura-t-il son mot à dire sur le déroulement du «tournoi»? Mystère et boule de gomme.

Pour l'instant, on cherche les perles rares, des «danseurs top» qui en mettront plein la vue avec leurs prouesses physiques, et qui avanceront dans le style spécifique qui est le leur tout au long de la saison de Révolution ; les intéressé(e)s qui se pointent aux auditions avec un extrait de krump ne seront pas mis au défi dans une mise en scène ballroom à la télévision.

Des chorégraphes de métier épauleront les candidats dans la construction de leurs chorégraphies, et on jure que «ce sera fair (juste) pour tout le monde» dans l'analyse des prestations. Ainsi, les danseurs folkloriques de 35 ans n'éclipseront pas nécessairement les bouts de choux de 8 ans qui s'adonnent au ballet jazz. Une technologie spéciale sera d'ailleurs mise au point pour assurer l'impartialité : la «révolution» de Révolution ne se trouvera pas que dans le titre de l'émission! «Ça devrait être unique», a laissé planer Samuel Chouinard, un autre spécialiste responsable du recrutement.

On espère dénicher des as de la technique, mais aussi des histoires humaines, qui toucheront le cœur des téléspectateurs, des récits de dépassement de soi où la danse a joué un rôle majeur. «Beaucoup de danseurs nous racontent qu'ils ont un message à passer, sur leur démarche, sur l'art en général. On le sent, les candidats sont investis, ils ont vraiment une histoire à raconter», a relevé Marianne Boulet, productrice.

Prix de 100 000$

On sait que le, la ou les gagnant(e)(s) mettront la main sur un grand prix en argent de 100 000$, mais la partie ne sera peut-être pas facile. Car, comme l'a expliqué Francis Lafrenière aux journalistes, l'œil aiguisé des professionnels décisionnaires de Révolution est sévère ne laissera pas passer banalités et erreurs grossières ; il ne suffira pas d'être mignons pour se tailler une place dans le jeu.

«Si ça nous impressionne, nous, c'est que ça va être vraiment bon pour passer à la télévision. Ma mère va vraiment enjoyer le show (rires). Si nous, on aime beaucoup, le public devrait être servi!»

Aucun(e) animateur(trice) n'est officiellement rattaché(e) au projet Révolution pour l'heure, mais on connaît déjà l'identité de deux des juges (qu'on surnomme ici «maîtres»), qui évalueront les participants à l'écran : le danseur québécois de renommée mondiale Jean-Marc Généreux – qui a notamment été juge à So You Think You Can Dance Canada et Dancing with the Stars, et qui était à l'extérieur du pays vendredi – et l'experte en danse contemporaine Lydia Bouchard, qui évolue depuis plus d'une décennie dans le monde du théâtre musical, et qui a notamment brillé au Cirque du Soleil.

Le chorégraphe Steve Bolton, qui a travaillé sur plusieurs rendez-vous de variétés québécois, devait à l'origine être du panel, mais TVA l'a écarté de l'aventure à l'automne, après que La Presse eut révélé certaines allégations de pratiques controversées du professionnel, émises par d'ancien(ne)s collaborateur(trice)s. Bolton n'a pas encore été remplacé au sein de l'équipe de Révolution.

Un couple dans la danse

C'était journée pédagogique dans plusieurs écoles du Québec vendredi, ce qui explique que la plupart des 200 candidats s'étant présentés aux locaux de TVA pour cette première ronde d'auditions de Révolution étaient d'âge scolaire.

L'ambiance était à la fête. Justaucorps de toutes les couleurs, tutus, blouses élégantes, pantalons d'occasion : il y avait de quoi être fasciné par les efforts déployés par les aspirants, tous affublés d'un large sourire, pour attirer l'attention des décideurs. Ceux-ci seront au nombre de neuf (sommités dans l'art de la danse ou membres de l'équipe télé), répartis dans trois chambres différentes, tout au long des auditions, question de faciliter le processus et de rencontrer un maximum de postulants.

Pendant que des chansons des Chainsmokers et autres tubes pop résonnaient dans le grand studio transformé pour les besoins de la cause en salle d'attente et de répétitions, certains complétaient leur inscription aux ordinateurs alignés dans un coin de la grande pièce, tandis que d'autres révisaient une ultime fois leur numéro avant de passer devant les juges.

Chaque personne ou groupe doit, avant d'exhiber son savoir-faire aux bonzes de Révolution, remplir un questionnaire traitant autant de son bagage en danse que de ses autres intérêts et particularités.

Parmi les talents qui ont tenté leur chance vendredi, on trouve Tommy Durand, 16 ans, et Audrey Mainguy, 15 ans, qui fréquentent tous deux l'Académie de danse de la Capitale, à Québec.

Tandem sur le plancher de danse depuis l'été dernier et amoureux depuis aussi longtemps, les deux adolescents ont été époustouflants dans un échantillon de danse lyrique, dans lequel Tommy a fait tournoyer sa partenaire, et qui évoque, ont-ils expliqué, un rapport amoureux tordu. Le garçon danse depuis l'âge de 5 ans, et Audrey, depuis qu'elle a 3 ans.

«C'est notre duo de compétition, et on l'a présenté aux auditions de Révolution parce qu'on trouvait ça touchant, a expliqué Tommy. Notre numéro, c'est que moi, j'ai des sentiments pour elle, mais elle n'en a pas. Elle joue avec mes émotions, et elle ne me le dit pas. À la fin, elle m'aime, et moi je dis : non, c'est assez, tu as déjà assez joué avec mes émotions. À la toute fin, je la prends par les genoux, et on réalise qu'on est vraiment faits l'un pour l'autre.»

Du côté de Rosalie Lessard, 10 ans, de Québec, qui est en cinquième année du primaire, l'engouement pour la danse fait partie de sa vie depuis l'âge tendre de 18 mois. Sa maman, une patineuse artistique, avait alors constaté que la petite était capable de hisser ses jambes derrière elle lorsqu'elle était assise dans sa chaise haute. Des aptitudes de contorsionniste dont les médias ont pu témoigner devant les mouvements complexes de Rosalie face aux juges. L'enfant pratique la danse contemporaine, le hip-hop, le jazz, le lyrique et le ballet, mais vendredi, elle a misé sur un solo de contemporain pour se démarquer.

«Ce serait pour moi une première expérience dans un show de télé, a détaillé Rosalie lorsqu'invitée à expliquer pourquoi elle veut prendre part à Révolution. C'est une façon pour moi de partager ma passion. C'est ma première audition pour la télévision, mais j'ai déjà fait des compétitions.»

La gamine peaufine ses capacités à l'École de danse QMDA, dont une équipe a représenté les couleurs à Danser pour gagner, plus tôt cette semaine.

Que les futures étoiles de Révolution se rassurent : les arbitres des auditions sont critiques, mais tiennent à ce que ceux et celles qui s'amènent devant eux passent un moment agréable.

«On les reçoit bien, on sourit, on les met à l'aise, a souligné Samuel Chouinard. Il y en a plusieurs pour qui c'est leur première expérience d'audition. Et c'est ce qu'on voulait : offrir aux plus jeunes une ambiance de famille, saine, pour leur première expérience, et qu'ils nous montrent ce qu'ils ont de mieux dans le ventre.»

«Je suis agréablement surpris de voir combien les gens sont à l'aise, a renchéri son collègue Francis Lafrenière. Ils entrent, ils sont zen, ils sont prêts à performer. On sent déjà qu'ils veulent faire partie de l'aventure.»

Les auditions de Révolution se poursuivent à Montréal ce week-end, samedi et dimanche, 27 et 28 janvier, de 8h à 20h, à TVA. Elles se déplaceront ensuite à Gatineau, du 9 au 11 février, puis à Québec, du 23 au 25 février. On doit se présenter sur les lieux avec un numéro prêt d'environ 1 minute 30, la trame musicale en fichier audio sur clé USB et les accessoires et costumes nécessaires. Plus de détails sont disponibles sur le site officiel.

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