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Régine Laurent fait taire les rumeurs sur un possible saut en politique

La syndicaliste avait néanmoins quelques conseils pour les élus.

SAINT-HYACINTHE – L'ex-présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Régine Laurent, a volé la vedette lors de l'ouverture du conseil national du Parti québécois (PQ).

La syndicaliste, qui a pris sa retraite en décembre dernier, n'a pourtant pas l'intention de se présenter sous la bannière du PQ ni d'aucun autre parti. « Je n'ai pas lâché une job à 80 heures par semaine pour en prendre une autre à 120 heures par semaine. Je laisse ça à d'autres! »

Mme Laurent a prononcé une conférence samedi matin, à l'invitation du PQ, où elle a fait part de ses observations du milieu politique qu'elle a côtoyé pendant des années.

« Les politiciens et politiciennes du Québec m'ont fait rager, mais ils m'ont aussi fait pleurer de bonheur, a-t-elle admis. Comme partout ailleurs, la politique québécoise est capable du meilleur et du pire. »

« Mais ce que je constate, ces dernières années – et je ne suis pas la seule – c'est que le pire semble souvent l'emporter sur le meilleur. Malheureusement, la façon de faire de la politique laisse trop souvent place à l'injure, à l'attaque, aux accusations. »

Comme présidente de la FIQ, elle dit avoir « déjà joué dans ce film-là » et dit prendre sa part de responsabilités.

« Comme dirait l'autre : parce qu'on est en 2018, je crois que vous devez ouvrir un espace de débats constructif et respectueux et cela, y compris sur les médias sociaux, ce qui n'est pas facile. Mais je suis convaincue que si on s'y met, toutes et tous, on peut y arriver. »

Pour que le plafond de verre n'existe plus

Mme Laurent a une fois de plus utilisé l'expression fétiche du premier ministre Justin Trudeau pour faire valoir un autre de ses souhaits : la présence de plus de femmes à des postes d'influence.

« Sans blague, on est en 2018 et il faut encore faire pression pour que la moitié de la population prenne sa juste place, a-t-elle déploré. Je suis tannée d'entendre que les femmes doivent prendre leur place. On ne doit pas prendre la place – elle est à nous autant qu'aux hommes. »

À l'heure actuelle, moins du tiers des députés à l'Assemblée nationale sont des femmes.

« Je rêve du jour où notre Parlement sera représentatif de la proportion de femmes et d'hommes qui la composent, a renchéri Mme Laurent. Je rêve du jour où l'accession d'une femme à un poste d'autorité ne sera plus présentée comme une avancée, mais que ce sera juste normal. »

« Je rêve du jour où on cessera de dire que le plafond de verre a été fracassé. En fait, je rêve du jour où ce fameux plafond de verre aura été tellement fracassé qu'il n'existera plus. »

En faveur d'un État au « gym »

Même si elle n'est pas candidate, cela n'a pas empêché Mme Laurent de se prononcer sur les bribes du programme du PQ. À son avis, le fait de miser sur un État plus fort et plus musclé, à l'instar de la campagne de publicité du parti dévoilée cette semaine, est une « méchante bonne idée ».

« Toute ma vie, j'ai cru au service public, a fait valoir Mme Laurent. Toute ma carrière, je me suis battue pour préserver et défendre les services publics. » Elle consent qu'il ne s'agit pas d'une « orientation facile » mais c'est « tout à [leur] honneur ».

La syndicaliste à la retraite a enjoint le PQ de faire « rêver » les Québécois avec « un beau projet de société ». C'est de cette façon, dit-elle, que les élus regagneront la confiance et le respect de la population.

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